La Red Bull Trans-Siberian Extreme est la plus longue course cycliste du monde, elle relie : Moscou à Validvostock. Durant ce raid de 9200 kilomètres, les compétiteurs poussent leurs limites durant 21 jours et 16 étapes (du 15 juillet au 6 août 2015). L’occasion pour les chercheurs de mener une étude grandeur nature sur ces coureurs de l’extrême, afin d’obtenir de précieuses données sur l’adaptation du corps humain, confronté à ses limites.
Les chercheurs ont donc choisi dix athlètes parmi les concurrents pour les équiper de toutes sortes d’appareil de mesure et mener ainsi une expérience portant sur la masse hémoglobine totale et le volume sanguin. La consommation pulmonaire d’oxygène sur chaque respiration, le seuil anaérobique ont été analysés en laboratoire. Durant la course elle-même, les chercheurs ont observé en direct les taux d’hydratations, le rythme cardiaque et la fatigue ressentie.
Chaque coureur choisi a donc été soigneusement mesuré, pesé avant le départ, et leurs masses graisseuses, leurs seuils aérobies et anaérobie ont été notés. A Moscou, au départ de la course, le poids moyens des « cobayes » était de 74 kilos (sur 10 concurrents pesant 69 kilos pour le plus léger à 78 kilos pour le plus lourd). A Vladivostock, cette moyenne s’est abaissée à 71 kilos (de 70 pour le plus léger à 76 kilos).
Cette perte n’est à proprement parler pas une surprise. Les mesures suivantes permettent d’en répartir les raisons. Cette baisse de poids est due en premier lieu à la perte de masse graisseuse, dont la moyenne est passée de 10.9 à 8 kilogrammes, soit une perte moyenne pour chaque coureur de 4 % de masse graisseuse. Certains athlètes ont eux essuyé une perte allant jusqu’à 12 % de cette masse.
A l’inverse, dans ces conditions extrêmes, la masse musculaire elle-même n’a pas subie de déperdition flagrante.
La fréquence cardiaque maximale, au fur et à mesure que les forçats s’enfonçaient dans la Sibérie, est passée d’une moyenne de 180 bpm à une moyenne de 172. Le coureur présentant la fréquence la plus basse, soit 177 bpm est tombé à 160, tandis que celui qui présentait la plus haute, 189 bpm est tombé à 178.
Le taux anaérobie moyen est passé de 165 bpm à 144; le détenteur du taux le plus haut au départ (172 bpm) chutant lui à 145. Sans surprise, durant la course le rythme cardiaque moyen a baissé chez tous les athlètes passant de 145 bpm à 131 malgré la difficulté grandissante du parcours sur les dernières étapes. Les deux athlètes ayant enregistré la plus grande baisse ont perdu respectivement 20 et 19 % de capacité dans ce domaine !
Au maximum de la puissance aérobie, la capacité en charge de travail était mesurée à 380 watts sur la moyenne du groupe. En anaérobie elle était établie à 299 watts. Ces deux données ont été évidemment mises à mal par les conditions dantesques de cette épreuve incroyable ; la charge de travail est passée au maximum de puissance aérobie à 348 watts et a chuté à 260 en anaérobie. Un concurrent a même enregistré, en anaréobie, une baisse de -21 %.
Une fatigue prononcée s’est manifestée chez les concurrents au fur et à mesure de l’avancée de la course. On le constate au travers une baisse du rythme cardiaque et une baisse des capacités énergétiques en aérobie comme en anaérobie. Certes, le fait en lui-même n’a rien de surprenant, mais le fait d’avoir pu quantifier et dans le détail, apporte à la science des données à la fois précieuses et précises, dans des conditions difficilement reproductibles en laboratoire.
Prochaine édition de la Red Bull Trans-Siberian extreme : du 5 au 28 juillet 2016
La vidéo de la Trans-Sibéran Extreme 2015
3 réactions à cet article
Ramchandra
Je ne sais pas comment caeclulr une moyenne arithme9tique une fois que j’ai trouve9 les donne9es! Cela me donne des chiffres a virgule est-ce normal?
Flaco
Bonjour,
Petite question: comment se fait il que le coureur le plus léger au départ (69kg) ait pris 1 kilo sur une course d’une telle exigence physique ?
Cordialement
Eric
Bonjour,
Dommage, il manque les paramètres sanguins et hydratation.
Et cette baisse des paramètres cardiaques, anaérobiques et de puissance sont ils uniquement imputables à la fatigue ? ou bien y’a -t-il aussi un phénomène d’adaptation ?
Le lien aurait été sympa 🙂
Mais article intéressant.