Ils étaient 4500 coureurs à arpenter les quais de Seine, face aux deux célèbres îles parisiennes que sont l’Île Saint-Louis et l’Île de la Cité, à l’occasion de la seconde édition de l’Ekiden de Paris. Cette dernière abrite deux lieux chargés d’histoire qui n’auront pas manqué d’attirer le regard de quelques centaines de fondeurs : la Conciergerie, prison de Marie Antoinette, et Notre-Dame-de-Paris, LA star du roman éponyme de Victor Hugo. Plus au large, la Tour Eiffel se dévoilait sans trop en faire, laissant pour une fois la vedette à d’autres monuments parisiens.
Retournons à la course, puisque c’est bien là de course qu’il s’agit. 850 équipes de 4 ou de 6 se sont relayées sur un parcours de 5 kilomètres, se répartissant les tâches afin d’atteindre en équipe la distance mythique des 42,195 kilomètres. Ce format original, développé au Japon à la fin des années 1910, attire de plus en plus de pratiquants. Le concept est simple : Chaque relayeur parcourt une distance choisie (5km -10km – 5km – 10km – 5km – 7,195km). Afin de faciliter le déroulement de l’épreuve, il a été décidé que le tracé consisterait en une longue ligne droite de 2,5km, à parcourir jusqu’à atteindre la distance reine.
Luc Jarny nous fait part de ses sensations : « Je ne suis pas un coureur du dimanche, mais pas loin. Je cours de temps en temps des marathons, en moins de quatre heures. Mais je m’entraîne très peu. Trois fois par semaine quand je prépare un marathon, sinon deux entraînements par semaine pas plus. Avec les collègues on ne cherche vraiment pas à faire un chrono, si on fait un petit 4h ça serait pas mal du tout. Pour moi ça s’est très bien déroulé, je connais très bien le circuit étant parisien, même si d’habitude c’est un parcours que je fais en voiture coincé dans les embouteillages… Le seul défaut ici c’est qu’on court sur les quais, en contrebas, alors forcément çà manque un peu de monde pour encourager, du moins en comparant avec d’autres courses Parisiennes. Par contre le format est génial. Courir un marathon en relais c’est vraiment top, ça permet à tout le monde de courir. »
C’est également ce que nous a confié l’équipe Girls Love Running : « L’Ekiden c’est une formule qui invite aussi à se dépasser, surtout quand on n’est pas énormément préparée. En fait nous sommes toutes dans un réseau professionnel féminin, nous avons toutes des boulots importants qui nous demandent beaucoup de temps, alors on ne peut pas s’entraîner autant qu’on le voudrait. On se rassemble le dimanche autant que possible pour courir, mais pas en semaine ce serait trop compliqué par rapport à nos emplois du temps. Mais ça va ça se passe bien. C’est une course accessible, mais qui reste compliquée. Il y a deux bonnes bosses en fin de parcours. C’est une petite difficulté à surmonter, mais je suis contente de ma course, c’était vraiment sympa. »
Des impressions globalement positives que partagaient visiblement les nombreux invités de marque de cette seconde édition de l’Ekiden de Paris. Si Marie José Perec ou Murielle Hurtis ont du se faire violence pour courir les cinq petits kilomètres qui leur étaient alloués, elles qui sont plus habituées au sprint qu’à la course de fond, il en est un qui a absolument tout donné pour son équipe. Yohann Diniz, Champion d’Europe en titre et recordman du monde du 50km marche, a ponctué sa course d’un remarqué « oh la vache j’ai mis le paquet« . En marchant à une vitesse moyenne de 15,5 km/h, le Français se débarrasse de 7195 mètres en à peine 27mn58s, un chrono qui aurait tout aussi bien pu être celui d’un coureur de très bon niveau. C’est dire la rapidité avec laquelle l’athlète a déboulé sur la ligne d’arrivée. Une course qui a grandement satisfait le marcheur le plus rapide du monde « J’ai vraiment passé un super moment ici. C’est très convivial et c’est çà que les gens viennent chercher. Il y avait du monde pour m’encourager, et c’est un très bon concept, courir en équipe, être solidaire entre amis, entre athlètes, c’est un véritable travail d’équipe. »
Mais il ne faut pas oublier que l’Ekiden est une discipline officielle, bien que non-olympique. De nombreuses équipes, masculines, mixes et féminines, ont bataillé durant plus de deux heures afin d’arracher la victoire finale. La FFA avait monté pour l’occasion une équipe 100% féminine. Tout juste entrée dans la catégorie Sénior, la cadette de cette Équipe de France est une spécialiste du cross : Floriane Chevalier Garenne. La jeune athlète sacrée Championne de France sur 5000m a bien aidé son équipe dans sa quête de victoire. Résultat des courses : 2h28mn48s et une première place acquise dès les premiers relais. Séverine Hamel, que l’on a récemment vue très en forme sur Paris Versailles, était également de la partie, aux côtés de Fanny Pruvost, Corinne Herbreteau, Delphine Pasquer ou encore Bénédicte Robin. Les filles remportent cet Ekiden de Paris 2014 haut la main, mais n’oublient pas de relativiser leur chrono ! « 2h28mn c’est pas mal, mais ce qui est encore plus fou, c’est de savoir que Christelle (ndlr Christelle Daunay) aurait fait un meilleur chrono en étant seule. Mais c’était très intéressant de monter cette équipe féminine. » C’était sans compter sur l’œil avisé de Maryse Éwanjé-Épée, présentatrice de cet Ekiden 2014 « peut-être mais il faut rappeler que les conditions sont très différentes. Ici avec les relais, le tracé etc. il s’agit d’un parcours très technique, on est sur des zones serrées où il faut jouer des coudes, il ne faut pas l’oublier »
Chez les hommes, c’est une bataille complètement folle qui s’est déroulée entre l’Équipe de France (composée de Benjamin Pires, El Hassane Ben Lkainouch, Timothée Bommier, Florian Théophile, Pierre Urruty et Badredine Zioini) et le Athleg Provence, une équipe en réalité composée de soldats de la Légion, rien que cela ! L’écart n’aura jamais été de plus de 40 secondes entre les deux formations, et le scénario fut palpitant de bout en bout. Après un premier relais très serré, pendant lequel la légion prend quatre petites secondes de retard, les militaires se taillent la part du lion sur le second relais, finissant avec 33 secondes d’avance sur les bleus. Ceux-ci reviennent pourtant à auteur lors du troisième relais. Il faudra tout recommencer ! C’est grâce à un quatrième chrono canon que nos légionnaires s’envolent, creusant un écart de près de 40 secondes. Tous les efforts de l’Équipe de France seront malheureusement vains. Les bleus et les légionnaires sont au coude à coude sur le dernier segment, mais l’Équipe de France (2h07mn41s) ne reverra les militaires que de loin (2h07mn37s).
