Qu’est-ce qu’une microcoupure ?

La microcoupure est comme son nom l’indique, une coupure de petite taille. Après avoir abordé le sujet de la coupure de fin de saison dans différents articles, David Giraud, expert cyclisme de la rédaction, nous détaille ce qu’est une microcoupure dans le langage de l’entrainement ainsi que les éléments qui la différencie de sa grande sœur.

Vélo BMC

Le meilleur moment pour « micro-couper »

Les microcoupures sont des petites coupures placées en cours de saison. Elles durent généralement de 3 à 7 jours et font suites à des cycles de travail qui peuvent eux même durer de 3 à 8 semaines. Elles peuvent s’intercaler entre deux mésocycles ou deux macrocycles de travail. Le coureur observe celles-ci un peu comme le plongeur respecterait des paliers dans sa remontée vers la surface. Ce sont donc des passages essentiels dans une saison.

En cas de début de maladie, ou de baisse de forme momentanée, ce type de microcoupure peut être mise en place de manière improvisée au cœur de la préparation afin d’éviter une aggravation des symptômes rencontrés. Eloignée de l’objectif et sous condition d’être exceptionnelle, elle n’aura que très peu de conséquence dans la préparation du sportif, et évitera sans aucun doute de gâcher celle-ci.

Couper pour performer

La microcoupure permet donc de récupérer suite à un bloc de travail ayant duré plusieurs semaines.  A la différence de la coupure de fin de saison qui sera plus longue, la microcoupure ne provoque qu’une très légère voire inexistante régression physique. Elle permet même, bien souvent, de provoquer une surcompensation à moyen termes (après quelques semaines), utile à la progression du coureur cycliste au fil de sa saison. On observe d’ailleurs que quelles que soient les disciplines et la fédération, les grands championnats sont bien souvent situés dans la seconde partie de celle-ci. Le sportif qui gèrera bien sa saison, franchira les paliers un par un pour atteindre un pic de forme lors de cet évènement. Il en est de même pour les cyclo-sportifs, dont les plus belles épreuves, sont généralement positionnées durant l’été soit plusieurs mois après l’ouverture de la saison.

Des effets salvateurs

En général, la coupure est placée après une épreuve importante elle permet de décompresser quelques jours pour mieux se remettre au travail afin de préparer les objectifs suivants. Même si certains n’en ressentent jamais le besoin (on peut penser que leur saison est bien gérée), elle permet de diminuer, de supprimer voir même d’éviter complètement toute forme de lassitude pouvant apparaitre au fil du temps. Certains vont même jusqu’à l’interpréter comme la récompense d’un travail bien fait.

En plus d’apporter de la fraîcheur psychologique, elle a également un rôle essentiel au niveau musculaire. Elle permet de soigner les quelques microtraumatismes qu’il est difficile de faire disparaitre avec enchaînement des séances, et donc de retrouver une certaine fraîcheur musculaire (jambes légères).

Une reprise pas forcément agréable

Lors de la reprise, si l’envie est belle et bien présente, les bonnes sensations ne le sont pas forcément tout de suite au rendez-vous. Le cœur a tendance à s’emballer rapidement, pouvant entrainer un léger inconfort mais surtout, le pédalage n’est plus fluide comme il pouvait l’être antérieurement. En effet, même si, physiquement, nous ne régressons pas systématiquement durant ces quelques jours de repos, nous avons tendance à perdre quelque peu, nos repères biomécaniques et proprioceptifs. D’autant plus chez ceux qui ont l’habitude de pratiquer quotidiennement. Les premiers coups de pédales voir même les 2-3 premières séances chez certains, servent à retrouver les qualités de coordinations musculaires nécessaires à un retour complet des bonnes sensations.

Une phase à part entière de la préparation

Comme la coupure de fin de saison, et même davantage, la microcoupure ne doit pas rimer avec débauche. En effet, elle est une période primordiale dans la récupération du sportif. Bien évidemment, elle est l’occasion de sortir, de faire des choses que l’on n’a pas le temps où la possibilité de faire habituellement mais attention à ne pas entrer dans l’excès, de plus, le repos doit garder une place dominante. Par exemple, profitez de l’occasion pour effectuer une sieste de 20’ après le déjeuner (si bien évidemment vous en avez la possibilité), est un des moyens les plus intéressants d’optimiser la récupération. D’autre part, chez les sportifs qui s’imposent des exigences lourdes en termes d’entrainement mais également d’hygiène de vie, un relâchement trop important risquerait d’entraîner un « décrochage » psychologique.

 

Les microcoupures sont nécessaires dans une saison car elle contribue à la régularité des performances. Sans elles, et même si les charges d’entrainement  ne sont pas excessives l’athlète risque de se lasser et de stagner. La fatigue nerveuse aura alors tendance à s’accroitre, entrainant parfois l’apparition de symptômes de surentrainement allant jusqu’à provoquer le burn-out. Au même titre que les microcycles de charges importantes, d’affutage ou encore d’entretiens, elles doivent, dans la mesure du possible, être planifiées à l’avance car elles jouent un rôle primordial dans la progression du coureur.

 

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