Quand on pense au Médoc, on pense d’abord aux vignes et aux grands crus qui font sa célébrité. Si on pratique la course à pied, on pense peut être aux vins (l’un n’empêche pas l’autre), mais on pense surtout au marathon qui se court chaque année dans les vignobles de la région bordelaise.
Et si un coureur y pense encore plus que les autres c’est bien Thierry Guibault. Ce militaire de carrière a fait de cette course sa chasse gardée, lui qui en prendra le départ pour la dixième fois en 2014 afin d’essayer d’accrocher une 4ème victoire à son palmarès (2011, 2012, 2013).
Mais revenons à la genèse de ce succès en terre bordelaise. Nous sommes en 2004 et Thierry Guibault, après des années sur la piste, souhaite participer à son premier marathon pour ses 30 ans. Sur les conseils d’un collègue de la base de Rochefort, il se prépare et s’engage sur le marathon du Médoc avec pour objectif, déjà, de réaliser une bonne performance. La machine est lancée, il termine sur la troisième marche du podium en 2h34mn14s. Une première en fanfare pour ce coureur qui n’a pas loupé une édition du marathon du Médoc depuis.
Et si il revient chaque année, c’est parce que ce marathon est à ses yeux une course à part. Des chemins parsemés de gravillons serpentant au milieu des vignes, un parcours extrêmement vallonné, et des montées et descentes incessantes. « C’est ce qui fait le charme de ce marathon, les paysages et les différences de topographie. » raconte-il.
Un marathon qui demande donc une préparation spécifique afin d’appréhender ce relief, éloigné des routes plates que l’on rencontre d’habitude sur un marathon. « Je m’entraîne beaucoup en forêt pour travailler mes appuis et j’essaye de faire un peu de dénivelé pour ne pas être surpris le jour de la course » explique-t-il. La gestion de sa course est également primordiale avec quelques conseils de base mais indispensables pour terminer l’épreuve. « Toujours penser à bien se ravitailler, surtout qu’il fait souvent très chaud sur cette course mais il y a des ravitaillements tous les 2,5 km donc pas d’excuse! Et attention au vin pendant la course qui ne fait pas bon ménage avec les performances… »
Mais plus encore que ses caractéristiques purement techniques, c’est l’ambiance qui séduit quand on vient courir Le Médoc. Thierry Guibault le confirme : « Quand on court le marathon du Médoc, on passe un super week-end avant, pendant et surtout après la course. »
Sa carte de visite Né le 11 juillet 1974 à Cognac (16) Records 3 000 m : 8mn18s32 (2004), Palmarès -42e des Championnats du monde militaires de cross en 2010 |
Avant la course, avec les soirées organisées par les châteaux viticoles partenaires de l’événement. Pour Thierry Guibault c’est du côté des caves du Château Brane Cantenac qu’il faut chercher, le vendredi soir précédant la course. Mais attention, quand on vient pour gagner, les excès d’avant course sont interdits ! « Je me contente de boire de l’eau et les accompagnateurs en profitent, pas nous ! » glisse-t-il dans un sourire.
Pendant la course, quasiment tous les participants sont déguisés, une tradition à laquelle le vainqueur des trois dernières éditions se plie avec plaisir. « Je suis déguisé chaque année depuis dix ans maintenant par la dame qui tient le stand d’entrecôte du kilomètre 40. J’ai des frissons quand je l’aperçois sur le bord de la route et je lui tombe à chaque fois dans les bras. C’est vraiment un moment fort, à quelques encablures de l’arrivée » confie le natif de Cognac.
Des émotions après la course enfin, comme cette année où un ami lui annonce la naissance de sa fille sur la ligne d’arrivée ou encore quand il boit son premier verre de vin du week end à la soirée qui conclut ce marathon. « On profite des vins à ce moment-là, entre amis, et c’est la meilleure façon de clôturer un week-end end de course non ? » dit-il en souriant.
Des émotions qui ne sont pas prêtes de s’arrêter pour Thierry Guibault puisque cette année, sa femme prendra part à son premier marathon, tandis qu’il tentera de lever son verre de Médoc à une nouvelle victoire. Rendez vous le 13 septembre 2014 à Pauillac, pour sa première année en vétéran, puisqu’il a fêté ses 40 ans, le 11 juillet 2014.