Lepape-info : Pierre, quel est votre bilan de la saison 2019 ?
Pierre Le Corre : Une saison mitigée, j’espérais faire des podiums sur le circuit WTS (World Triathlon Series) c’était mon objectif principal cela n’a pas été le cas. Après j’ai fait une bonne fin de saison ce qui m’a réconforté, et de me dire que j’étais sur la bonne voie pour 2020. Je me suis fait opérer de la mâchoire en octobre 2018, j’ai eu une longue période de convalescence, je n’ai pas voulu prendre encore plus de retard et sur une saison c’est délicat à aborder. Il fallait de l’énergie, de la motivation que j’ai fini par retrouver en fin de saison.
Lepape-info : Comment se présente l’année olympique qui arrive ?
P.LC : Il y’a une période de planification, de stratégie à aborder. Ensuite il y’a celle de préparation où il ne faut pas faire les choses dans la précipitation, ni d’essayer d’innover ou d’inventer surtout dans cette saison olympique. Enfin il y’aura la mise en action qui consistera à montrer ce que l’on est capable de faire. J’ai déjà établi toute ma programmation jusqu’aux JO de Tokyo en espérant que je puisse y aller. Il y’aura la période de qualification et ensuite la préparation olympique avec mon volume horaire, les intensités de travail. Il faudra savoir s’adapter car tout peut arriver, on est pas à l’abri d’une blessure. En tout cas, mon programme est clair dans ma tête et j’ai hâte de pouvoir le mettre en place.
Pierre Le Corre : « En relais mixte aux Jeux, si tout le monde fait au mieux, je pense que l’on reviendra en France avec la médaille. »
Lepape-info : La préparation s’annonce très solide ?
P.LC : Ce sera très studieux mais je ne vais pas faire de folies. Je vais essayer de faire bien et proprement ce que je sais faire. Je vais rester assez sage, je vais construire progressivement ma préparation, ne pas aller trop vite sur les intensités et ne pas brûler des étapes. Il faudra avancer, valider les étapes marche après marche. Si j’ai manqué une marche il ne s’agira pas de gravir la suivante quitte à revenir en arrière.
Lepape-info : La densité en équipe de France est exceptionnelle, tout le monde ne pourra pas aller aux Jeux. Cela vous stresse à l’avance ?
P.LC : Cette saison je me suis mis la pression de cette qualification olympique et c’est ce qui m’a valu mes mauvais résultats. Je vais essayer de faire de mon mieux, la sélection ce n’est pas moi qui la fera. Moi, Dorian Coninx et Léo Bergère nous sommes 3 pour 2 places mais je vais essayer de ne pas me mettre trop de pression sur cette sélection. J’ai quand même prévu une programmation dans un coin de ma tête au cas où je n’irais pas aux Jeux. Je ne veux pas tout perdre si jamais je ne suis pas sélectionné olympique, il y’aura d’autres échéances derrière mais bien sûr j’espère être du voyage.
Lepape-info : Le relais mixte sera pour la première fois en triathlon au programme des JO, le nouveau titre mondial en juillet dernier donne forcément des envies
P.LC : Ce sera une grande chance de médaille, il y’a 4 nations au-dessus du lot pour le podium (la France championne du monde en juillet dernier l’a emporté devant l’Allemagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Aux Jeux tout peut se passer avec notamment la pression qui peut exister en étant favori. Il peut y’avoir un grain de sable dans la machine et tout peut s’enrayer, il faut rester calme, faire les choses étape par étape et puis on verra ce qu’il se passera. En relais mixte aux Jeux, si tout le monde fait au mieux, je pense que l’on reviendra en France avec la médaille.
Lepape-info : Quel est votre objectif en 2020 ?
P.LC : Mon objectif c’est une médaille aux Jeux Olympiques, il me reste beaucoup d’étapes à franchir, j’ai un peu de retard mais j’y crois. Je pense que notamment vu ma fin de saison dernière avec mes entraînements et les résultats je me dis que je n’étais pas à mon niveau tout le début de saison. Je sais pourquoi et donc j’y crois. Avant d’ambitionner la médaille, il y’a beaucoup d’étapes, la qualification, la préparation, il ne faudra pas se blesser mais en tout cas le chemin est plus court qu’hier.
Rassemblement à l’INSEP de l’équipe de France de triathlon et de paratriathlon à 8 mois des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo