Le vélo de piste n’est pas comme les autres vélos traditionnels. Il n’est pas équipé de freins et possède un pignon unique et fixe. Dans cette discipline, les rares freinages se font grâce à ce système. Lorsqu’on arrête de pédaler avec un vélo de route ou un VTT traditionnel, la roue arrière continue de tourner grâce au système appelé «roue libre ». Sur piste ce n’est pas le cas, le cycliste arrête de pédaler, la chaine arrête de tourner. Elle bloque alors le pignon fixe et par conséquent, la roue arrière. Sur piste ce blocage entraine le décrochage du vélo dans la pente. Celui-ci peut aboutir à une chute ou seulement à une grosse frayeur du pratiquant. Afin de s’arrêter, le cycliste doit donc freiner en diminuant très progressivement sa cadence de pédalage tout en descendant vers le bas de la piste.
- Une recherche constante d’efficacité
Ce pignon fixe oblige donc le cycliste à pédaler constamment. Son pédalage doit être le plus fluide possible afin que la roue arrière ne marque aucun temps d’arrêt ce qui l’oblige à être actif à chaque instant de la rotation du pédalier. Il mobilise davantage ses articulations et certains muscles peu actifs habituellement. Ainsi, il développe une certaine souplesse. Dans le langage cycliste on dit qu’il arrondit le coup de pédale. C’est-à-dire qu’il essaie de réduire au maximum les phases de transitions haute et basse très présente avec un vélo classique à roue-libre.
- Des phases de travail en hyper-vélocité
Les cadences de pédalage importantes rencontrées sur la piste contribuent également à développer les qualités de technique de pédalage. En effet, les nombreux changements de rythme qui existent durant les épreuves de fond sur piste tel que la course aux points ou l’américaine, obligent les pratiquants à adopter des petits braquets afin d’être le plus nerveux possible. De ce fait, durant ces courses de « mouvement », les cadences de pédalage atteintes sur quelques minutes sont parfois très élevées. Ce qui va développer naturellement, les qualités de coordination musculaire du pistard.
- La pratique du pignon fixe sur route
La piste n’étant pas une pratique accessible à tous, il existe un compromis. En effet, depuis longtemps, des coureurs cyclistes pratiquent le pignon fixe sur route. Cette méthode, très utilisée durant l’hiver à la reprise de l’entrainement, permet de développer le coup de pédale. Un braquet adapté au terrain, permet à la fois de travailler en force dans les bosses mais aussi en vélocité voir même en hyper-vélocité dans certaines parties roulantes, obligeant le cycliste à toujours enrouler son pédalage afin de ne pas bloquer la roue arrière. Aujourd’hui, le pignon fixe est même devenu une mode avec le développement de la pratique du fixie dans les milieux urbains.
- Un dernier conseil, conservez le frein avant sur votre vélo pignon fixe, il ne rendra que plus sécurisé et donc agréable la pratique de cette discipline.
Aujourd’hui on sait que pour travailler la technique de pédalage, le travail en hyper-vélocité et le travail d’arrondissement de la pédale sont nécessaires et complémentaires. Grâce aux importantes cadences atteintes qui développe la coordination musculaire, ainsi qu’à la particularité de son vélo, équipé d’un pignon fixe obligeant le coureur à arrondir son coup de pédale, la piste permet de travailler ces deux qualités de façon naturelle. Ceci explique que les pistards aient un aussi joli coup de pédale. Mais l’amélioration de la technique de pédalage n’est pas l’unique raison qui fait de la piste un superbe outil de travail. Nombreuses, elles feront un très bon sujet pour un prochain article.