De Versailles à Paris, courir 18 km sur quasiment la seconde moitié du marathon olympique prévu l’été prochain en compagnie de Morhad Amdouni.
L’invitation à l’initiative du magasin LEPAPE baptisée « Projet Marathon » et limitée à une centaine de personnes avait de quoi séduire et elle fut un véritable succès.
Plusieurs groupes de niveaux avaient été constitués, les plus rapides partaient sur une moyenne de 4’30 au kilomètre avec le recordman de France du marathon Morhad Amdouni, ambassadeur LEPAPE et un meneur d’allure.
Chacun et chacune à son tempo avait le choix entre ce groupe ou d’autres à 5’00, 5’30, 6’00 ou 6’30 au kilomètre avec d’autres meneurs et meneuses d’allure.
Le but était pour ceux et celles qui auront au mois d’août la chance de courir sur le même parcours que les élites du marathon en quête de titre olympique de se familiariser avec ce parcours très exigeant à travers la forêt de Meudon avec notamment la terrible Côte du Pavé des Gardes qui arrivera au 30e kilomètre le jour du marathon.
Après une collation avant le départ et les recommandations de Jean-Claude Vollmer, l’entraîneur de Morhad Amdouni, tout les runners inscrits se sont élancés de Versailles par groupes de niveaux avec un début de parcours descendant avant de s’attaquer à la fameuse et impressionnante Côte des Gardes avec ses pourcentages parfois à plus de 13%.
En hauteur et apercevant au loin la Tour Eiffel, les participant(e)s de ce « Projet Marathon » ont pour certain(e)s pris le temps de récupérer avant de tester la redoutable descente en deux temps vers Paris qui sera également l’un des pièges de ce marathon olympique à moins de 10 kilomètres de l’arrivée.
L’arrivée au magasin LEPAPE, 39 rue d’Artois (Paris 8e) après environ 18 km d’efforts bouclés en un peu plus d’1h20 pour les plus rapides en compagnie de Morhad Amdouni fut bien évidemment l’occasion de débriefer sur cette découverte originale du parcours.
https://www.youtube.com/watch?v=2Bs20zWq67o
À l’arrivée un peu de fatigue sur certains visages mais beaucoup de sourires :
Steven : « C’est génial de se retrouver dans les foulées d’un tel champion, cela parait facile pour lui on l’a vu sur l’accélération à la fin, j’étais au maximum. On a parlé de la préparation notamment sur ce parcours spécifique, de la nutrition, comment il allait aborder les Jeux, même si c’est pour nous dans une moindre mesure on a toujours envie de prendre modèle sur des athlètes de haut niveau. »
Romain : « C’est très agréable de courir avec le recordman de France, c’était un petit footing pour lui. On a vu que le parcours était assez cassant mais je pensais que cela montait un peu plus que cela, c’est la descente qui va faire très mal. Je ferai ce marathon olympique où c’est impossible de viser un record plus en sortie longue en vue de celui de Berlin en septembre où je vise moins de 2h20. »
Miyi : « C’était très sympa mon groupe était dynamique, la partie avec 13% de dénivelé était difficile, c’était une belle découverte (rire) mais dans la bonne humeur cela passe mieux. »
Anna : « Une super expérience, cela permet de découvrir le parcours, sur la route j’ai pu partager mes expériences avec le reste du groupe, c’est une belle initiative à renouveler, je suis heureuse de faire ce marathon mythique en août, j’ai hâte j’ai commencé ma préparation avec du renforcement musculaire au programme vu le parcours technique, j’ai prévu un entraînement croisé entre vélo, renforcement et course à pied. »
Morhad Amdouni : « L’idée était de pouvoir respecter l’allure prévue sachant que le tracé n’était pas facile, on a pu échanger tout le long du parcours, ils m’ont posé des questions sur ma préparation, mes ambitions chronométriques, je leur ai répondu que le plus important serait la place. C’était une bonne idée de la société LEPAPE, il y avait de l’humain, du partage. C’est bien de s’entraîner dur mais aussi de partager des moments comme celui-là. Les Francais(e)s nous auront un avantage au niveau du repérage du parcours mais l’important sera d’être au mieux le jour J sur ce parcours assez difficile, il faudra la jouer stratégique. Une matinée comme celle-ci nous rappelle que les Jeux seront à la maison et qu’il faudra être à 150% de ses moyens le jour de la course. Pour l’instant il faut s’entraîner.
Jean-Claude Vollmer : « Ils et elles ont fait une partie du parcours mais il ne faut pas oublier qu’il y aura eu quasiment 25 kilomètres avant avec aussi une belle montée à Ville d’Avray pour arriver sur Versailles qui fait 5,5 km. La partie terminale reconnue aujourd’hui est très très difficile avec une montée très raide et une descente encore plus raide, pour les néo marathoniens ce sera très difficile. C’est une succession de montagnes russes avec des pics très importants, on ne peut jamais se relâcher totalement. Avec la chaleur il faudra prendre beaucoup de précaution au niveau de l’hydratation, être raisonnable au niveau de l’allure, ne pas se surestimer dans l’euphorie ambiante car il peut y avoir danger. Le parcours n’est pas fait pour des néophytes et il y’en aura beaucoup. C’est un parcours de marathon risqué. Il faut se préparer du mieux qu’on peut avec les bonnes chaussures, l’hydratation adéquate, il faut penser à tout. C’était une super idée de rassembler tout ce monde, donner des conseils, aider les coureurs et leur faire découvrir les subtilités d’une préparation marathon. Avec Morhad on rentre dans le vif du sujet, j’ai sonné « la fin de la récréation ». On a déjà fait une reconnaissance partielle du parcours, on va en faire le plus possible, avec l’équipe de France un regroupement est prévu en mai car il faut totalement s’imprégner des difficultés de ce parcours, il faut l’avoir dans sa tête pour savoir où cela monte, cela descend, où relancer. L’objectif est de faire plusieurs fois avec Morhad des petits blocs de reconnaissance, maîtriser l’allure, faire un peu de fréquence cardiaque avec des relevés de lactate mais on fera au moins une ou deux fois les 25 kilomètres de la partie difficile entre le 10e et le 35e kilomètre. De connaitre le parcours cela peut être un avantage mais de savoir que cela va être difficile cela peut aussi vous mettre des freins mais c’est plutôt positif pour les Français, les coureurs étrangers viennent aussi repérer comme ils peuvent. La clé de ce marathon olympique sera le mental, ne pas lâcher à un moment parce que l’on ne sait pas ce qu’il peut se passer, un concurrent peut craquer etc… il y a plein d’inconnues, il faut rester focus sur soi, écouter son corps, son allure et ne pas tomber dans le piège de suivre un tel ou un tel parce qu’il accélère. Sur les quais de Seine au retour une fois toutes les difficultés passées là vous pourrez vous dire j’y vais. Dans sa préparation, Morhad a également prévu de disputer le semi marathon des Championnats d’Europe à Rome, un stage en altitude ou en chambre hypoxique au CREPS d’Ile-de-France pas loin du parcours.