Il est 5h15, le réveil sonne. Aujourd’hui, on va prendre le départ du premier swimrun Marocain qui a lieu dans l’atlas, à Bin El Ouidane. 23,7 km de course à pied et 7,7 km de natation nous attendent.
On se lève en étant contents et heureux d’être ici. Le cadre est magnifique. On est arrivés hier soir sous la pluie et l’orage. Il a également plu jusqu’à 4h du matin. J’espère que les nuages sont passés et que la journée va être belle.
Timidement, j’ouvre les rideaux. Surprise, le soleil se lève sur le lac, aucun nuage à l’horizon, quelle vue, ouahhh..
On va bien profiter de cette journée et on va en prendre plein les yeux c’est certain. On va prendre notre petit déjeuner, comme à notre habitude, BeautySané et le porridge à la vanille va remplir nos estomacs avant la course. On ne se refuse quand même pas quelques tartines au miel de la région et un fameux thé à la menthe, mmmhhhh.
Allez, on s’équipe doucement. Cela fait longtemps que nous n’avons pas remis notre équipement. Après quelques appréhensions, ouf, on arrive toujours à se glisser dans nos combinaisons, quel soulagement. On sort de l’hôtel et on s’avance vers le lac. Nous ne sommes pas nombreux encore donc on en profite pour regarder ce paysage splendide.
On fait la connaissance de deux binômes français (mixte et homme) qui sont super sympa. L’ambiance est détendue, il ne fait pas froid et l’eau est annoncée à 18. On s’équipe de la puce et on s’approche de la ligne de départ. Après un mini briefing de Hassan, le directeur de la course, le coup d’envoi est donné. On s’élance tous ensemble (le parcours « découverte », et le parcours « expérience ») pour cette première portion de 900m de cap.
Certains binômes partent vite mais ils ralentissent rapidement car le départ est en côte. Les choses sérieuses commencent. On court en essayant de trouver notre allure. Ça fait longtemps que l’on n’a pas couru ensemble. Il va falloir s’adapter. J’ai été blessé pendant 5 mois au genou et j’ai repris la cap il y a 1 mois seulement. Je n’ai pas retrouvé mon niveau mais j’espère que ce foutu genou va au moins me laisser tranquille pendant la course.
On arrive déjà à la première natation. Comme la première cap était courte, on était déjà encordés et il ne restait qu’à mettre plaquettes et lunettes. Notre transition est rapide, on s’élance pour 690 mètres de natation environ. Les distances ne sont pas exactes car l’eau du lac a baissé ces dernières semaines donc certaines portions sont plus courtes. Ce n’est pas important, c’est ça aussi le swimrun, de l’adaptation.
Tom essaie de viser la sortie d’eau mais c’est difficile. Il y a un petit piqué planté au sol avec un drapeau orange et vert. Mais on les distingue mal, ils sont petits et on a le soleil dans les yeux.
On remonte quelques binômes et on se retrouve en tête. Heureusement, un canoë est là pour nous guider, alors nous le suivons les yeux fermés… enfin presque!!!
On sort de l’eau et comme prévu on longe le bord pour rejoindre la 2ème portion de natation. On devait courir 100m mais on a à peine fait 40m. La deuxième natation est également rapide (200m). On enchaîne plusieurs portions et transitions car les distances sont courtes en ce début de parcours. En Cap, c’est difficile, le sol et sableux et rocailleux. On s’enfonce dans cette terre de couleur sang. Il n’y a pas de sentier pour l’instant, on longe le bord. On a du mal à se repérer avec le soleil dans les yeux et on ne voit pas bien le balisage orange sur le sol rouge. On demande notre chemin aux canoës qui naviguent.
Lors d’une portion de natation, on ne sait pas où aller. On commence donc à nager et puis on aperçoit le directeur de course sur un bateau. On s’arrête et on lui demande notre chemin. Il nous indique un ponton. Bon, au lieu de tracer tout droit, on aura fait un bel arc de cercle dans l’eau, mais tant pis.
A une sortie d’eau, un marocain nous dit de longer le bord, c’est ce qu’on fait. Il n’y a pas de chemin, on s’enfonce, on glisse. On ne voit pas de rubalise et personne derrière nous. On ne devrait pas tarder à arriver au premier ravitaillement.
On voit un chemin plus haut alors on décide de remonter.
On y aperçoit une rubalise, ouf…On a fait un petit détour et on voit les 2 binômes suédois La team Happy swimrun et la team Thule Adventure (hommes et femmes) arriver tranquillement par le chemin, grrrr!!!
On est ensemble au ravitaillement. On repart mais là aussi personne ne nous indique la direction. Du coup, en étant 3 binômes, on cherche ensemble. Les filles découvrent une trace et nous en informe. Cool, c’est vraiment ça l’esprit swimrun.
