Lepape-info : Sylvain, vous étiez présent à l’Ekiden de Paris pour représenter votre nouveau partenaire Athéna. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Sylvain Court : Je prends ça comme une chance. Ca permet de me faire un petit peu plus connaître au niveau du grand public et de faire connaître aussi la discipline. Aujourd’hui, le trail est un vrai sport de haut niveau qui demande de gros sacrifices que ce soit au niveau de l’entrainement, de l’hygiène de vie ou de la récupération. Le fait qu’une marque s’intéresse à nous, ça permet de nous faire plus connaître. C’est une belle aventure qui commence avec mon partenariat et la Fédération française d’athlétisme.
« Je me suis arraché pour la médaille »
Lepape-info : Il y a 3 semaines, vous avez terminé troisième des Championnats du monde de trail (85 km) derrière l’Espagnol Luis Alberto Hernando et le Français Nicolas Martin. Où en êtes-vous physiquement ?
S.C : Physiquement, j’ai bien récupéré car j’étais bien en forme. Après au niveau de ma cheville, j’ai eu une rupture totale au niveau du ligament antérieur avec double arrachement osseux à 30 km de l’arrivée. J’ai beaucoup souffert pendant deux à trois kilomètres. Après, petit à petit, j’ai moins ressenti la douleur. J’étais deuxième quand j’ai chuté puis je suis passé troisième. J’avais 10’ ou 14’ d’avance sur le quatrième donc je me suis dit que j’allais essayer de finir comme ça. En plus la médaille par équipes nous tendait les bras et on voulait absolument la garder. Je me suis arraché pour ça !
Lepape-info : Pouvez-vous nous raconter votre chute puis la fin de votre course ?
S.C : Dans une descente, j’ai pris appui sur un caillou en dévers et mon pied a glissé. Au moment d’arriver au sol, la cheville a tourné à 90 degrés. Je me suis retrouvé au sol. Après je me suis repris. J’ai rattrapé Nicolas Martin (finalement 2e) et je suis repassé deuxième. Mais ensuite, il y avait une grosse descente vers le dernier ravito et là je ne pouvais plus descendre. Il m’a rejoint, on est arrivés au ravitaillement ensemble et 200 m après le ravito, il y avait un poste de contrôle où il vérifiait le matériel obligatoire. J’avais tout sauf mon dossard qui s’était décroché suite à ma chute et que j’avais laissé dans mon sac, que je venais de déposer au ravito. Je suis retourné en arrière pour le récupérer. J’ai perdu une minute dans cette histoire. Mais ça m’a un peu énervé donc je suis revenu dans le final avant de céder dans l’ultime descente. J’étais un peu déçu sur le moment mais je finis quand même sur le podium (3e).
« Prendre ma revanche sur le sort de cette année »
Lepape-info : Sans cette chute, pensez-vous que vous auriez pu décrocher le titre comme en 2015 ?
S.C : J’ai fait une petite erreur technique de partir sans bâtons. Face à Luis (Hernando) c’est difficile. L’année dernière je l’avais sorti grâce aux bâtons dans la dernière ascension au Mont Baron (Annecy). Cette année, j’avais fait le choix de partir sans bâtons, je me sentais vraiment solide physiquement mais au moment où il a attaqué dans une côte, le souffle allait bien mais musculairement j’ai coincé légèrement. J’ai laissé un peu partir. Au 55e, j’avais quatre minutes de retard et je pensais que je pouvais revenir. Je me suis dit : « là on va enclencher la machine. Je vais tout faire pour revenir sur lui. » Et c’est à ce moment-là que je me suis blessé.
Lepape-info : Votre période d’indisponibilité est estimée à combien de temps ?
S.C : Dans tous les cas j’avais prévu une coupure totale. Là, j’ai trois à quatre semaines de cicatrisation avec un léger travail de kiné. Et à partir de début décembre, je pourrai reprendre l’entrainement tranquillement par des sports portés comme la natation, le vélo et le ski de fond. Je ne devrais pas trop perdre de temps même si la reprise sera peut-être un peu plus dure que d’habitude.
Lepape-info : Avez-vous déjà des objectifs en tête pour 2017 ?
S.C : Il y aura les Championnats du Monde en Italie début juin où j’aurai à cœur de prendre ma revanche sur le sort de cette année et essayer de faire mieux.
Lepape-info : Et il y a-t-il une classique qui vous fait rêver ?
S.C : L’UTMB me fait bien rêver. C’est sûr que j’y arriverai à un moment. Je ne sais pas si ce sera l’année prochaine. Il faudra voir. Pour l’instant, je vais terminer ma saison tranquillement et je vais avoir du temps pour penser à toutes ces courses qui me font rêver et que je projetterai de faire en 2017.
1 réaction à cet article
court christiane
JE viens de lire le commentaire du déroulement des championnat 2016 ;ce n,est pas de chance Sylvain aurai pu faire mieux , quel courage avec une blessure aussi importante finir pour défendre notre pavillon tricolore , et bien sur le podium .
// et Sylvain n,a pas habitude de déformer ni de se plaindre //. Respect .