Elles lui ont réservé un accueil quasiment digne d’une rock star. Ce jeudi soir, Nike a investi La Cour du Marais, un hôtel particulier du 3ème arrondissement de la Capitale. Et lorsque Thierry Marx débarque, les applaudissements sont nourris. Il est un peu plus de 19 heures. Environ cent femmes sont venues participer à la première session de la soirée « We Own The Night » réservée aux futures participantes du 10 km féminin organisé par l’équipementier le 25 mai prochain (voir la fiche de l’événement). Le programme de ces soirées est tenu secret le plus longtemps possible. Les informations principales sont diffusées sur Facebook, les inscriptions recueillies par mail, et les heureuses élues informées par le même biais.
Ce jeudi 16 mai, donc, 200 femmes (réparties en deux sessions, l’une à 19h, l’autre à 21h) ont été sélectionnées pour passer un bout de soirée en compagnie du cuisinier aux deux étoiles Michelin, et membre du jury de la célèbre émission Top Chef. Après être passées par les cases vestiaires et consignes, les futures coureuses s’installent autour du pupitre prêt à accueillir le Chef. A première vue, la moyenne d’âge tourne autour de la trentaine. L’ambiance est décontractée. Eugénie et sa copine Claire avouent avoir été séduites par la présence de Thierry Marx. La première court « environ trois fois par semaine » mais n’a jamais pris de dossard. La seconde a « déjà fait des 10 km » et confie s’entraîner « par périodes ». Ensemble, elles participeront au 10 km 100% femmes dans dix jours. « Un peu pour le côté féministe, et aussi pour la possibilité de participer à des événements dans Paris ».
Lorsque Thierry Marx – lui-même multi marathonien – arrive, les smartphones sont de sortie. Pour immortaliser le moment, bien sûr. Mais aussi, parfois, pour prendre des notes. « Vous êtes superbes, ravissantes. Je vais vous donner quelques conseils de nutrition… que je ne respecte jamais ». Grands sourires. Pas de doute, tout le monde est là pour prouver que course à pied peut rimer avec légèreté.
Ce qui n’empêche pas un peu de sérieux. « Bien se nourrir, et bien récupérer, c’est essentiel », rappelle Thierry Marx avant de se lancer dans la préparation d’une barre de céréales maison, et d’une boisson détox. Des amandes et du sirop de riz, entre autres, pour la première recette. Du citron et du gingembre pour la seconde. « Vérifiez que c’est suffisamment sucré, conseille le Chef durant la confection de sa boisson. Si c’est trop acide, ça nous scotche… Et surtout ne mettez pas de glace, car plus c’est froid, plus c’est brutal pour l’organisme ». Quelques minutes plus tard, « L’eau furieuse » est terminée. « Après avoir bu ça, vous retrouverez une énergie folle… Et plus rien ne vous arrêtera dans le running », promet Thierry Marx. « D’ailleurs,quand est-ce qu’on court ?? ».
La joyeuse troupe se met en marche. Certaines filles en profitent pour prendre quelques photos souvenirs avec le chef qui a retiré sa chemise de cuisiner pour se contenter d’un tee-shirt de sport. Les entraîneurs rassemblent tout le monde et s’assurent que la motivation à fouler le bitume parisien est toujours là. C’est parti pour environ 3.5 km de footing. Pas de bip de chrono ou autre cardiofréquencemètre. On est là pour le fun. Pas d’écouteurs dans les oreilles. Et pour cause : la sono ambulante assure l’ambiance musicale, sous les regards quelque peu interrogatifs des piétons. « J’aime bien ces entraînements, confie Laetitia. Je me lâche plus que quand je cours toute seule ». Elle qui participera à son premier 10 kilomètres dans dix jours et projette de courir le semi-marathon de Vincennes en octobre (voir la fiche) ajoute : « Courir entre filles ? C’est assez sympa, mais je reste pour la mixité. D’ailleurs, je note que si l’on n’est que des filles à courir, les coachs, eux, sont tous des hommes ».
Au retour au point de départ, nouvelle séance photos avec Thierry Marx (qui n’a lui couru que quelques centaines de mètres avant de s’éclipser). Et puis, place à la dégustation de la fameuse barre de céréales et de la boisson de « récup ». Autour du bar, les discussions continuent. « Tu fais quoi dans la vie, toi ? ». « Je vais te laisser mon mail pour que tu puisses m’envoyer les photos ». Une participante regrette que la séance ait été « un peu courte et sur un rythme un peu lent ». Mais l’essentiel n’était pas là. « L’objectif, c’est surtout de les motiver pour qu’elles retournent courir, seules, par exemple ce week-end », confie-t-on du côté de l’organisation. Une mise en bouche, en somme.