Triathlon : Dorian Coninx sur le toit du monde à Pontevedra, Cassandre Beaugrand vice-championne du monde, 3e place pour Léo Bergère et Emma Lombardi

Week-end mémorable pour le triathlon Français à Pontevedra (Espagne) lors de la finale du circuit mondial WTCS.
Scénario de rêve pour Dorian Coninx sacré champion du monde, 3e place mondiale cette saison pour Léo Bergère.
Chez les femmes, derrière Beth Potter championne du monde, Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi terminent 2e et 3e mondiales.
8 podiums dont 3 titres pour l'équipe de France de paratriathlon.

Dorian Coninx champion du monde de triathlon - Crédit photo : © Puur Film

La finale du circuit mondial de triathlon à Pontevedra (Espagne) s’annonçait festive pour l’équipe de France de triathlon.

Incroyable scénario sur la course hommes qui a tourné en faveur des Bleus alors que tout le monde s’accordait à penser que le titre mondial se jouerait entre Alex Yee et Hayden Wilde aux deux premières places du classement général avant le départ.

Les Français Léo Bergère 4e et Dorian Coninx 5e arrivaient logiquement avec le statut d’outsiders

Première sensation à l’issue de la natation, Alex Yee et Hayden Wilde sont relégués à une cinquantaine de secondes de la tête de course occupée par l’Australien Matthew Hauser

Côté Français tout se passe à merveille : Pierre Le Corre (3e), Dorian Coninx (6e), Tom Richard (8e) et Léo Bergère (10e) sont dans le Top 10. 

Les 4 Français se retrouvent dans le groupe de tête qui entame la partie cyclisme. Au fil des kilomètres, les 24 échappés accentuent leur avance sur la concurrence et comptent un avantage de 45 secondes au moment de la dernière transition.  


Hayden Wilde est dans le premier groupe de poursuivants mais Alex Yee est relégué à plus de deux minutes. Le titre s’est envolé pour le Britannique et la situation se complique pour le Néo-Zélandais obligé de s’arrêter à la penalty box pour du matériel mal rangé en natation lors de la première transition. 


Lors de la course à pied et après un premier tour d’observation, c’est l’Américain Morgan Pearson qui décide de prendre les choses en main avant d’être vite rejoint.

 
À l’entame du dernier tour, ils ne sont plus que 5 en tête de course : les Français Léo Bergère, Dorian Coninx et Pierre Le Corre ainsi que les Allemands Lührs et Hellwig. Derrière, Hayden Wilde qui n’est pas du genre à renoncer s’offre une superbe remontée et peut encore croire au titre mondial. Parmi les échappés, Lasse Lührs lâche prise, la victoire se joue entre les 3 Français et l’Allemand encore dans le quatuor de tête.

Dorian Coninx fait parler ses qualités de finisseur et s’offre la victoire devant l’Allemand Tim Hellwig et Pierre Le Corre. Léo Bergère échoue au pied du podium de cette finale.


C’est l’arrivée très attendue d’Hayden Wilde qui permet de connaître le nom du champion du monde. Le Néo-Zélandais finalement 10e se contente de la 2e place du classement mondial cette saison.

La 10e place de Wilde et la désillusion d’Alex Yee permet au vainqueur de la finale de s’offrir le coup double parfait.

Au terme d’un incroyable scénario, Dorian Coninx est sacré champion du monde de triathlon et succède à Léo Bergère.

Dorian Coninx est le 4e Français à décrocher le titre mondial après Olivier Marceau (2000), Vincent Luis (2019 et 2020) et Léo Bergère (2022). 

Dorian Coninx : “ Je ne réalise pas. C’est fou. ! Je ne pensais pas que c’était possible pour moi de décrocher le titre aujourd’hui. J’avais abandonné l’idée d’être champion du monde un jour. On a préparé la stratégie de course hier soir pendant une heure et demie. Tout s’est passé pil-poil comme nous l’avions prévu. Gagner une course, c’était déjà bien. Mais le titre en plus, c’est fabuleux ! J’étais content après ma 3e place lors du Test Event de Paris, mais là c’est autre chose. Ce n’est pas fini pour moi. J’ai une Coupe du monde à Tanger la semaine prochaine. Cela ne va pas être simple de se remettre dedans…”

Léo Bergère sacré l’an passé et cette fois 3e au classement général mondial final confirme la très belle saison des Bleus qui occupent 2 des 3 places du podium du circuit WTCS.


Belle opération pour Pierre Le Corre, 6ème au classement final après sa 3e place lors de la finale, il valide un critère de second rang pour les Jeux olympiques de Paris. 
4e Bleu engagé sur cette finale, Tom Richard 11e termine 21e au classement général final.

Cassandre Beaugrand vice-championne du monde de triathlon – Crédit photo : © Puur Film

Chez les femmes, 3 Françaises sont au départ : Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi respectivement 1e et 3e du classement mondial ainsi que Léonie Périault habituée des belles performances lors des finales les années précédentes.

C’est la Britannique Olivia Mathias qui sort la première de l’eau, Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi, sont 8e et 12e à une dizaine de secondes. En revanche c’est plus compliqué pour Léonie Périault reléguée à 52 secondes au moment de la première transition.

15 échappées avec parmi elles Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi se placent aux avant-postes au début de la partie cyclisme.