5km | 15km | 20km | 30km | 35km | 42,195km | Total | |
ATHLEG PROVENCE LEGION | 00:15:18 | 00:30:09 | 00:15:13 | 00:30:25 | 00:15:04 | 00:21:31 | 02:07:37 |
FRANCE 1 | 00:15:14 | 00:30:36 | 00:14:40 | 00:31:05 | 00:14:34 | 00:21:34 | 02:07:41 |
Écart | +04s | -23s | +10s | -30s | +00s | -03s | -04s |
Bien que le SCO Sainte-Marguerite de Marseille ne se soit pas mêlé à la bataille, l’équipe menée par un James Theuri infernal aura bien mené sa barque le long de la Seine, en montant sur la troisième marche du podium de cet Ekiden de Paris. Les licenciés de Marseille auront parcouru les 42,195 km du parcours en 2h10mn18s, soit 2mn37 de plus que les bleus.
Du côté des équipes mixtes, l’Italie a fait la course seule en tête, avec un très beau chrono de 2h12mn35s, avec seulement 2mn17 de retard sur le SCO Sainte-Marguerite de Marseille !
Les résultats (6 relayeurs)
Hommes
- ATHLEG PROVENCE, 2h07mn37s
- FRANCE 1, 2h07mn41s
- SCO SAINTE-MARGUERITE, 2h10mn18s
- A.S.L. LA ROBERTSAU, 2h16mn32s
- VGA COMPIEGNE, 2h16mn49s
- ATHLE ST-JULIEN, 74 2h19mn44s
- EFSRA LES SENIORS, 1 2h20mn23s
- PRAC 1, 2h22mn26s
- LES FURETS D’EIFFAGE, 2h23mn20s
- PUC ELITE, 2h23mn42s
Femmes
- FRANCE 2, 2h28mn48s
- ASJ74, 2h43mn32s
- EFSRA LES FEMININES, 2h46mn22s
- ENTENTE BRIVE TULLE FILLE, 2h47mn46s
- PRAC 2, 2h51mn38s
- PENTA GIRLS TEAM, 2h58mn36s
- AC PARIS-JOINVILLE, 3h01mn59s
- CE SNCF, 3h04mn53s
- FSGL 2 EQUIPE FEMININE, 3h06mn50s
- HBA, 3h08mn04s
Mixtes
- ITALIA, 2h12mn35s
- US CRETEIL 2, 2h34mn04s
- SNCPM, 2h36mn57s
- LJC1, 2h43mn10s
- METROMIX, 2h44mn19s
- VGA SAINT-MAUR, 2h44mn42s
- USM MALAKOFF1, 2h45mn10s
- TEAM PENN AR BED, 2h47mn33s
- PAA SI FORT, 2h47mn39s
Tous les résultats pour 6 relayeurs
Les résultats (4 relayeurs)
- TEAM SOBHI SPORT SOISSONS, 2h32mn43s
- TEAM EDF, 2h35mn20s
- COURIR MANU ET LE MANS, 2h36mn30s
- LES FIFIOUS, 2h38mn15s
- ESMPA 1 LES WINNERS, 2h38mn30s
- UA SOCIETE GENERALE 1, 2h39mn59s
- LES LIONS TRIATHLON, 2h40mn30s
- ATOS ATHLETIC CLUB 4, 2h42mn57s
- UA SOCIETE GENERALE 2, 2h45mn33s
- LES TRIATHLETES REVENANTS, 2h46mn13s
2 réactions à cet article
Pascal
Bonjour
Les résultats que vous publiez ci-dessus ne concernent que l’Ekiden à 6 relayeurs.
Vous ne parlez pas des des résultats à 4 relayeurs.
Pourquoi ?
Cordialement
Clément Excoffier
Bonjour,
petit oubli de notre part maintenant rectifié.
Merci de votre vigilance.