Lepape-info : Arnaud, dans quel état d’esprit abordez-vous ce nouveau championnat du Monde de duathlon ?
Arnaud Dely : J’arrive avec un peu plus de pression que l’an passé. Après mes titres lors des Championnats du Monde et d’Europe chez les espoirs en 2018, on m’attend au tournant mais j’ai plus d’expérience. Je sais à quoi m’attendre, qui sont mes rivaux et comment la course va plus ou moins se dérouler. Ma préparation s’est très bien passée, d’ailleurs depuis 4 ans je n’ai jamais été blessé je peux m’entraîner de manière intensive. J’ai eu la chance cet hiver de faire un stage de 2 semaines à Fuerteventura (Espagne) avec de très bonnes conditions météo. Depuis que je suis revenu en Belgique, les sensations sont de mieux en mieux, on verra comment les jambes vont répondre mais je sens venir un pic de forme pour ce week-end.
Lepape-info : Qu’avez-vous changé dans votre préparation par rapport à l’an passé ?
A.D : J’ai désormais un entraîneur supplémentaire Gaëtan Bille pour le vélo, un ancien coureur pro en Belgique. Gaëtan m’a permis de découvrir d’autres perspectives sur mon entrainement, sur la performance sportive, la nutrition et la récupération. L’univers du cyclisme est très pointu dans tous ces domaines. Le but n’est pas forcément de creuser des écarts conséquents sur la partie vélo mais d’être plus frais samedi avant d’aborder la seconde partie de course à pied et de me rapprocher du podium élite tout en conservant mon titre chez les espoirs. Sinon mon entraîneur de toujours Gilles Decock est toujours à mes côtés. On se connaît parfaitement, cela fait 5 ans que nous travaillons ensemble et je ne fais que progresser. Nous avons une véritable relation amicale, il sait ce dont j’ai besoin, je demande beaucoup à l’entraînement, il n’a pas besoin de me pousser. Avec ce duo et l’expérience, j’arrive mieux armé que l’an passé.
Lepape-info : Vous avez pu tester votre forme récemment en compétition ?
A.D : Le 31 mars, j’ai terminé 10ème du duathlon de Paillencourt (Nord) à l’occasion du championnat de France des clubs. Une perte de temps dans la transition m’a fait perdre des précieuses secondes pour espérer une meilleure place. Mais le format de course n’a rien à voir avec ce qui nous attend samedi (10 km course à pied / 40 km vélo / 5 km course à pied). Là c’était la moitié en terme de longueur, c’était beaucoup plus rapide. J’ai pris cette compétition comme une course de préparation, une occasion de jauger un peu la concurrence, cela m’a mis en confiance.
Lepape-info : Vous arrivez à Pontevedra comme le grand favori pour un 2ème sacre mondial chez les Espoirs ?
A.D : Je crois vraiment en mes chances même si rien n’est jamais rien joué d’avance. Je pense que je peux me retrouver à devoir courir contre moi-même. Je me projette aussi pour plus tard et je vois que le podium en élite n’est pas très loin. L’an passé lors de mon titre espoirs, j’étais 5e du classement élite et je me dis pourquoi ne pas aller titiller encore plus les meilleurs cette année. Le parcours de course à pied est à priori relativement plat, la partie vélo avec quelques bosses me correspond vraiment bien.
Lepape-info : L’an dernier, vous étiez à 21 ans le plus jeune champion du monde Espoirs de duathlon de l’histoire
A.D : Oui alors que j’ai commencé le duathlon et le triathlon il y’a 5 ans. Avant je faisais beaucoup de basket mais je m’en suis lassé vers 13-14 ans car je voyais que mon niveau régressait. J’ai arrêté le basket mais j’ai continué à courir pour m’entretenir, dans le même temps mon frère et mon père faisaient du cyclisme, je me suis familiarisé avec le sport d’endurance avec un objectif de performance. Et puis j’ai eu un déclic lors de vacances à Nice avec l’ambiance triathlon, je me suis mis à la natation. C’est ainsi que cette nouvelle aventure sportive (triathlon / duathlon) a commencé.