Sylvain Usubelli, la course ou la nuit

Entraîné par son patron dans la préparation du marathon de New York 2014, Sylvain Usubelli a troqué son costume de fêtard invétéré, pour celui de coureur assidu. A 27 ans, ce webdesigner de la société Paris Inn Group, semble a voir trouvé un défi à la hauteur de l’énergie qu’il a besoin de dépenser.

Sylvain Usubelli Paris Inn Group

Même sa fidèle bande de potes ne perd plus son temps à l’appeler le jeudi soir pour lui proposer une sortie. « Ils disent : ha oui, c’est vrai, il court ! ». En acceptant de se préparer pour le marathon de New York 2014, Sylvain Usubelli ne s’est pas engagé d’un simple orteil. Il a sauté les deux pieds dedans. A investiplusieurs centaines d’euros pour s’équiper « en chaussures, textile, et montre cardio ». S’est « renseigné sur les méthodes d’entraînement ». Et a surtout arrêté de faire la fête à tout-va. Lui l’oiseau de nuit, pour qui les sorties du week-end commençaient dès le jeudi soir, et les after se prolongeaient parfois jusqu’à 18 heures ( !). Autant dire un rythme de vie aux antipodes de la discipline du marathonien.

Son costume de fêtard n’est pas définitivement rangé au placard. Mais il se limite aux samedis soirs. « Et il ne nous propose plus de sorties, alors que d’ordinaire, c’était toujours le premier ! »,  sourit une de ses collègues. « Si on parle de faire quelque chose le vendredi soir, il décline l’invitation ! ».

Il ne fume plus, non plus. Ou presque plus. « J’ai arrêté pendant deux mois. Mais je suis parti deux semaines à New York en fin d’année dernière. J’ai fumé 12 paquets en deux semaines… Depuis mon retour, j’achète des cigarettes à l’unité. C’est plus cher et contraignant ! ». Et pour ce début février, c’est décidé : il arrête définitivement.

Sylvain Usubelli Paris Inn GroupParce qu’il a beau se dire que ce n’est pas une cigarette qui va lui faire perdre des secondes (ou minutes) sur une course, il y a toujours un doute. Son 10 km des Foulées de Vincennes 2014, il l’a bouclé en à peine plus de 43 minutes, au lendemain d’une soirée certes écourtée, mais soirée quand même. Avec un peu d’alcool et quelques cigares. Alors, il fait un peu la grimace. « Oui, c’est pas mal, mais j’ai souffert tout le temps. J’aurais préféré faire 43 minutes en me sentant bien pendant la course. Là, ce n’était pas le cas ».

Plus qu’au tabac, c’est probablement davantage la faute à un départ (trop) canon, à « 15 kilomètres/heure »,  qui lui a coupé le souffle avant la mi-parcours. Canaliser son énergie qui lui a fait se « sentir pousser des ailes » sur le coup de canon, c’est donc le prochain objectif.

Il reconnaît manquer d’expérience, mais la course à pied n’est pas une complète découverte. Sauf qu’avant, elle était pour lui synonyme de perte de poids. Grand, élancé, adepte de la musculation – trois séances par semaine actuellement, Sylvain Usubelli  courait avec un objectif : la sèche. Autant dire zéro plaisir. Un plaisir qu’il découvre depuis qu’il a intégré trois séances de running (dont une sortie longue le samedi) dans son programme hebdomadaire – avec seulement le dimanche en journée off. « Là où je prends le plus de plaisir, c’est le mardi, j’ai la patate quand je rentre chez moi, sourit-il. Je fais même du ménage… ». Le mardi, c’est le jour d’entraînement collectif de l’équipe Paris Inn Group mobilisée par le président Jean-Bernard Falco pour courir le prochain marathon de New York. Sylvain Usubelli est webdesigner au sein de cette société de gestion hôtelière depuis un peu plus de deux ans. Et quand il a reçu, par mail, la proposition de s’engager dans cette aventure, il n’a pas hésité une seule seconde. « C’est quand même le marathon de New York ! C’est bien le faire une fois dans sa vie ! ».

Il se souvient de son premier dossard, sur les 20 km de Paris. « C’était la techno parade du sport ! Je suis arrivé par le Trocadéro, j’ai vu tout ce monde, tous ces gens en tenue de sport… ! J’ai pris des vidéos, appelé du monde. J’avais envie de dire bonjour à tout le monde, même dans le métro en y allant », lance celui qu’une de ses collègues définit comme « anti normes et animateur de l’open space ». Sur la course, il se rappelle avoir passé son temps « à doubler du monde » pour un chrono final d’1h38. Un mois plus tard, il bouclait le semi-marathon de Boulogne Billancourt dans le même temps. Pour sa prochaine expérience sur 21.1 kilomètres, rendez-vous est pris le 2 mars 2014, à Paris. Evidemment, il espère faire mieux. Parce que cette aventure d’entreprise le pousse à se dépasser. Parce qu’ils n’en finissent plus de se challenger avec un de ses collègues. Parce que, aussi, Sylvain Usubelli est homme à se fixer des challenges lui-même. La preuve : par le passé, il a décidé, seul, d’apprendre le japonais. Et plus récemment l’italien. « J’aime bien ce côté autodidacte ». Et ça lui réussit plutôt bien.

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