La course des séniors hommes proposait un parcours de 11,9 km avec un profil ascensionnel (1028m D+/ 117m D-), sachant que l’année prochaine ce sera un profil montée/descente.
Particularité que nous avions déjà évoquée : l’altitude puisque le parcours partait de la station de Canillo à 1400 m d’altitude et que l’arrivée était jugée à plus de 2400m, avec une contrainte hypoxique bien présente. Les autres parcours (femmes et juniors) débutaient à 1800m.
La rafle africaine
Année après année, de nouvelles nations investissent la course en montagne pour le plus grand bien de la discipline, et aussi pour faire avancer la réflexion des entraîneurs et des physiologistes.
Hier, l’Ouganda a écrasé la compétition en ne laissant échapper qu’un seul titre : celui des séniors femmes en individuel qui revient à une kenyanne : Lucy Wambui Murigi.
Et le terme « écrasé » est bien choisi car les écarts de temps avec les européens sont énormes, notamment chez les hommes en juniors et séniors. Par exemple, le 1er junior ougandais remporte l’épreuve des 7.5 km en 35’49 devant ses 2 coéquipiers en 36’05 et 36’42. Le 4ème de l’épreuve, un britannique finit en 39’37, à près de 4mn de la tête, soit un écart de performance de 10%.
Chez les séniors masculins, Robert Chemonges gagne en 55’37. L’américain Gray termine 4ème en 57’08, le jeune écossais Jakob Adkin (qui a écrasé le KV de Chamonix 2018) finit 6ème en 58’31, soit à 3min de la tête. Le premier français, Manu Meyssat, prend la 11ème place en 1h00’’09.
Ces résultats permettent de mettre en perspective le niveau objectif des européens et de découvrir de nouveaux profils de coureurs. Seules quelques nations (Ouganda/Kenya) sont présentes et il faut espérer que d’autres pays rejoignent ce championnat, comme l’Ethiopie, le Maroc, la Tanzanie…
https://www.wmrch2018canillo.com/continguts/multimedia/media/OFFICIAL-RESULTATS.pdf
Une équipe de France fière et soudée, qui ramène une médaille !
Côté français, on attendait des équipes soudées et ce fut le cas. Chez les juniors filles, 2 belles performances individuelles avec Malaurie Mattana 7ème et Constance Parrot 10ème. Malheureusement pour l’équipe, la 3ème française ne termine que 32ème, et la France prend la 5ème place par équipes.
Chez les juniors garçons, c’est Dylan Ribeiro qui est 1er français à la 13ème place alors que Théo Détienne est 15ème et Adrien Grataloup 26ème.
Malaurie Mattana et Dylan Ribeiro, les 2 premiers juniors pour la France
Chez les séniors femmes, Christel Dewalle reprend son leadership national et termine 9ème, devant Anaïs Sabrié 16ème et Elise Poncet 23ème. La France est médaille de bronze !
Enfin, chez les hommes, derrière Manu Meyssat, on trouve Alexandre Fine 17ème et Fabien Demure 20ème, pour une 5ème place par équipes.
Et l’avenir ?
La course en montagne se développe à l’échelon mondial, sous l’impulsion du mythique Johnattan Wyatt à la tête de la World Mountain Running Association. En France, on assiste à un rajeunissement des cadres, et la 17ème place de l’espoir Alexandre Fine, tout comme la participation de l’espoir 1 Sylvain Cachard, sont réjouissantes.
Pour autant, il reste beaucoup à faire au niveau de la réflexion sur l’entraînement et de la physiologie spécifique à la course en montagne. La fédération française d’athlétisme a un rôle important à jouer pour promouvoir la discipline et lui offrir une reconnaissance qui soit motivante pour les athlètes. Ce travail s’est ébauché lors du stage de l’équipe de France en juin à Super Besse, espérons qu’il se poursuive dans de bonnes conditions avec l’objectif de réduire l’écart qui nous sépare des nations africaines. Les résultats des travaux de recherche seront présentés au colloque médical de la FFA le 12 octobre à la Grande-Motte, et nous vous en ferons part.