Au cœur du Trail de la Sente des Moines (Gruchet, 76), le 16 octobre 2016

Après un arrêt forcé suite à des problèmes de dos, David Bouteiller est de retour sur une ligne de départ, et il a pris beaucoup de plaisir comme vous pouvez le découvrir à travers son récit.

Je décide de m’engager à la 13ème édition de la Sente des Moines à Gruchet le valasse, cette épreuve étant la 9ème étape du challenge Trail Tour 76 où je pointe en 9ème position.

Ma participation me permettra de pouvoir figurer au classement final car nécessitant 6 épreuves terminées au minimum pour être classé. En pleine reconstruction quotidienne depuis 1 mois, la faute à un pincement discal, l’ordre du jour est simple : je dois rester sage et écouter enfin mes sensations pour ne pas dérégler le travail déjà accompli.

Avec 1690 inscrits, les organisateurs avaient de quoi être comblé !! 3 trails sont proposés, 30 km, 15 km et un 9 km réservé aux femmes et aux cadets. Egalement 2 randonnées de 15 km et de 9km. Pour moi, ce sera une première sur cette épreuve !

C’est avec un plaisir partagé que je retrouve bons nombres de favoris du jour, je pense même que l’on n’a pas eu un plateau aussi dense chez les premiers depuis longtemps. Je sais d’ores et déjà que je ne jouerais pas les premiers accessits et que je ne dois pas pousser le corps à son extrême pour repartir à nouveau sur une pathologie dorsale.

Le départ, un petit kilomètre sur le bitume à plat et nous entamons déjà une belle bosse immédiatement. Comme je ne suis pas friand de prendre du dénivelé dès le début d’une épreuve, je pars noyé dans la masse, vraiment tranquillement. Le groupe de tête se forme déjà et j’en suis déjà bien loin. La côte passée, je bascule vraiment bien en 15ème position. La relance arrive, je décide de prendre mon allure de footing. Je me sens plutôt pas mal et rapidement, je double puis distance plusieurs concurrents pour pointer en 10ème position.

Je suis seul, personne devant et personne derrière, j’ai le temps d’apprécier le parcours qui me convient à merveille, une bien belle organisation. Le parcours est dans son ensemble assez roulant avec pratiquement pas de bitume et de jolis sentiers et passages en forêt plus que praticables, un réel bonheur. Les côtes sont réparties uniformément sur le parcours, si bien que l’on ne tombe pas dans la monotonie.

« …le corps est si bien en harmonie avec l’effort »

Je reste néanmoins sur une excellente cadence, quel plaisir de courir sans douleur, j’apprécie ces moments que procure le sport lorsque le corps est si bien en harmonie avec l’effort demandé. Puis tout à coup, dans une ligne droite, je peux apercevoir 3 concurrents, tous à une vingtaine de secondes d’écart. Je n’accélère même pas, je me dis que si je les vois, c’est parce qu’il commence à montrer des signes de fatigue et si cela continue ainsi, je peux espérer en doubler. C’est ce qui sera fait entre 16ème et 20ème kilomètres où je vais passer joyeusement en 8ème position.

Reste encore un concurrent à quelques secondes mais celui-ci semble continuer très très bien sa progression. Mon esprit est ailleurs et je me contente de rester dans ma bulle de bien-être et après tout, une 8ème place sera toujours bonne à prendre. Nous passons une petite rivière juste avant le ravitaillement. J’arrive donc au 2ème ravitaillement, je n’ai pas décidé de m’arrêter puisque je suis parti avec mon sac Salomon et que je ne manque de rien. Mais le concurrent devant moi, s’est arrêté et repars juste dans mon sillage.

Entre-temps, j’apprends l’abandon d’un coureur dans les 5 de tête, donc je suis en train d’en découdre pour la…6ème place. Je sais que le parcours va compter 2 bosses successives avant un terrain qui me sera plus favorable par la suite. Je décide d’accentuer mon allure pour rester devant ou ne pas me faire distancer si le concurrent venait à m’attaquer. La première bosse est passée et je sens toujours sa présence.
Je ne m’affole pas, et j’attaque la deuxième côte en tentant le forcing dès le pied, sans me retourner, je commence à ne plus l’entendre. Au détour d’un virage, je tourne la tête et je constate que je suis en effet seul, en 6ème position à ce moment de la course.

Il ne me reste plus que 4 kilomètres qui me sont favorables, et comme j’ai toujours une part de chance, je sens une vive piqûre sur le haut de la cheville comme si j’avais croché une ronce. Je continue de courir mais à cet endroit tout est dégagé et je ne vois pas ce qui peut ainsi me piquer aussi violemment. Je stoppe ma course pour regarder et je retire une abeille qui est venue se bloquer entre la languette de ma chaussure et ma chaussette et qui m’a piqué. La douleur est vive mais je suis serein et l’envie et les sensations sont plus que présents et me donnent le moral.

C’est donc à la 6ème place que je boucle le Trail de la sente des moines en 2h23mn. Satisfait, non pas en premier point du résultat, mais d’avoir pu courir sans douleur, sans blocages, avec aisance, et cela pour la première fois depuis plus de 5 mois. Je suis certes loin de mon meilleur niveau mais est-ce cela le plus important à mes yeux ? Je ne crois pas ! Je prends davantage de plaisir à pouvoir m’amuser en course mais aussi à pouvoir rentrer chez moi en bon état, ce qui me réjouit autant voir plus qu’une victoire.

En tout cas, je remercie les organisateurs car tout est préparé aux petits oignons, de la garderie pour les enfants, jusqu’à la restauration sur place, en passant par des douches, un balisage au top, une fluidité aux dossards, un site d’arrivée et de départ accessible facilement malgré les 1690 inscrits et les moines !!

Merci à l’assistance médicale qui m’a examiné rapidement après mon arrivée. Pas besoin de réelle publicité pour vous pousser à y participer, le Trail de la Sente des moines est déjà victime de son succès grandissant !

A l’année prochaine !

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