On se jette à l’eau encore une fois et on attaque les longues portions de natation pour aller d’îles en îles. Sur une île, un marocain nous dit de monter et de basculer de l’autre côté. Mais on se souvient des consignes d’Hassan lors du briefing qui nous disait qu’on pouvait contourner l’île comme on voulait. On décide donc de passer par la droite et on continue d’avancer avec le bêlement des chèvres qui semblent nous encourager. D’ailleurs, que font des chèvres sur cette île perdue au milieu du lac?
Les portions de natation se passent bien, on avance. L’eau est trouble et de couleur turquoise. Quand on respire, on aperçoit le paysage rouge de l’atlas, c’est vraiment beau. On ne parvient pas bien à distinguer une sortie d’eau, on arrive donc sur une pointe en pensant que c’était là puisque qu’on voyait des gens. Fausse alerte, ce sont des paysans avec leur chèvres et on se retrouve nez à nez avec des ânes. Les personnes nous regardent d’un air étrange, et doivent se demander ce qu’on est en train de faire?
On replonge à l’eau et un canoë vient nous guider. Comme lors des longues portions, on fait attention car il y a un peu de courant qui nous entraîne sur la droite. On a quelques frissons, car les courants sont froids.
On sort à nouveau de l’eau et on s’attaque à une portion de 8,5 km de cap. On arrive à un ravitaillement, on prend quelques amandes et on continue d’avancer. Sous les conseils et directives du marocain, nous prenons à gauche. Mais pas de balisage, inquiets, on revient sur nos pas mais toujours pas de balisage. On décide donc de suivre les conseils du marocain, on n’aurait vraiment pas dû… On se retrouve quelques km après en pleine pampa, au milieu des chèvres et des cactus. Plus aucun balisage, et personne pour nous guider. Les quelques paysans que l’on croise sont surpris et ne sont pas au courant de la course qu’il y a aujourd’hui.
On sait qu’on doit aller au point de contrôle et ravitaillement 4. On sait aussi qu’il est près de l’eau (sur la carte). On décide donc de continuer et d’essayer d’avancer en gardant l’eau à notre gauche. On remonte une rivière asséchée. On s’enfonce, on se pique sur les cactus (enfin surtout moi!). Ça monte beaucoup, on marche, on souffre un peu de la chaleur. J’angoisse aussi de ne pas retrouver la trace. Il n’y a rien ici, pas une habitation, pas une personne. Seulement des côtes et des cactus. Bien plus tard on aperçoit un chemin au loin. On décide de le rejoindre tant bien que mal. Tom est devant. Moi je galère, je respire fort, je sens le manque d’entraînement et les montées m’usent. On arrive sur le chemin et on aperçoit la rubalise, enfin!! Je ne peux pas courir de suite, j’ai besoin de récupérer un peu. Tom me parle et on marche jusqu’en haut de la montée. Ensuite on reprend un petit rythme de course. On descend sans cesse et on fait très attention au balisage.
On aborde une descente en sable, comme si on courrait dans une dune. C’est agréable et on profite de cette vue splendide. On regrette de ne pas avoir d’appareil photo ici, car c’est vraiment incroyable ce mélange de couleur, l’eau est bleu turquoise, la terre est rouge, on en prend plein les yeux. Une fois au bord de l’eau on aperçoit la team Thule Adventure (binôme suédois femme) qui vient vers nous. Elles nous indiquent que le point 4 et derrière elles. Mince, on avait au moins 10′ d’avance sur elles et maintenant on en a 10′ de retard, les boules… On les remercie et on file vers le point de contrôle où on croise la team Happy swimrun. Ils nous disent s’être trompés aussi. Oui ok, mais bon nous on s’est vraiment perdus. Ça nous fout les boules car on avait fait l’effort pour les distancer en natation.
Après le ravitaillement, le principe est simple: il faut longer l’eau jusqu’à une pointe. On peut courir ou nager si on pense que certaines petites baies se traversent plus rapidement à la nage. C’est vraiment sympa se principe, on se sent libre, c’est incroyable ce sport.
On continue alors notre route, et notre frustration nous a complètement fait oublier le fait que juste après le ravitaillement, on pouvait voir des traces de dinosaures, mince!!
On court toujours dans ce sable rouge et on décide de nager une fois. On reprend un petit peu les binômes suédois mais ils restent loin devant.
Une fois à la pointe on enchaîne avec 2 portions de natation assez longues. On repasse sur les petites îles du début. La natation nous avantage et on remonte de plus en plus les 2 binômes de tête.
A une sortie d’eau, on croise le directeur de course qui nous dit qu’il nous reste une natation puis que de la course à pied pour finir. On court donc, enfin on essaie car ça grimpe alors on s’aide avec nos mains pour monter. On court tout en essayant de s’orienter. Je suis bien dans l’eau car je ne pense à rien, je profite. Mais la cap m’angoisse car on cherche sans cesse notre chemin, les rubalises etc. D’ailleurs Tom aura fait 3 chutes pendant cette course, une grande première. Il crie d’énervement mais ouf plus de peur que de mal.
