Préambule
De nombreux articles LEPAPE-INFO traitent déjà de cette thématique et donnent des clés très intéressantes pour bien gérer votre break annuel. Dans ce billet ma volonté est donc de vous livrer une réflexion plus personnelle sur la coupure. Quelle est mon expérience à l’heure actuelle et quels seront mes choix pour faire la transition entre la saison 2021 et la préparation pour 2022 ?
La coupure, oui c’est indispensable !
« Est-il important de couper ? » ou « je ne veux pas couper de peur de perdre ce que j’ai durement acquis » sont des questions ou des remarques qui reviennent régulièrement.
Oui il est très important de couper et heureusement le corps a une excellente mémoire (pour ceux qui craignent de perdre à tout jamais leurs acquis). En coupant vous allez perdre un peu de votre niveau, évidemment. Mais repartir de plus bas ne limitera pas votre future progression.
Par contre, si vous vous privez de ce temps de récupération, peut être (ou certainement) que vous le payerez plus tard, soit physiquement soit psychologiquement. Il n’y a rien de pire que de se lancer dans une nouvelle préparation sans avoir fait le plein de frustration et donc de motivation.
Régénération physique et psychologique
Les bienfaits de la coupure sont de deux ordres :
– Physiquement il est important d’accorder à l’organisme, chaque année, un moment de décompression. Durant cette période des choses se passent, les tensions s’évacuent et le corps s’autorisent un relâchement plus marqué qu’à l’accoutumé.
– Psychologiquement, faire une longue pause permet de digérer tout ce qui s’est passé lors de la saison écoulée. On prend du recul et on peut ainsi réfléchir plus sereinement à la suite. Et bien sûr on refait aussi le plein de motivation. En outre, borner la saison avec des coupures franches aide à mieux se concentrer durant les différentes phases de l’entraînement.
Comment organiser la coupure ?
Evidemment, pour les athlètes avec qui je travaille, il n’y aura pas une coupure unique, identique. Il y aura des adaptations en fonction des individus, de leurs envies et de leurs contraintes.
Néanmoins un modèle se dégage dont voici les grandes lignes :
– Plutôt une coupure longue. Idéalement 4 semaines, peut être 3, peut être 5. Le but étant de s’accorder du temps pour se reposer dans de bonnes conditions sans être projeté trop rapidement vers la reprise.
– Une coupure active mais sans contraintes. Stopper complètement le sport durant la pause, à mon avis, ne sert à rien. Conserver une activité permet à l’organisme de vivre une transition moins brutale et de se remettre en route plus aisément ensuite.
Par contre il ne s’agît pas de conserver un entraînement cadré mais plutôt de se laisser guider par son envie. Varier les activités durant cette période peut être une bonne option. Mais si c’est le vélo qui vous attire le plus, il n’y pas de soucis non plus à poursuivre votre activité favorite.
– Une charge d’entretien. Bien sûr, durant cette période, la charge de travail doit être significativement diminuée même si votre envie peut vous pousser à en faire davantage. Par exemple, si vous avez l’habitude de vous entraîner 10h par semaine, ne dépassez pas les 4h d’activité hebdomadaire en coupure (mais ça peut être beaucoup moins évidemment).
Concernant l’intensité de votre activité, il n’y a pas, pour moi, de problèmes à monter dans les tours sauf si vous avez terminé votre saison fatigué. Dans ce cas-là, je conseille aux sportifs de se limiter à des activités en endurance de base. Et n’oubliez pas que l’objectif numéro est de se régénérer physiquement et mentalement. Donc surtout ne vous forcez pas si l’envie n’est pas là.
La récupération, ce n’est pas qu’à l’intersaison
Pour terminer je veux insister sur l’importance de s’accorder des périodes de récupération régulièrement toute l’année. Car se reposer 1 fois par an ne suffit pas.
Le break annuel est primordial, certes. Mais, si en dehors de cette période vous ne laissez jamais votre corps et votre esprit assimiler les charges, il sera certainement trop tard quand vous débuterez votre coupure hivernale.