Le grand intérêt de Sierre Zinal, c’est la constance du parcours. Certes les conditions météo peuvent varier mais les chronos peuvent se comparer aisément et on peut véritablement parler de record.
Celui des juniors garçons est de 1h22’15 (Simon Paccard en 2019), celui des juniors filles est de 1h43’58 (Maëlle Bays en 2018).
Les inscriptions sont limitées et il n’y a pas de passe-droit en Suisse. 76 filles et 139 garçons ont pris le départ ce 12 août 2023.
L’équipe de France de montagne en démonstration
La concurrence internationale était peu présente cette année mais il faut préciser que l’élite de la course en montagne française était bien là, soit les 4 premiers du national de Superdévoluy, médaillés d’argent par équipes aux mondiaux d’Innsbruck.
Dans l’ordre du France comme du mondial : Anatole Berthou (Team espoirs HOKA), Jules Mongellaz (Sidas Matrix Academy), Jules Barriod et Chané Souard (Brooks Trail Project).
Bien entendu la gestion est différente sur une course plus longue avec un dénivelé modéré. Cette fois, c’est Jules Barriod qui décide de mettre le pied sur la course et de prendre les devants d’entrée.
Au 1er pointage, à Tignousa, il a 16 secondes d’avance sur Jules Mongellaz, réputé pour des départs rapides, 32 secondes sur ses camarades de Team Antonin Pivry et Chané Souard, et 38 secondes sur le favori Anatole Berthou (Pour rappel, Anatole termine 4ème aux France de cross à Carhaix, et a réalisé 30’33 aux 10 km de Villeurbanne, de très solides références sur des efforts de 30 min).
Au Weisshorn, le Jurassien a accru son avance qui passe à 1’07 sur l’autre Jules, 1’27 sur Anatole et 1’57 sur Chané. La plus grosse partie de la bosse est faite mais il n’est pas simple d’évoluer ensuite entre 2300 et 2400m d’altitude jusqu’à Nava. On rentre alors sur les 8-9 derniers kilomètres à profil descendant.
À Bameuza, à moins de 6 km de l’arrivée Jules Mongellaz s’est rapproché à 16 secondes. Le trou est fait puisque Chané Souard pointe à 2’44 et Anatole Berthou à 3’03.
Il y aura donc 2 luttes, celle pour la victoire et celle pour la troisième place. C’est très tendu entre ces 4 jeunes coureurs qui se connaissent bien.
Étonnamment, même si le deuxième Jules parvient à faire la jonction avec le premier, celui-ci va repartir et tout donner sur le final pour s’imposer en 1h24’12 avec 42 secondes d’avance sur son dauphin. Anatole Berthou en coureur expérimenté conserve sa 3ème place en 1h28’14 devant Chané Souard en 1h28’36.
Une édition 2023 avec de jolis chronos à la clé. Et rappelons-nous que Sylvain Cachard, 4ème de la course élites ce samedi avec la meilleure performance française en 2h34, avait terminé 3ème en juniors en 2017 en 1h26.
Charge à ces jeunes et à leur encadrement de durer pour franchir le gap qui les sépare de l’élite mondiale de la course en montagne. Le vivier est présent, il faut l’entretenir.
https://www.datasport.com/live/ranking?racenr=25138&kat=31
Et les filles dans tout cela ?
Si nous parlons des filles en second, c’est que leurs performances sont moindres comparativement aux garçons, à 18 minutes du record. Mais c’est vrai également que 2 cadettes sont sur le podium.
Partie en tête, la jeune française Philippine Ridel, novice dans le trail et la montagne, va terriblement souffrir sur la fin et notamment les descentes assassines. Elle laissera s’échapper Nina Broccard une suissesse, et sera remontée par une deuxième helvète Evelyne Gilloz.
À l’arrivée, les trois premières se tiennent en 1’23. Pour les deux plus jeunes (Evelyne et Philippine), elles ont encore deux ans pour baisser allègrement leurs chronos sur une épreuve difficile où l’on peut s’améliorer dans nombre de secteurs. À suivre en 2024 !