On se souvient de sa première course, du stress ou de l’excitation du départ, des sensations pendant l’effort, de l’émotion à l’arrivée. D’où l’importance de bien choisir le moment… et le lieu. Ce dimanche 27 mai 2012, beaucoup avaient choisi Ambazac, dans le Limousin, pour leur première. Pas leur première course, mais leur premier trail. « Ce 32 km est une bonne transition vers le trail, analyse Benoît Holzerny, deuxième cette année et vainqueur en 2011. Il est assez facile, et on peut courir partout ».
Philippe (photo à droite), venu de Poitiers, a lui choisi de venir sur Les Gendarmes et les Voleurs de temps parce que « L’épreuve a bonne réputation, et le cadre est agréable ». Ce jeune premier de 51 ans vient de franchir la ligne en 2h57mn06s. Ce premier trail, il ne l’a « pas vraiment préparé. Je me suis entraîné quatre fois par semaine, comme d’habitude. Le parcours n’est pas extrêmement difficile. J’étais très bien jusqu’au 20ème kilomètre. Après, j’ai été victime de crampes, il a fallu gérer, surtout en descentes. J’en referai surement, mais je me préparerai mieux ! Il faut plus de kilométrage à l’entraînement ! »
A quelques mètres de lui, Nathalie (3h11mn10s), également novice sur trail, a éprouvé les mêmes difficultés « dans les descentes ». Et a souffert de « crampes à partir du 24ème kilomètre ». Mais cette première expérience lui a plu et nul ne doute qu’on retrouvera cette maman de 39 ans, originaire de Tours, sur d’autres épreuves prochainement. « Courir en nature, ça me plaît vraiment ».
La nature, c’est évidemment ce qui attire en majorité ces coureurs qui privilégient petit à petit le trail à la route. Et puis il y a l’ambiance. Cette solidarité dont tout le monde parle, au premier rang desquels Samir Baala (photo ci dessous). Double champion de France de marathon (en 2002 et 2008), il n’a pas encore complètement abandonné les 42.195 kilomètres, mais a terminé troisième de ce 32 km à Ambazac. Entre autres grâce à un renfort de luxe sur les ravitaillements. Damien Vierdet, quatrième du Marathon des Sables en 2011 et victime d’une rupture du tendon d’Achille sur cette même épreuve cette année, est venu distribuer quelques bouteilles. « On ne verrait jamais cet état d’esprit en course sur route, c’est génial », admire Samir Baala.
Entre la bonne humeur et la communion avec la nature, on a vite fait de « croire que le trail, c’est facile », explique « Momo » Serbouti. Une semaine après avoir terminé deuxième de Roscoff to Roscoff – son premier trail – il a cette fois abandonné au 28ème kilomètre. « Pour nous qui venons de la route, ça n’a rien à voir. On est un peu chamboulés. On est habitués à aller vite, au train, à allure constante. Là, c’est parfois n’importe quoi. On passe de 17 kilomètres/heure à 15 ou 13. Et à notre niveau, plus on ralentit, plus ça casse les jambes ». « Le plus dur, ce n’est pas de monter ou de descendre, analyse Samir Baala. C’est d’enchaîner les deux ! Sur ce genre de courses, en un kilomètre, on peut se prendre une minute de retard. Les écarts se creusent vite ». « C’est très technique, renchérit Momo Serbouti qui explique avoir découvert des douleurs aux genoux jamais ressenties sur route. On a constamment des appuis différents, il faut tout anticiper. Et on ne peut pas coller la personne devant nous, au risque de chuter sur un obstacle qu’on n’avait pas vu ! »
Il faut aussi apprendre à gérer les ravitaillements. « Je suis parti avec une ceinture et des gels, mais je n’en ai pris aucun », explique Momo Serbouti. « Mais il faut commencer à en prendre dès le 5ème kilomètre », lui répond Samir Baala. « Depuis que je suis ici, tout le monde me donne des conseils, reconnaît Momo. Sur trail, les gens veulent que tu réussisses. Ce n’est pas la guerre ! »
C’est aussi à cela que servent les premières fois : confirmer certaines impressions, en infirmer d’autres. Et mesurer le chemin qu’il reste à parcourir.
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Les résultats du 32 km des Gendarmes et des voleurs de temps
3 réactions à cet article
Petit Daniel
Savez vous ou voir les résultats par équipe
Merci d’avance
Daniel Petit
Sabine Dechaume
Bonjour
Nous venons d’en faire la demande, nous les publierons si nous les obtenons ! Pour l’instant ils n’ont pas été publiés
Cordialement
Fred Valbin
Une neuvième édition pour moi sur le 32 km. Toujours aussi beau je ne m’en lasse pas. Par contre l’arrivée des coureurs du Team Adidas avec leur petit drapeau donné par leur sponsor est totalement ridicule.
Fred Valbin