Sonny Chamant est un cycliste passionné, triathlète accompli membre de l’AS Monaco Triathlon. Commercial chez Dag Distribution, entreprise spécialisée dans les composants cyclistes, son CV sportif et professionnel lui ont fait côtoyé toutes sortes de routes et de cyclistes, et il sait aujourd’hui effectuer une préparation optimum, qui passe tout d’abord par une estimation correcte de ses capacités et objectifs. « Le vélo est un sport porté, donc en premier lieu il donne moins l’impression de souffrance que le running. Mais attention, en cyclo, on est sur des distances, des profils et une ambiance de compétition qui change tout. On ne peut pas se fixer l’objectif de se lancer dans l’aventure deux mois après l’achat du vélo. »
Quatre mois lui semble la durée minimale pour une préparation sommaire. Avec un travail focalisé sur le foncier. « Comme un marathonien ne va pas courir 42 bornes à l’entraînement, on ne va pas directement rouler 180 bornes. Il faut rouler tout d’abord par tranches de 50 à 60 kilomètres, et augmenter petit à petit la distance jusque 120 km. Ce qui au final va se faire entre 4 et 5 heures. Il convient d’être régulier et de s’astreindre à une sortie longue par semaine. Pas question de laisser filer trois semaines. »
Pour continuer à s’entraîner même durant les périodes de pluie ou de froid, les solutions ne manquent pas. Les home-trainers sont une excellente solution de repli. « Le matériel connecté permet aussi de reproduire la distance voire le dénivelé de certains parcours. » Car au-delà du foncier pur, il va falloir maintenant être prêt à l’échéance particulière de la course cyclosportive. Le matériel connecté et les diverses applications, programmes ou cartes interactives, vont notamment permettre à ceux qui préparent de la cyclo montagnarde loin des sommets de « fabriquer » des parcours ressemblant en distance mais aussi en dénivelé à ceux des objectifs établis. « Même si vous habitez la Seine et Marne et que vous n’avez pas à disposition de côtes de plus de deux kilomètres, rien ne vous empêche de monter la même bosse 10 fois de suite. »
Courir en peloton
Il va aussi falloir se préparer à une autre particularité de la cyclo : la course en peloton. Sur l’Etape du Tour ou la Marmotte, ce sont des milliers de concurrents qui s’élancent. Et même sur des petites épreuves, on est toujours au moins quelques centaines au départ. « Dans un peloton il y a des règles de sécurité à respecter, et quand vous ne les respectez pas on vous le fait vite remarquer ! Il y a également des techniques à acquérir : comment se placer dans les courbes, comment se protéger du vent, comment rester au meilleur endroit du paquet pour ne pas produire trop d’efforts, comment se placer dans une bordure… De plus la cyclo reste une course, donc ça double et ça frotte ! » Pour mieux appréhender ce facteur de stress, plusieurs solutions. Les franciliens peuvent se rendre sur les deux spots à cyclistes de la capitale : le circuit de l’Hippodrome de Longchamp et le Polygone du bois de Vincennes. Pour les autres, on recommandera de rouler en groupe, mais surtout de se rapprocher de structures clubs pour participer à des entraînements collectifs et récolter les précieux conseils de coureurs expérimentés. Car la course en peloton présente un autre risque : celui de prendre un groupe qui ne correspond pas à son niveau. « En peloton, protégé du vent et poussé par l’aspiration, on va plus vite. Mais attention à ne pas, dans l’euphorie du départ, suivre un groupe à l’allure trop au-dessus de ses capacités. On risque de se retrouver cramé à mi-course. »
Tester ses capacités et son matériel
Ensuite il convient avant le grand objectif, de se tester sur des objectifs intermédiaires. Afin de repérer tous les éléments qui nécessitent d’être corrigés. « Ceux qui visent une cyclo montagnarde peuvent se préparer sur des cyclos de moyenne montagne, ceux qui visent une épreuve vallonnée peuvent s’étalonner sur une course plate comme il en existe dans toutes les régions. On peut aussi recommander pour appréhender en douceur le phénomène de peloton, passer par l’étape cyclotourisme. Ce n’est pas pour autant une promenade de santé et cela permet d’acquérir un peu d’assurance. »
Le test vaut pour le cycliste, mais aussi pour le matériel. On réalise alors en condition de compétition, si les réglages, les choix de pneus, de développement correspondent aux véritables besoins en course. « On réalise mieux si on a posé son attache de pompe au bon endroit, si le choix des bidons étaient bons. En course, avec l’ambiance particulière, le stress, la perception de bons nombres d’éléments est modifiée. Il convient donc d’effectuer au moins un galop d’essai sous la pression de la compétition. »
Votre premier grand objectif cycloportif aura plus de chances de réussites si vous avez préalablement évalué votre réaction au stress, le temps nécessaire pour vous préparer le matin, votre façon de dormir et manger les jours précédents, si vous savez que vous avez le départ difficile ou au contraire plus de mal à terminer.
Vous serez désormais prêts à engranger sur les routes de la Marmotte ou de l’Etape du Tour, d’incroyables souvenirs.