Trail – Compte-rendu et Résultats du 14ème Tour des Glaciers de la Vanoise 2017

Plus qu'un défi sportif exceptionnel, le TGV est un événement autour du trail dans un vrai esprit "Montagne". Retour sur cette course et les résultats des 3 épreuves proposées : 73km / 30km / 15km.

Pommeret et Rossi – Pour le meilleur et pour le pire

Ce week-end tout Pralognan-la-vanosie était en ébullition pour recevoir plus d’un millier de traileurs dispersés sur les 3 épreuves proposées et plus du double d’accompagnateurs. Si le temps n’était pas à la fête, la dynamique équipe d’organisation menée tambours battants par Silvère Bonnet pour SiboConseil, Michel Buisson pour l’Office du tourisme, soutenus par les secouristes, signaleurs et l’ensemble des bénévoles, était quant à elle bien sur le pied de guerre pour recevoir comme il se doit les amoureux de Pralo.

Samedi soir c’est d’abord le tour de l’Aiguille de la Vanoise, un magnifique parcours de 15km pour 700m de D+ qui permettait de franchir le fameux col de la Vanoise et de survoler l’incontournable lac des vaches. Si d’habitude on passe ce lieu magique sous un temps estival, c’est un méchant retour hivernal qui a accueilli samedi soir les malheureux concurrents. Malgré la neige, la pluie et le froid, le coureur de la Sportiva Gary Oseray a su braver les éléments pour s’imposer en 1h33’47 devant Mathieu Ringot (1h34’39) et Paul Ringot (1h38’36).

Chez les féminines, la sociétaire de l’ALE Echirolles Laurie-Anne Besquet pris les rênes de la course pour aller chercher cette victoire en 2h02’46 devant Justine Nicolas (2h14’23) de Chambéry Triathlon et Fanny Cholet (2h15’37).

Le lendemain matin, place à l’épreuve reine, le tour du glacier de la Vanoise, un parcours de 73km qui permet de s’immiscer au cœur de l’un des plus beaux parcs naturels de France. Respect de la chartre du parc oblige, les dossards sont comptés et seuls quelques 500 privilégiés ont cette chance de venir à bout d’un parcours qui a la particularité de changer de sens d’une année sur l’autre. Au programme 73km de course pour 4050m de d+ à avaler, contournant les fameux glaciers de la Vanoise, spots par excellence de l’alpinisme que sont entre autre la pointe de la Réchasse, le mont Pelve, le col du dard, le Dôme de l’Arpont, ou la Dent Parachée.

« Quand le malheur des uns fait le bonheur des autres » dira le principal intéressé. Forfait prématurément de la Pierra Menta été suite à la chute de son équipier, Ludovic Pommeret a accepté l’invitation de dernière minute de Silvère Bonnet pour venir courir le TGV. Une course qui l’a révélé, une course qu’il affectionne particulièrement. L’icône du team Hoka ne pouvait rater cette 14ème édition sous aucun prétexte. En préparation du Dodo trail qu’il disputera dans une quinzaine sur l’île Maurice, il part dans le groupe de tête en fin connaisseur du parcours. Mais devant c’est un coureur italien, Paolo Rossi peu connu dans la région et spécialiste de l’ultra trail Christophe Kircher 48ème du 30kmavec à son palmarès une 9ème place au Tor des géants, qui donne le tempo dans l’ascension menant au col de la Vanoise. Puis peu avant le refuge de l’Arpont, Ludo revient au train sur Rossi. Très vite le duo improvisé italo-mauriennais prend le large devant le reste du peloton dont les Dobert, Chartrain, Gérard et Ogier, pourtant pas nés de la dernière pluie. L’entente est d’abord cordiale avant d’être fusionnelle. A grandes foulées, les deux hommes dévalent les singles à toute allure enchaînant Plan Sec et l’Orgère comme une lettre à la poste. Au final, après 7h54’31 de course, c’est main dans la main qu’ils franchissent la ligne d’arrivée. Séquence émotion garantie, Ludo aime partager ces moments de sport. Les qualités humaines exceptionnelles du seigneur de Pralo laissent exploser la joie de Paolo Rossi « Je croyais vivre un rêve et je pensais me réveiller. Passer la lige avec Ludo, ce grand champion, restera un moment inoubliable dans ma vie de traileur, merci à lui. » Derrière, Steeve Dobert termine heureux de compléter le podium après « un départ rapide et une bonne gestion de course ».  Il faut dire que le plateau était particulièrement relevé classant Arnaud Chartrain le coureur d’Albertville 4ème devant l’accompagnateur en montagne Sébastien Gérard, alors que Yannick Heusey qui n’a sans doute pas récupéré du 110km de la maxi-race termine 7ème, juste derrière le prometteur Paul Ogier.

En pleine après-midi, les cadors sont déjà sous la douche ou confortablement installés en terrasse pour apprécier les saveurs d’une tartiflette ou d’une raclette savoyarde, spécialités locales bien appréciées avec cette météo quasi automnale, attendant sagement la remise des prix prévu avancée à 16h. Pendant ce temps les coureurs du peloton continuent de venir embrasser la ligne d’arrivée, en solo ou entre amis, bien souvent accompagnés par leur famille, heureuse de partager ce moment de délivrance, celui de vivre un instant ce sentiment insaisissable du devoir accompli « Oui je l’ai fait ! » entend-on bien souvent sous l’arche d’arrivée.

Pas ridicules du tout, nous retrouvons sur quelques locaux comme Julien Goyer, ce coureur de Grenoble et membre du sympathique Siboteam qui visait « si possible les 10% des finishers ». Julien a bien rencontré quelques passages à vide et fut parfois contraint à des arrêts forcés. Mais au final, il a toujours su repartir sereinement et bien gérer la suite du programme pour rentrer à la 57ème place avec « juste un petit regret, celui de ne pas faire un top50 » en 10h40’42. Peu importe, il reviendra.

Quant au chambérien Christophe Broche, il a « un peu souffert sur les 30 premiers kms avant que les jambes ne reviennent, puis tout s’est déroulé à la perfection. Je suis un tout petit peu déçu car je souhaitais faire moins de 11h mais cela restera avant tout une belle journée et une belle course malgré le mauvais temps. » Il termine 75ème et 17ème V1 en 11h09’03.

 

Vue sur Pralo
Vue sur Pralo

Trail 30km : Pasero en solo

Sur le petit parcours de 30km mais pas moins intéressant, l’ambiance était écossaise avec des vallées vertes à dévaler, des crêtes découpées à contourner et un crachin incessant qui aura au moins le mérite de rafraichir les 300 concurrents engagés. Si l’on n’entendait pas les cornemuses, les grelots des vaches éparses plantées aux abords du circuit réveillaient le silence solennel des montagnes. Dans la longue ascension du petit Mont Blanc à 2500m d’altitude le coureur du team New Balance Mickael Pasero avait déjà pris le large sur ses poursuivants. Alors que derrière les écarts sont serrés, Pasero conserve son avance  dans la descente retour pour s’imposer en 2h46’47. Quentin Rey second devance Nicolas Hairon légèrement déçu car « pas dans un grand jour » a su contenir le retour de Paul Burette. Les 4 hommes de tête déposé le reste du peloton.

Chez les filles, la Mauriennaise Candice Bonnel a littéralement survolé l’épreuve, aussi facile en montée qu’en descente. 8ème au scratch avec un impressionnant chrono de 3h18’56, la skieuse d’alpinisme aujourd’hui membre du Team Salomon Jeune s’est même permise de devancer Séverine Bovero de près de 13min, alors que la locale de l’étape Margot Roze complète le podium après une avoir livré une bataille engagée avec Aurélie Caucal du SiboTeam, 4ème.

Marie BODET (JR37) de Tours 7ème de Pralo Vu du ciel en 3h50’38 « Spécialiste de course sur route 38 sur 10km, je vois qu’il manque encore de technicité et de spécificité en montagne. Je courais aujourd’hui pour un ami disparu, ce qui l’a bien motivé. Malgré le temps, l’expérience m’a bien plu je reviendrai certainement pour apprécier les paysages la prochaine fois. »

Ségolène VITO (Trail entre elles) 27ans de Grenoble 9ème fille « Pour ma 3ème année de trail, j’ai choisi Pralo pour son ratio dénivelé/distance. Je m’étais fixé de rentrer dans le top 10 féminin et un chrono en moins de 4h, l’objectif est totalement atteint, c’est parfait. Je serai prochainement sur le trail de Courchevel car étant souvent dans le coin, je connais bien les sentiers et j’affectionne particulièrement cette région. »

Un peu tard, nous rencontrons la grenobloise Stéphanie Pensenti (de Grenoble) qui en termine en 5h12’ à la 188ème place et la 47ème position chez les féminines, heureuse d’être venu à bout de ce beau mais sélectif parcours. « Mise à la course à pied pour suivre mon conjoint, j’ai découverte cette pratique de liberté et courir en montagne revêt un beau challenge à relever à chaque fois, un plaisir pimenté qui en plus partagé à deux me permet de toucher la passion de l’autre. Aujourd’hui j’ai dégusté de début jusqu’à la fin et j’ai vraiment profité de la montée avec de bonnes sensations et j’appréhendais cette descente technique, je me suis concentrée et c’est vraiment bien passé. »

 

RÉSULTATS TRAIL 73km

RESULTATS TRAIL 30KM

RÉSULTATS TRAIL 15KM

 

 

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