« Mon objectif principal sur le trail des Aiguilles Rouges est de redécouvrir cette belle vallée de Chamonix que je ne connais très mal. J’y suis venu, il y a quelques années pour faire le sommet du Mont-Blanc et j’avais un peu couru dans les environs. Ce trail va me permettre de voir comment je me sens sur un 50 km. C’est une nouvelle expérience pour moi, je n’ai jamais dépassé les 44 km, ni fait une course avec 4000 m de dénivelé positif. Le parcours assez cassant et technique, devrait me plaire », lance Michel Rabat.
A 30 ans, le Perpignanais, maraîcher et vigneron dans les Pyrénées Orientales, et vainqueur notamment cette année du trophée du Grand Vignemale et du 20 km du trail des Citadelles, dit espérer pour ce dimanche 29 septembre 2013, « pouvoir (se) battre pour le podium. J’ai déjà un peu regardé le profil du tracé sur le site internet de la course et vais l’examiner plus en détail juste au dernier moment. Je vais également essayer de reconnaître la veille une partie du tracé. Peut-être la fin du parcours ».
Si Sacha Devillaz, 24 ans, va lui aussi participer pour la première fois à l’épreuve, la découverte ne sera pas la même. « Je connais moins la première partie du TAR jusqu’à l’Aiguillette des Houches pour n’y être allé que très peu de fois. En revanche, à partir du Brévent, tout le parcours emprunte mes terrains de jeu réguliers, explique ce Chamoniard de naissance et qui réside à Vallorcine. La traversée du Brévent jusqu’à l’Index offre une vue exceptionnelle sur les Aiguilles de Chamonix et une succession de montées et descentes, avec pas mal de sections en plat montant bien casse-pattes. La longue descente jusqu’à Argentière n’est pas très technique dans l’ensemble et assez rapide, ce qui rend d’autant plus terrible la remontée jusqu’au Tour en faux plat montant. Arriver à courir dans ce secteur sera plus compliqué. La dernière montée à l’Aiguillette des Posettes n’est pas très longue mais démarre sur un gros pourcentage. La descente sur Vallorcine se divise en deux tronçons. Le premier très technique dans la caillasse jusqu’au col des Posettes. Le deuxième démarre sur la piste forestière et emprunte ensuite un sentier en longues traversées dans le couloir des Posettes, qui permet de descendre rapidement en allongeant un maximum. De toute façon, à ce moment-là, il n’y a plus aucune raison de marcher, il faut courir à fond jusqu’à l’arrivée ! »
Ces dernières semaines, Sacha Devillaz, avec l’aide de son coach Christophe Malardé, a ciblé son entraînement sur ce Trail des Aiguilles Rouges. « Ce n’est pas tous les jours que je passe une ligne d’arrivée à Vallorcine alors c’est sûr qu’un top 3 serait le bienvenu. Mais méfiance, car je sais qu’il y aura pas mal de coureurs qui connaissent le parcours et ont un bon pied montagnard. Rien n’est joué à l’avance, il va falloir serrer les dents. La plupart des spectateurs et des bénévoles sont des gens qui me connaissent et se sentir encouragé par des proches est une grande source de motivation supplémentaire ».
Mais celui qui a terminé troisième de la National Trail Running Cup 2013 sait aussi que courir à domicile peut être synonyme de pression supplémentaire. Il en a fait l’expérience cette année sur le Marathon du Mont-Blanc. « Je savais que j’étais attendu au tournant. Je suis de nature assez détendue, j’ai beaucoup de mal à prendre les choses vraiment au sérieux. Pourtant, je me suis mis une espèce de sale pression, comme une envie de rendre des comptes. Ce qui m’a valu de complètement rater ma course et de n’éprouver aucun plaisir. Ma force réside peut-être justement dans le fait d’être relax au départ. Je pense avoir retenu la leçon. »
Par Robert Goin