Lepape-info : Nicolas, vous avez pris les choses en main dès le début de la course dans la foulée des meneurs d’allure du groupe de tête
Nicolas Navarro : On est parti sur le premier kilomètre sur l’allure convenue à 2’57 / km, je savais que c’était trop rapide pour moi, que je prenais un risque mais je n’avais pas vraiment trop le choix. Je reste en queue de groupe de tête et je vois qu’ils laissent partir les meneurs d’allure. Je me suis demandé pourquoi ils faisaient cela, je me suis dit que je préférai partir avec les lièvres qui étaient réguliers plutôt que faire une course par à coups dès le début. Je me suis placé dans leur foulée ensuite le groupe s’est reformé.
Lepape-info : Ensuite comment s’est déroulée la course dans le groupe de tête où vous étiez ?
N.N : Nous sommes restés plus ou moins sur les bases annoncées puisque nous sommes passés au semi-marathon avec une dizaine de secondes de retard sur ce qui était prévu.
L’un des 2 meneurs d’allure a explosé au 15ème kilomètre alors qu’il aurait du tenir au moins jusqu’à la mi-course. L’autre était à la limite et fréquemment l’organisateur qui nous suivait à moto nous encourageait et lui disait de relancer parce que nous ralentissions. Cela devenait compliqué avec de fréquents à coups entre le 25ème et le 30ème kilomètre. Dès que le dernier meneur d’allure s’est retiré au km 30, c’est parti de tous les côtés, j’ai laissé partir devant, je préférais garder un rythme régulier et je suis resté avec un groupe de 3. C’était une partie où il y avait du vent et on a beaucoup trop ralenti, je ne voulais pas accélérer trop tôt avec le vent. J’ai attendu le 35ème kilomètre pour relancer l’allure mais nous avons perdu pas mal de temps. Je termine sur les mêmes allures qu’au début de course Si cela se trouve si j’avais relancé plus tôt, je pense que j’aurais explosé plus tôt aussi, je n’ai pas regret.
Nicolas Navarro : « Le record de France n’était pas forcément en ligne de mire, je savais que cela serait compliqué de gagner 1’40 sur mon record. »
Lepape-info : À l’arrivée vous améliorez votre record sur marathon de 16 secondes en 2h06’45
N.N : J’étais venu à Séville pour prendre des risques et c’est ce que j’ai fait, je bats mon record, je suis content. Peut-être que sur une course plus lente au début et ensuite plus régulière j’aurais pu faire un meilleur chrono mais ce n’est pas grave, il y aura d’autres marathons, d’autres occasions.
Lepape-info : Pendant longtemps vous étiez en dessous des bases du record de France de Morhad Amdouni (2h05’22 à Paris en 2022), battre ce record était l’un de vos objectifs avant le départ ?
N.N : Le record de France n’était pas forcément en ligne de mire, je savais que cela serait compliqué de gagner 1’40 sur mon record. Passer sous les 2h07 suffisait à mon bonheur vu que je savais que j’étais passé trop vite au semi. Je m’attendais à une seconde partie de course plus difficile, un jour cela ira peut-être de passer en 1h02’30 au semi et de conclure en 2h05′ mais là c’était trop rapide pour moi.
Nicolas Navarro : « Je n’ai pas encore les 2h05 dans les jambes (rires) mais j’ai encore progressé. En récupérant bien et en préparant un autre marathon en partant un peu mois vite cela peut être intéressant. Je bats mon record quelques semaines après Valence, je continue à progresser, c’est l’essentiel. Cela prouve ma régularité et que l’on fait du bon travail à l’entraînement. »
Lepape-info : Quelles étaient les sensations physiques pendant la course ?
N.N : Je n’avais pas les meilleures sensations possibles en début de course. Je reviens de mon stage en altitude au Kenya, généralement c’est difficile de retrouver le rythme d’entrée. On ne travaille pas les mêmes allures quand on est en altitude. Le marathon est parti vite, ce n’était pas forcément des allures que l’on avait travaillé au Kenya. Il m’a fallu 5 à 10 kilomètres pour me mettre bien dans le rythme ensuite c’est revenu petit à petit.
Lepape-info : Quels enseignements tirez-vous de ce marathon de Séville quelques semaines après votre 2h07’01 réalisé à Valence ?
N.N : Je n’ai pas encore les 2h05 dans les jambes (rires) mais j’ai encore progressé. En récupérant bien et en préparant un autre marathon en partant un peu mois vite cela peut être intéressant. Je bats mon record quelques semaines après Valence, je continue à progresser, c’est l’essentiel. Cela prouve ma régularité et que l’on fait du bon travail à l’entraînement avec mon coach et au quotidien avec ma compagne Floriane (Hot), c’est bien.
Lepape-info : Faire 2 fois les minima sur marathon pour les Jeux olympiques de Paris 2024 en quelques semaines c’est un signal fort.
N.N : Je gagne quelques secondes, ce sera encore plus dur pour les autres de décrocher leur billet. Rien n’est fait il suffit d’une fois pour faire mieux. Ce n’est parce que vous faires 2-3 fois les minima que vous êtes sur d’y être, voyons ce que vont faire les autres en espérant qu’il y en ait pas 3 qui fassent mieux que moi. Cela me donne de la confiance, c’est un soulagement. J’étais parti en stage au Kenya pendant un mois avec pas mal de sacrifices au quotidien d’autant que Floriane est enceinte, cela vient récompenser tout cela. Les Jeux j’y crois de plus en plus, j’espère vraiment que j’y serai.
Lepape-info : Quel est le programme à venir ?
N.N : Place aux vacances ensuite je pense repartir sur un 10 km ou sur du court pour avril-mai et ensuite les championnats du monde à Budapest en août, le dernier rendez-vous sur une compétition internationale avant les Jeux de Paris 2024. J’aurais bien récupéré d’ici là, on repartira sur un cycle de vitesse, chose que je n’ai pas fait depuis un long moment et je veux voir ce que cela peut donner sur un championnat.