« La boue, c’est bon pour le corps, non ? ». La plaisanterie lancée sur la ligne d’arrivée par David Pourrat (18ème), pourra peut-être réconforter certains des valeureux finishers du Grand Trail du Limousin. Vu leur état après 68 km d’effort sur un terrain particulièrement gras et glissant, leur peau devrait être revigorée pour plusieurs semaines !
« La pluie, la boue, le froid, c’était difficile », confiait plus sérieusement Stéphanie Duc après sa (large) victoire chez les féminines. Un baptême du feu réussi pour celle qui débutait là sur les longues distances après avoir remporté le TTN court l’an dernier. « Je me sentais bien jusqu’aux alentours des 55ème/60ème kilomètres. Mais j’ai trouvé les huit derniers vraiment très longs. Il me manquait surement un peu de kilomètres à l’entraînement. J’ai eu froid environ à mi-course. J’ai changé de veste ».
La gestion de l’habillement : un paramètre souvent décisif dans des conditions aussi extrêmes, comme le soulignait également Amandine Roux, deuxième : « J’avais un suiveur au top, qui me faisait sécher mes vestes au fur et à mesure. J’alternais entre deux. Du coup, je n’ai pas eu froid, c’était vraiment génial. Un vrai trail, un parcours super ».
Ce dimanche, il n’était toutefois pas question d’admirer les monts d’Ambazac, bien cachés par le rideau de pluie et les nuages. Et la prudence imposait de toute façon de garder les yeux rivés sur le sol pour tenter de déjouer au maximum les pièges du terrain. « C’était un vrai chantier », résumait Sylvain Court. Sur ce tracé particulièrement accidenté, c’est lui qui s’est montré le plus à son aise, confirmant ainsi sa très belle forme après ses victoires sur le Gruissan Phoebus Trail en février (voir les résultats), et l’Eo-Trail de Paris (voir les résultats) en mars. « Je termine encore plus « démonté » que sur la 6000 D ! J’ai réussi à ne pas tomber malgré la boue. Mais on s’enfonçait beaucoup, il fallait vraiment être puissant pour relancer en permanence. J’ai longtemps couru avec Erik Clavery et Fabien Chartoire. Partir seul dans ces conditions, c’était suicidaire, mieux valait avancer groupé. Erik a lâché prise au 35ème environ (il a abandonné aux alentours du 50ème, ndlr). J’ai ensuite accéléré dans une descente vers le 60ème. Fabien a été distancé. A huit kilomètres de la fin, je me suis dit qu’il y avait un coup à jouer ».
Comme beaucoup, le vainqueur avouait avoir souffert sur la fin de parcours : « J’ai serré les dents, mais les kilomètres ne défilaient pas bien vite… Dans les marches vers la chapelle, j’ai entendu le public ça m’a boosté. Je franchis la ligne vraiment hyper heureux car j’étais un peu tendu avant le départ. Le plateau était relevé ».
Son dauphin, Benoît Holzerny, revenu comme une fusée dans les derniers kilomètres pour finalement devancer Fabien Chartoire, ne cachait pas non plus son bonheur. « Pour mon premier trail long, c’est passé plutôt facilement, ça fait du bien au moral », lançait-il aux côtés de sa compagne Séverine Hamel (deuxième du 32 km, voir les résultats) au moins aussi émue que lui. Et d’ajouter : « Nous étions venus reconnaître le parcours il y a un mois. Ça m’a beaucoup servi. J’avais des points de repère ».
Comme quoi, même quand la météo décide de jouer un mauvais tour, on peut toujours tirer profit du travail effectué. Voilà qui pourra également rassurer de nombreux traileurs…
Les résultats du 68 km
Hommes
1. Sylvain Court, 5h30mn22s
2. Benoit Holzerny, 5h31mn34s
3. Fabien Chartoire, 5h34mn40s
4. Thomas Saint Girons, 5h46mn51s
5. Damien Vierdet, 6h08mn14s
6. Gilles Guichard, 6h1Omn58s
7. Maxime Cazajous, 6h17mn18s
8. Ivan Bourgeois, 6h26mn30s
9. Emmanuel Dufosse, 6h32mn13s
10. Benoit Douvry, 6h33mn50s
Femmes
1. Stéphanie Duc, 6h48mn12s
2. Amandine Roux, 7h17mn48s
3. Aline Coquard, 7h20mn48s
4. Laurence Klein, 7h24mn04s
5. Zuzana Chateau, 7h48mn12s
6. Stéphanie Lagadic, 8h42mn32s
7. Nathalie Derault Hedieu, 8h45mn52s
8. Anouk Lahache, 8h49mn01s
Les résultats complets du 68 km des Gendarmes et des voleurs de temps
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- Sylvain Court en descente
