Au cœur de la Barjo (Gréville-Hague, 50), le 19 juin 2016

David Bouteiller vous emmène à ses côtés sur les sentiers de la Barjo 2016, une course de 100 km dont il ne verra malheureusement pas l'arrivée...

David Bouteiller

Tout d’abord, une compétition, la Galopée à Franqueville Saint Pierre, le 5 juin venait se greffer à l’entrainement.
Non prévue, mon entraineur trouva judicieux d’y participer pour chercher la fatigue en vue de la Barjo donc prendre un maximum de risques pour tenter de trouver une faille.

Le plateau est extrêmement relevé, je ne me vois pas terminer dans les 10 premiers, mais le classement n’est pas la priorité du jour.
Le départ est très rapide et je me glisse dans le groupe de tête.
Rapidement, 5 concurrents vont s’échapper, je suis derrière avec 3 autres concurrents, et nous avons creusé une bonne distance sur les poursuivants parmi lesquels, il y a encore de nombreux prétendants.
L’allure est soutenue, ce n’est plus mon habitude de partir vite, je souffre un peu surtout que nous ne sommes plus que 2 à la poursuite des premiers.
A la mi-course, j’ai récupéré et je me sens mieux, je vais lâcher mon compagnon du jour, pour continuer sur la même dynamique de vitesse, je me sens bien, je suis en train de faire une course merveilleuse.
Je vais remonter un, puis deux concurrents pour être en 4ème position, déjà inespéré, et malheureusement, je viens mourir à 25 secondes du 2ème et 13 secondes du 3ème…
La victoire était impossible mais avec quelques kilomètres de plus je pense terminer à la 2ème place. Toujours est-il que je termine 1er Vétéran 1 et que je suis confiant à 2000% pour la Barjo tellement les sensations ont été excellentes avec les 33 kilomètres bouclés à la moyenne de 13.6km/h en ayant 840m de dénivelés.

La barjo, mon objectif

Tout se déroulait parfaitement, une nuit courte mais excellente avec un réveil à 2h15 pour un départ à 4h30, et oui, il faut être fou ! Je suis au départ pour faire mieux que ma 4ème place de 2015.
Le départ est bien rythmé pour un 100 kilomètres mais je veux rester dans les premières places pour bien choisir mes trajectoires. Au bout de 2 kilomètres, nous ne sommes plus que 7 devant, je décide déjà de temporiser car l’allure est trop vive pour pouvoir continuer ainsi.

Les premiers 27 kilomètres sont plats donc forcément il faut courir plus vite et allonger davantage la foulée, ce qui aura le don d’irriter déjà mes 2 ischios. Je peste, je suis moins confiant, je vois mon épouse et mes enfants au ravitaillement, je suis en 5ème position et je leur confie que c’est mal engagé, je souffre déjà des cuisses.

Mais par la suite, nous attaquons quelques montées et descentes et ce changement de topographie fait que mes cuisses se libèrent et me laissent totalement tranquille. Je suis serein, je suis dans ma bulle, et je passe en 4ème position, je profite de mon aventure car tout me sourit et se passe à merveille.
Boum, en haut d’une côte, je ne vois pas un caillou, le seul d’ailleurs, et je tombe lourdement. Les 2 paumes des mains sont bien touchées ainsi qu’une de mes cuisses et mon genou.
Je repars en pestant car un manque d’inattention et tout peut basculer. J’arrive en courant à faire un pansement de fortune avec un kleenex et un bandeau et je continue mon bonhomme de chemin.

Arrivée au ravito du 50ème, j’aperçois le 3ème tout juste repartir, je prends mon temps, discute avec mes proches, me ravitaille et je repars, il reste 50 kilomètres, la course commence. Je ne vais pas avoir de mal à reprendre le concurrent et à passer 3ème.
Nous allons gravir 4 grandes côtes avec de petites descentes entre elles et une grande pour redescendre au niveau de la mer. Je sens que ma jambe droite commence à devenir douloureuse, l’allure reste vive mais la douleur s’amplifie au fil des kilomètres. J’arrive au bas de la descente, je souffre de mon psoas mais cette fois-ci à droite. Je m’arrête au ravitaillement, je donne des nouvelles à mes proches et je repars mais, je ne peux plus courir, le fait de stopper m’a complètement bloqué. Je cours, je dois marcher sur le plat, je tente des étirements, je cours, je ne peux plus courir, je me décourage.

Arrivé au kilomètre 65, je vois Aurélie et mes enfants, et je décide d’arrêter après 10 minutes de réflexion et d’étirements qui ne feront rien. Je dois me contraindre à stopper ma course en 3ème position avec aucun autre souci que cette contracture qui me plie en deux et ne me laisse pas lever la jambe droite.

Je suis bien entendu déçu d’un tel échec même si cela ne reste qu’une compétition car les sacrifices effectués pour être prêt le jour J, m’épuisent encore plus lorsque la non-réussite est au rendez vous, c’est encore plus difficile à encaisser.

Pour le moment, je serais au départ du Mascaret le 2 juillet pour mon club mais ensuite, je ne prévois plus rien et ne sais pas encore de quoi la suite de ma « carrière sportive » sera faite.

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