« À Valence, les conditions sont bonnes, le parcours est plat, pourquoi aller courir ailleurs ? » en ces quelques mots Florian Carvalho résume pourquoi le Marathon de Valence (Espagne) est devenu un rendez-vous incontournable à l’approche de l’hiver.
Cette année la 39ème édition du rendez-vous Valencien revêt encore plus d’importance. A un peu moins de 8 mois des Jeux Olympiques de Tokyo, c’est l’une des dernières véritables occasions de pouvoir réaliser le niveau de performance requis sur marathon fixé à 2h11’30.
Parmi les Français inscrits, ils seront 6 à partir avec cet objectif en tête : Florian Carvalho, Nicolas Navarro, Benjamin Choquert, Damien Gras, Benjamin Malaty et Jean-Damascène Habarurema. Pour parvenir à leurs fins, un meneur d’allure chargé de courir sur les bases de 2h11’30 sera avec eux. Il s’agit du Kenyan Alex Kibarus, partenaire d’entraînement du Franco-Suisse Julien Wanders (détenteur du record d’Europe et de France du semi-marathon). Alex Kibarus qui s’est récemment illustré en remportant les 20 km de Lausanne en 59’12 doit accompagner les Français qui arriveront à le suivre mais aussi d’autres Européens et notamment des Espagnols eux aussi en quête de qualifications pour les Jeux Olympiques de Tokyo.
Une émulation bonne à tout point de vue pour Jean-François Pontier, référent national fond et running à la Fédération Française d’athlétisme : « Le gros avantage du marathon de Valence c’est sa densité en dessous de 2h10 mais aussi entre 2h10 et 2h12 et qu’il y’ait un lièvre « très long » pour les Français et les autres Européens. C’est très rare d’en avoir un qui est censé faire 35 km avec tout le monde, c’est prévu ainsi. »
Chacun s’est préparé de son coté. À en croire Jean-François Pontier, Florian Carvalho et Nicolas Navarro ont effectué une grosse préparation et sont confiants par rapport à l’objectif fixé.
Florian Carvalho (récemment 2ème des 20 km de Paris en 58’56) nous confirme qu’il a hâte de rentrer dans le vif du sujet : « Je me sens bien, la préparation s’est bien passée. Tout ce que l’on m’a demandé de faire, je l’ai fait dans les temps demandés. J’ai progressé sur le long en terme d’efficacité et de résistance, je me sens plus fort qu’avant le marathon de Paris (11ème en 2h12’53) au printemps dernier. On est beaucoup à vouloir faire les minima mais rien n’est fait. L’objectif est bien sur de réaliser les 2h11’30 à Valence je ne le cache pas. Après si je n’y arrive pas cela restera une préparation marathon toujours bénéfique en oubliant pas que je reste novice sur la distance, il s’agira de mon 3ème marathon, le deuxième avec une vraie préparation. »
Nicolas Navarro, 6ème des 20km de Paris et 10ème du Marathon de Paris 2019 en 2h11’53 (à 23 secondes du niveau de performance requis pour les JO) reste serein avant de participer à son 3ème Marathon de Valence : « Je n’ai pas de pression, je le prends comme un marathon normal. La préparation s’est très bien passée hormis une petite chute sur le genou gauche il y’a deux semaines. L’objectif reste les 2h11’30 bien évidemment, un chrono qui est dans mes cordes sachant que j’ai un record à 2h11’53 à Paris. Ma tactique comme d’habitude sera de rester prudent jusqu’au 30ème kilomètre avant de faire le point et de voir ce qui reste dans les jambes sur les 10 derniers kilomètres. Je commence à bien me connaître, par rapport à d’habitude j’ai fait un peu plus de volume (un peu plus de 200 km par semaine sur les grosses semaines). »
Une prudence de mise pour les Français à l’image de Florian Carvalho qui comme les autres n’a pas l’intention de s’enflammer sur le tracé très roulant : « J’ai un schéma de course, jusqu’au 35ème kilomètre je vais rester sur les allures demandées sans m’affoler. Si cela accélère ou que cela ralentit, je vais rester à mon rythme qui à être seul. Après on verra, sauter au 38ème lorsqu’il te reste 4 km c’est plus facile à gérer que de sauter au 32ème parce que tu es allé trop vite avant. »
Benjamin Choquert forcément déçu par ses 2h21 au Marathon de Berlin en septembre dernier a certes l’habitude d’enchaîner les compétitions mais arrivera avec l’incertitude de réaliser une performance sur un autre marathon en l’espace de deux mois.
Benjamin Malaty installé depuis l’an passé à Mont de Marsan et désormais jeune papa a du se contenter de la 6ème place des 10 km de Bordeaux en 30’27. Reste à savoir si l’Agenais d’adoption pourra améliorer son record de 30 secondes qui date du Marathon de Paris 2013.
De son coté, Jean-Damascène Habarurema (premier Français du Marathon de Paris 2018 en 2h15’13) s’est préparé au Kenya, une habitude qui lui convient bien tout comme Damien Gras qui a enchaîné les sorties longues à 2200 m d’altitude lors d’un stage aux cotés de Julien Wanders.
Pour les Français encore dans l’allure ce dimanche dans les 10 derniers kilomètres, l’objectif sera de garder le plus de réserves possibles pour la fin de course avec l’épilogue en faux plat descendant et de terminer à l’une des deux premières places tricolores. Car rappelons-le, seuls 3 marathoniens Français au maximum seront retenus pour les Jeux Olympiques de Tokyo.
Deux ont déjà réalisés les 2h11’30 requis : Hassan Chahdi et Morhad Amdouni avec une réserve pour ce dernier mis en accusation pour un supposé achat de produits dopants par un reportage de la chaîne allemande ARD au début du mois d’octobre.
La date limite pour réaliser le niveau de performance requis sur marathon est fixée au 2 février. Après Valence, les meilleures possibilités seront en janvier les marathons de Houston (Etats-Unis), Marrakech (Maroc) et Dubaï (Émirats Arabes Unis). Mais Valence rassemble les meilleures conditions pour y parvenir entre le climat, le parcours, la densité du plateau et les meneurs d’allure à disposition. Les marathoniens Français qui rêvent encore d’aller aux JO l’ont bien compris !
1 réaction à cet article
Christian Bonnesoeur
Je pensais que le minima était à 2H08 soit déjà à plus de 5 mn des meilleurs.2H11 30 c’est beaucoup. Est ce pour meubler?