Lepape-info : Jusqu’au trail du Sancy le 8 septembre (qu’il a remporté, voir les résultats), on vous avait peu vu dernièrement. Comment s’est déroulé votre été ?
Sylvain Court : Après l’Aubrac (il avait remporté le marathon des Burons le 23 juin, ndlr), j’ai ressenti le besoin de couper un peu avec la longue distance. Je suis quelqu’un qui aime bien changer et varier les plaisirs. J’ai testé le format course en montagne en juillet, sur l’épreuve de Coupe de France à Tardets où j’ai terminé deuxième, et deux semaines plus tard à Soulard où j’ai terminé neuvième. Ca m’a plu, mais l’effort n’est pas facile pour moi. C’est très intense, il faut être à 100% dès le début, donc j’ai un peu souffert ! Mais ça m’a fait du bien, j’ai appris des choses, et c’est intéressant aussi parfois d’être sur des courses où l’on n’est pas vraiment à son aise.
Lepape-info : Quand a débuté votre cycle d’entraînement actuel ?
S.C. : J’ai coupé début août. Ensuite, j’ai repris vraiment sérieusement un gros cycle d’entraînement montage. Après deux mois sans longue distance, le trail du Sancy était une belle occasion de me tester. J’avais quelques doutes, c’était la première fois que je faisais une si grosse préparation montagne, en crapahutant et en faisant beaucoup de vélo. Je voulais voir comment j’avais encaissé le volume et le dénivelé. Je suis content, ça s’est bien passé et je me suis fait plaisir.
Lepape-info : Maintenant les championnats de France à Gap. Contrairement à d’autres, vous n’avez pas reconnu le parcours ?
S.C. : Non, c’est vrai, j’ai vu que quasiment tous les favoris y étaient allés. Je reconnais que ça peut être un atout. Mais sur la plupart des courses auxquelles j’ai participé, je n’avais pas fait de reconnaissance, et ça ne m’a pas vraiment porté préjudice. Je suis aussi quelqu’un qui aime bien étudier les parcours, les cartes, les profils. Ce n’est pas aussi parlant, mais ça m’aide quand même à m’imprégner avant l’épreuve.
Lepape-info : Comment abordez-vous ce parcours ?
S.C. : C’est très typé montagne. Ca va, je pense, se rapprocher un peu des mes terrains d’entraînement dans le Pays Basque, qui sont très caillouteux, cassants, rugueux. Avec un parcours de plus de 50 km (57, ndlr), qui plus est en montagne, très technique, je me dis qu’il va falloir courir prudemment. Je crois que la première montée fait environ 1 200 m de dénivelé sur 11/12 km… Et après, ce n’est pas fini !
Lepape-info : Après votre début de saison tonitruant, vous serez attendu. Ressentez-vous de la pression ?
S.C. : De toute façon, c’est de la bonne pression. Après chaque course, en général, je savoure pendant une semaine, et après je remets les compteurs à zéro. Là, je vais à Gap en me disant qu’on sera tous au même niveau, à vouloir répondre présent. Le podium est déjà un bel objectif. Bien sûr, je serai attendu, mais il n’y a pas que moi non plus. Il y a vraiment un beau plateau. Ce qui rendra le titre de champion de France d’autant plus significatif.
Lepape-info : Quel programme envisagez-vous ensuite ? Les Templiers ?
S.C. : Ça dépendra de Gap, du résultat, et de ma récupération. J’envisageais aussi The North Face Endurance Challenge à San Francisco, pour essayer de faire mieux que l’an dernier (il avait terminé 8ème, ndlr). Mais après Gap et les Templiers, ça ferait beaucoup… Je vais voir. Si je vais aux Templiers, je couperai peut-être après pendant trois semaines, pour repartir ensuite sur une préparation hivernale avec cross et ski de rando.
Lepape-info : Et pour la suite, commencez-vous à vous projeter sur 2014 ?
S.C. : Oui, je commence. J’aimerais me rapprocher de l’ultra, et franchir le cap des 100 km en montagne.
Lepape-info : Sur des formats type UTMB ?
S.C. : Ce sont des courses qui me font rêver, c’est sûr. Quand j’ai vu la performance de Xavier Thevenard, ou celle de Nathalie Mauclair, oui, ça fait rêver. J’ai toujours eu une vision assez extrême de ma pratique. Que ce soit en surf, VTT, descente. Et pour moi, l’ultra c’est l’extrême de la course à pied. C’est repousser ses limites, passer la nuit dehors… Mais j’attendais d’avoir des bases solides sur des formats entre 50 et 80 km. Je commence à bien me connaître sur ces distances-là, donc c’est peut-être le moment. Je vais y aller à tâtons au début, et il y aura une année de découverte. Mais je suis motivé (sourire) !
1 réaction à cet article
christiane
Bravo champion!!!