Week-end inoubliable pour Martin Kern, Grégoire Curmer et Baptiste Robin qui sont parvenus à réussir leur pari, boucler la traversée de Chamonix (Haute-Savoie) à Briançon (Hautes-Alpes).
Le trio a avalé les 202 kilomètres et les 12 900 mètres de dénivelé positif en 31h45 dans des conditions météos favorables, sans pluie ni trop fortes chaleurs avec même une nuit plutôt fraîche.
Partis ce samedi à 4h du matin de l’église de Chamonix, ils sont arrivés peu avant midi ce dimanche tenant le rythme qu’ils s’étaient fixés en moins de 32 heures tout en profitant de superbes paysages, avec de beaux souvenirs dans leurs têtes et de l’émotion au bout de l’aventure.
Baptiste Robin : « Cela change des courses à dossards, de se battre avec les autres, là nous nous sommes entraidés pour aller chercher un chrono avec un esprit cordée de montagne. »
Baptiste Robin : « Tout s’est quasiment parfaitement bien passé, sur les 32 heures j’ai eu 2 heures de moins bien avec quelques problèmes de digestion où j’ai du ralentir. L’entente fut parfaite, personne n’a eu de coup de bambou magistral, nous avons eu un super tempo tout le temps avec des conditions météo optimales, limite un peu chaud sur les versants sud. Personnellement ce fut compliqué physiquement sur les 20 derniers kilomètres mais bien accompagné j’ai tenu le choc. Nous avons bombardé tout du long même au début nous nous sommes dits que nous étions partis un peu vite. Vers 3-4 heures du matin, après 24 h de course nous nous sommes un peu regardés avec les yeux qui commençaient à fatiguer en se disant vivement le lever du jour. Arrivés à Névache vers 7 h du matin on a pris du café, du coca et c’est reparti. Nous avons été très réguliers en se relayant. Nous n’avons pas fait de micro-sieste, nous nous sommes juste arrêtés lors des 5 ravitaillements (entre 15 et 30 minutes à chaque fois). À l’arrivée, j’ai versé ma petite larme avec la pression qui est retombée et l’émotion de voir la famille, les copains, les assistants. Cela change des courses à dossards, de se battre avec les autres, là nous nous sommes entraidés pour aller chercher un chrono avec un esprit cordée de montagne. Avec le beau temps, nous avons vu des paysages merveilleux, en arrivant nous nous sommes dits que nous avions fait un sacré bout de chemin avec des moments fabuleux comme le coucher de soleil avec des chamois, des marmottes, les grands lacs magnifiques en Vanoise, le lever du jour au col de l’Etroit du Vallon (Hautes-Alpes) avec une petite brise de vent nous n’étions que tous les trois c’était magique. Nous avons rencontré des gens qui étaient sur le GR 5 pour plusieurs semaines qui étaient au courant de notre aventure et qui nous ont encouragé c’était vraiment super motivant. Nous en avons discuté ensemble, nous avons prévu de refaire une traversée de ce genre mais pas dans l’immédiat. »
Martin Kern : « Nous savions que nous pouvions battre ce record mais ce que je retiens c’est l’expérience vécue à trois et que nous avons partagé avec nos familles et toute la communauté sur les réseaux sociaux. »
Martin Kern : « Je retiens de notre aventure le plaisir que nous avons partagé tous les trois. Même si tout n’a pas été facile, nous avons vraiment eu des moments d’euphorie, nous avons été en communion alors que nous nous connaissions pas tous hyper bien avant. Nous sommes d’accord sur les instants qui ont été les plus durs et tout ceux vécus du début à la fin. Au départ de Chamonix, il y’avait la famille de Grégoire, son grand-père de 91 ans, à l’arrivée il y’avait la famille de Baptiste et la mienne avec ma grand-mère de 93 ans. Avec les enfants également présents toutes les générations étaient rassemblées, tous nos proches étaient heureux pour nous. Nous savions que nous pouvions battre ce record mais ce que je retiens c’est l’expérience vécue à trois et que nous avons partagé avec nos familles et toute la communauté sur les réseaux sociaux. Nous en avons pris plein les yeux, dès le lever du premier jour et ensuite toute la journée a été magnifique avec de beaux passages avec la vision du Mont-Blanc, lors de l’arrivée sur le Beaufortain, la Tarentaise et la Vanoise magnifiques avec les lacs, les animaux, les glaciers à perte de vue et très peu de monde. La nuit nous n’avons rien vu mais heureusement car nous étions sur des portions très roulantes et ennuyantes. Nous avons eu aussi cette excitation de se faire découvrir mutuellement nos coins, notre chez nous et c’était vraiment bien. Au 80ème kilomètre, Baptiste a eu des soucis de digestion, il n’arrivait plus à s’alimenter, Grégoire et moi avons temporisé et il a réglé son problème en deux heures, sa force mentale exceptionnelle nous a impressionné. Pendant la nuit nous avons parlé des beaux moments déjà passés pour se remotiver et le jour est vite arrivé. Pas de problème pour refaire une traversée avec Grégoire et Baptiste, je signe avec eux sur ce qu’ils veulent, là nous étions parfaitement en osmose au niveau de nos émotions, de notre gestion, du partage ce que nous n’avons pas sur une course en temps normal. C’était une autre philosophie, celle de profiter ensemble. »