Pour le 100 km et le 24 heures, aussi surprenant que cela puisse paraître, il existe 2 types records : sur piste et sur route. Aleksandr détenait à ce jour le record du monde sur piste en 6h05’41.
Nous avions relaté cet exploit ici https://www.lepape-info.com/actualite/en-6h0541-sorokin-explose-le-record-du-monde-du-100-km-sur-piste/.
Mais le record du monde sur route restait détenu par un Japonais, Nao Kazami auteur d’un 6h09’14 établi le 24 juin 2018, soit une moyenne de 3’41’’5/km ou 16.25 km/h.
Avec 6h05’35, Sorokin améliore significativement cette performance en tournant à 3’39’’3 de moyenne, soit 16.4 km/h.
Pour mieux se rendre compte, cela correspond à 10 x 10 km en 36’33, presque 5 semi-marathons en 1h17 ou près de 2 marathons et demi en 2h34 : hallucinant !
Pourtant, Aleksandr Sorokin a été un peu moins régulier qu’à l’accoutumée, même si cela reste relatif à ces anciennes performances. On observe en effet une dérive du 30ème au 90ème kilomètre, de 3’35 à ~3’48/km.
Pour battre le record, il sait alors qu’il va devoir relancer, ce qu’il va réussir à faire à partir du 85ème km pour finir en trombe avec les 10 derniers kms à ~3’38 de moyenne. Le record sur route est battu, de même que le record absolu (piste et route).
Rappelons que les records sur piste sont la plupart du temps meilleurs que ceux sur route en raison du revêtement, de la distance idéale, des virages réguliers…même si réaliser 250 tours de piste est d’une monotonie infinie.
La barrière des 6 heures
La question légitime à présent est de savoir si la barrière des 6 heures pourra être atteinte. On pourrait faire le parallèle avec la barrière des 2 heures sur marathon : proche mais encore tellement loin !
Car 5’35, c’est tout de même 3’’3 par km, ce qui n’est pas rien. Pourtant, c’était l’objectif fixé par Sorokin au départ de la course.
Nul doute qu’il tentera à nouveau ce défi, en attendant que des marathoniens de haut niveau tentent également l’expérience du 100 km sans négliger la nécessaire préparation spécifique.
Passer de l’endurance à l’ultra endurance, soit de 2 heures à 6 heures d’effort, implique une adaptation spécifique sur de nombreux facteurs : musculaires, hydratation, alimentation, pacing… sur lesquels de nombreux athlètes en quête de record se sont cassés les dents. À suivre…