Pour commencer, énumérons les avantages à utiliser la puissance à l’entraînement et en compétition
La puissance, une donnée importante en cyclisme
On le sait tous, les qualités physiques et physiologiques sont déterminantes dans la performance en cyclisme. Evidemment, cela ne fait pas tout mais il est évident que d’avoir accès à des données de puissance peut être un avantage non négligeable pour comprendre et améliorer son entraînement.
L’objectivité
De plus, se baser sur ces chiffres là apporte de l’objectivité dans l’analyse. Et à ceux qui prétendent que l’on ignore alors le ressenti du coureur, nous répondons que la connaissance des watts est très complémentaire à celle des sensations.
Le suivi
L’apport des capteurs de puissance permet donc de mieux suivre les athlètes. Ce n’est pas miraculeux bien sûr, mais c’est un vrai avantage pour la progression. Et autre chose importante, cela permet aussi de repérer plus facilement les performances anormales et les conduites déviantes ou, au contraire, de mieux expliquer certains résultats qui suscitent la suspicion.
La motivation
Se concentrer sur ses watts (par exemple lors de tests) permet d’orienter sa motivation vers un objectif intrinsèque et plus maîtrisable qu’un résultat en compétition. Et on le sait, ce genre d’objectif est plus motivant et moins anxiogène.
La détection
Enfin, faire référence à la puissance améliore la détection. Bien sûr, il y a des dérives, évidemment, il faut savoir lire les résultats d’une évaluation physique avec beaucoup de recul, mais globalement il semble compliqué de remettre en cause l’intérêt d’un tel apport.
Il y a donc de nombreux avantages (on pourrait poursuivre la liste ci-dessus) à utiliser un capteur de puissance dans le but de progresser, de performer et même de se motiver. Mais il existe aussi des limites qui peuvent expliquer les réticences de certains à adhérer complètement à ces nouveaux systèmes.
Capteurs de puissance et dérives
Voyons donc maintenant quelles sont les dérives que l’on rencontre fréquemment lorsque l’on utilise la puissance.
La détection
Observer la puissance pour évaluer un potentiel physique, ok. Mais ne se référer qu’à cela est une erreur. La physiologie n’est pas le seul facteur de performance en cyclisme. La technique, la psychologie ou encore la tactique sont aussi très importants. De plus, certains protocoles de tests sont très restrictifs et ne renseignent pas sur des facteurs physiques qui pèsent énormément en compétition (l’endurance par exemple).
Quand ça tourne à l’obsession
Il est évident que certains coureurs ou entraîneurs font des watts une obsession et que cela leur cause des torts. Mais c’est aussi le cas avec la fréquence cardiaque ou la vitesse… Le « problème » est alors davantage à chercher chez la personne (et dans son utilisation de la puissance) que dans le capteur. Finalement la puissance n’est qu’un outil et elle ne doit pas faire oublier certains fondamentaux comme le plaisir ou les sensations.
Et le spectacle ?
Ces derniers temps, on peut lire ou entendre que les capteurs de puissance sont une des causes de la perte de spectacle sur les épreuves professionnelles (notamment le Tour de France). Peut-être, effectivement, que la multiplication des moyens mis en oeuvre pour la performance fait perdre de l’insouciance aux coureurs et aux directeurs sportifs et amène à un resserrement des niveaux. Mais le capteur de puissance n’est pas la cause de tout ça, il fait simplement partie de ce processus. Si maintenant nous retirons cet outil aux cyclistes, ils trouveraient assurément les moyens pour doser leurs efforts aux sensations avec la même efficacité (et ceci grâce à un apprentissage à l’entraînement avec l’aide d’un capteur de puissance).
Conclusion
Finalement les capteurs de puissances sont des outils qui peuvent soutenir, de manière efficace, la performance, à condition de bien les utiliser. Pour preuve, leur utilisation devenue massive dans les pelotons (on imagine mal un simple effet de mode se prolonger autant). Nous vous invitons simplement à rester vigilants pour ne pas tomber dans des dérives qui ne sont finalement pas spécifiques à ce dispositif.
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