On arrive à la dernière mise à l’eau, mais une personne censée nous orienter nous dit qu’il ne faut pas nager mais courir, que la portion de natation est plus loin. On voit au loin les suédois courir, on part alors dans leur direction en suivant les pas dans le sable, ce sera un bon indicateur.
Un peu après, on retrouve les 2 équipes suédoises qui sont arrêtées car un peu perdues. A ce moment-là, on décide tous ensemble de sortir la carte pour nous repérer. La dernière natation était finalement derrière nous, il nous reste donc que les 10 derniers km de cap.
On se souhaite bonne chance et on commence tous à courir. On reste au contact mais lors d’une montée nous prenons la tête. Tom est très motivé et il me tire beaucoup. On ne s’attarde pas beaucoup au ravitaillement, chaque second compte.
Tom me tire, ça monte un peu. Je n’arrive pas à suivre le rythme, c’est trop pour moi, je sens que l’entraînement me manque. Je lui dis car sinon je vais craquer. Il m’écoute et on ralentit, j’essaie de récupérer un peu pour mieux repartir. Les suédoises nous passent, mince. Mais elles sont trop fortes et je n’arrive pas à relancer. Les suédois commencent à nous doubler mais on reste devant dans la côte. Ils sont moins forts que nous en montée. On est juste derrière les filles qui tournent à gauche. On leur emboîte le pas. Sauf que derrière les mecs continuent tout droit. Il y a de la rubalise sur les deux chemins, qu’est ce qu’on fait ?
Tom pense alors à ce qu’a dit Hassan « restez sur la route » (pour la dernière portion de Cap), on tourne donc à droite pour reprendre le même chemin que les suédois qui sont maintenant devant nous. On les remonte, on est aux coudes à coudes. On arrive au dernier ravitaillement. Il doit rester 3km. On est d’accord avec Tom, pas de perte de temps, on peut tenir, il nous reste de l’eau, on fonce. Les suédois s’arrêtent quelques secondes.
On court bien, ça va mieux j’ai repris du poil de la bête. On arrive à un pont, puis, une infernale montée nous fait face. Tom me dit qu’on va faire la différence ici, alors il me tire et on arrive à courir toute la côte. La Team Happy swimrun eux marchent, chouette!! On prend de l’avance et on accélère sur le plat et la descente. On relance toujours plus et on va vite. On aperçoit l’hôtel, on y est presque. Dernier virage, on aperçoit une flèche orange vers la droite, on tourne. Des gens sont là mais personne ne nous dit quoi que ce soit. On descend un peu, on entend crier au loin et on s’aperçoit qu’on ne pouvait pas rejoindre l’arrivée sur notre gauche par ce chemin. On est bloqués. Les personnes sur la ligne d’arrivée nous font signe de faire demi-tour et de remonter pour tourner et rejoindre la ligne d’arrivée plus loin. Il faut faire vite, les suédois arrivent. Ils sont déjà là lorsque nous reprenons le bon chemin.
Il nous reste qu’une descente de cailloux pour faire la différence. Nous sommes moins rapides et à l’aise dans les descentes techniques. Tom me tire fort, je vais très vite aussi mais pas assez. La Team homme Happyswimrun nous passe à 10m de la ligne. Avec la traction de la corde, ma ceinture lâche, tom manque de se prendre le mousqueton dans les jambes. Je le rejoins et on passe la ligne ensemble à même pas 2 sec des premiers.
On est déçus de ne pas avoir remporté notre première course au scratch, surtout qu’on était devant. Mais, nous sommes heureux d’avoir participé et fini le premier swimrun Marocain. Cette course a été magnifique tout le long et nous ne regrettons rien. Ces quelques moments de galère partagés avec nos amis suédois nous font rire. On se félicite mutuellement, c’était une très belle course et « bagarre » :).
On espère les retrouver sur d’autres swimruns ainsi que les autres binômes français avec qui nous avons beaucoup échangé lors de ce w-e.
Le Swimrun est un sport riche en émotions et en partage. D’ailleurs, nous avons eu la chance lors de nos 3 jours de vacances post course de rencontrer l’ensemble du staff Binswimrun.
Nous les remercions pour leur accueil fabuleux et nous les félicitons d’avoir réussi à importer ce nouveau sport en terres marocaines de la plus belle des manières.
Tous les marocains rencontrés lors de notre séjour ont tous été très accueillants, généreux et d’une gentillesse exceptionnelle. Merci pour cette belle soirée et ce bon repas local du dimanche soir.
HUUB France HUUB Design Beautysané – Officiel Binswimrun Morocco
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Team Belove.