Toutes les favorites sont présentes exceptées l’Américaine Summer Rappaport, la Mexicaine Rosa Maria Tapia Vidal et les Allemandes Nina Eim et Lisa Tertsch (respectivement 5e, 7e, 10e et 13e au général).

Après avoir compté jusqu’à 38 secondes d’avance, le groupe de tête ne compte plus qu’un mince avantage de 15 secondes au moment de la dernière transition qui se fait sans Summer Rappaport contrainte à l’abandon pour souci physique.

Dès le début de la course à pied, Emma Lombardi prend seule les devants avant d’être rapidement rejointe par les Britanniques Sophie Coldwell, Beth Potter, Kate Waugh et par Cassandre Beaugrand

La championne du monde espoirs 2022 Kate Waugh imprime un rythme infernal, Sophie Coldwell, Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi sont lâchées à tour de rôle.

Kate Waugh finit par payer ses efforts et laisse filer Beth Potter vers la victoire et le titre mondial.

Kate Waugh se contente de la 2e place devant Cassandre Beaugrand 3e de la finale malgré sa superbe fin de course.

Après un arrêt à la penalty-box à 100 m de la ligne d’arrivée, l’Allemande Lisa Tersch décroche une belle 4e place devant la Néerlandaise Rachel Klamer et Emma Lombardi.  

Distancée en natation, Léonie Périault, qui n’a jamais pu revenir au contact du groupe de chasse, termine à la 35e place. 

Au classement général final, Beth Potter championne du monde s’impose devant les Françaises Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi.

Une très belle performance pour les Bleues puisque jamais une Française n’était montée sur le podium d’un championnat du monde courte distance depuis la création de l’épreuve en 1989 à Avignon.

Cassandre Beaugrand (3e de la finale et 2e au classement final mondial) : “J’ai réalisé un très bon début de course. Tout allait bien jusqu’au début de la course à pied. Mon point fort est devenu mon point faible. C’est frustrant de passer à côté du titre alors que j’étais si proche. On voulait à tout prix battre les Britanniques. Malheureusement les planètes n’étaient pas aussi bien alignées que pour les garçons. J’ai un peu honte d’être déçue surtout qu’Emma et moi sommes les premières Françaises à monter sur un podium mondial.  Mais on veut toujours plus quand on atteint un certain niveau. En 2021 après les Jeux, j’étais au fond du trou. Je ne pensais pas alors que je serais sur un podium aujourd’hui. Cela s’est joué à quelques détails. Je vais travailler comme une acharnée pour les régler.

Emma Lombardi (6e de la finale et 3e au classement final mondial) : J’ai plutôt réalisé une bonne course. J’ai toujours été aux avant-postes. Je suis un peu frustrée d’avoir faibli lors des deux derniers tours. Le podium final récompense ma régularité tout au long de la saison. N’oublions pas que ce n’est que ma 2e année chez les Élites. Je suis fière d’être avec Cassandre les deux premières Françaises à monter sur un podium final d’un championnat du monde.

Elise Marc championne du monde de paratriathlon (catégorie PTS3) – Crédit photo : © Puur Film

Le paratriathlon Français fut également à l’honneur à Pontevedra avec 8 podiums dont 3 titres.

Comme prévu, la catégorie PTVI masculine a été remportée par le Britannique Dave Ellis qui ajoute un nouveau titre à une collection qui en comprenait déjà 5. 

Auteur d’une meilleure natation qu’à l’accoutumée, le tandem Thibaut Rigaudeau-Cyril Viennot a pu ensuite contrôler les opérations à vélo avant de résister à ses rivaux à pied pour aller décrocher une 2e médaille d’argent consécutive. Malgré une légère chute lors de la seconde transition, le deuxième duo français Antoine Perel-Yohann Le Berre complète le podium. 

Chez les femmes également, une médaille est tombée dans l’escarcelle de la délégation tricolore. Elle est en bronze et a été décrochée par le tandem Annouck Curzillat-Julie Marano. C’est une première pour la médaillée de bronze des Jeux Paralympiques de Tokyo qui n’était jamais montée sur un podium mondial jusqu’à ce jour.  

Chez les PTS2, Jules Ribstein a dû batailler pour contenir l’Américain Mohamed Lahna qui l’a inquiété jusqu’au bout. L’Alsacien décroche par la même occasion sa 4e couronne mondiale.

Dans cette même catégorie, Geoffrey Wersy termine à une excellente 5e place pour sa première participation à ce niveau de compétition. 

Autre titre mondial chez les PTS3 grâce à Elise Marc sacrée pour la 4e fois de sa carrière. Côté masculin, Cédric Denuzière qui honorait sa première sélection mondiale s’est offert une très belle médaille de bronze. 

Chez les PTS4, sans surprise Alexis Hanquinquant est resté intouchable. Le champion paralympique s’est adjugé une 6e médaille d’or mondiale. Comme l’an passé, son compatriote Pierre-Antoine Baele s’est octroyé l’argent après avoir franchi la ligne avec un peu moins de 30 secondes de retard.

Des regrets en catégorie PTWC : Mona Francis, qui a subi une pénalité sévère d’une minute pour drafting, termine à la 6e place. 

Enfin pour parachever ce superbe week-end à Pontevedra saluons la remarquable prestation de Baptiste Passemard vice-champion du monde espoirs de triathlon grâce notamment à une magnifique fin de course.

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