Comment concurrencer Londres ou Berlin ou encore Chicago au niveau de la présence des athlètes de haut niveau ? « C’est impossible » répond René Auguin, responsable du plateau parisien. « Pour deux raisons majeures : le budget et le parcours. »
Pour René Auguin, le tracé du marathon de Paris devrait « permettre de faire moins de 2h04 mais guère mieux. Il ne sera jamais question de battre dans la capitale française le record du monde sauf si on décidait de modifier le tracé en passant en haut par exemple sur les boulevards et non dans les tunnels. » Un parcours improbable tant il couperait la capitale en deux. Paris ne sera donc jamais Berlin.
L’autre raison majeure est, bien sûr, le budget et il n’est guère envisageable de voir un jour ASO consacrer les mêmes sommes que ses concurrents dans ce domaine. « Avoir un plateau, c’est bien mais nous préférons travailler sur l’accueil des coureurs et les services offerts. De plus, je ne suis pas sûr que les participants accordent autant d’intérêt que cela à la présence de champions », explique Edouard Chassignol, directeur des épreuves Grand public d’ASO (Amaury Sport Organisation).
Mais si le troisième marathon du monde en termes de peloton (voir les statistiques 2014) est un second choix pour les agents de coureurs, il n’en reste pas moins séduisant. Ainsi Moses Mosop (Kenya) avec un record à 2h03mn06s (Boston 2011) annonçait lors de sa victoire sur le marathon de Xiamen, le 3 janvier 2015 (2h06mn19s) qu’il « allait maintenant préparer Paris ». Un très beau palmarès et indiscutablement l’un des favoris puisqu’en 2012, il a terminé 3e du marathon de Rotterdam en 2h05mn03s. Il sera donc l’un de coureurs à la poursuite du record de l’épreuve (2h05mn02s, Kenenisa Bekele –Ethiopie- en 2014).
Parmi ses adversaires, Vincent Kipruto (Kenya) qui a remporté Paris en 2009 en 2h05mn47s, et déjà couru 42.195 km en 2h05mn13s en 2010 à Rotterdam et 2h06mn15s à Francfort en 2013. L’an dernier, il tournait en 2h09mn54s mais pourrait vouloir réaliser un doublé. Deux autres coureurs annoncés ont déjà réalisé des temps autour des 2h05 avec Bazu Worku (Ethiopie) en 2h05mn25s en 2010 ou encore Chimsa Deresse (Ethiopie) en2h05mn42s. Ces deux hommes tournaient cependant en 2h07mn en 2014 avec une victoire à Houston (USA) pour Worku et une septième place à Tokyo (Japon) pour Deresse. A surveiller aussi Silas Cheprot (Kenya, 24 ans) avec sa victoire en 2h07mn15s à Gongju Dong-A à Séoul (Corée) en 2014 lors de son seul et unique marathon.
Au niveau des néophytes sur la distance, Paris est souvent un théâtre de choix. Il faudra donc surveiller Pius Kirop (Kenya, 25 ans) avec un 59mn25s sur semi-marathon à Berlin en 2012 et Yitahal Zerihun (Ethiopie, 22 ans) 1h01mn03s sur semi-marathon.
Chez les Français, encore quelques incertitudes en fonction des blessures ou du retour à la compétition à l’image de Benjamin Malaty qui est en retard dans sa préparation et ne devrait pouvoir courir un marathon que fin avril. Denis Mayaud attend encore quelques semaines pour prendre sa décision tout comme Yohan Durand. Au niveau des acquis, Abdellatif Meftah (meilleur temps 2h09mn46s Francfort en 2011) et Jean Damascene Habarurema (meilleur temps 2h12mn40s à Berlin en 2013) seront au départ afin de tenter d’aller chercher leurs qualifications pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016. On surveillera aussi de près les débuts sur la distance de Yassine Mandour qui est pour l’instant annoncé même si sa participation est en suspens en raison d’une blessure. Vice-champion de France du 5 000 m en 2012 et 2014, champion de France de cross 2013 et affichant un record sur 10 km à 28mn46s., il pourrait réussir un bon chrono.
Les débuts de Sophie Duarte sur marathon
Chez les femmes, si Christelle Daunay sera à Londres, (elle déclarera forfait sur blessure le 27 janvier 2015) les regards français se tourneront vers Sophie Duarte qui effectuera ses grands débuts sur la distance. Elle visera un chrono sous les 2h28 afin d’assurer les minimas olympiques. A ce jour, c’est la seule Française à avoir officiellement annoncé sa présence.
Côté étrangères, le record de Boru Tadese (Ethiopie) avec un temps de 2h21mn04s en 2013 ne semble p
as en danger. En effet, à ce jour, le plateau présente uniquement quatre femmes disposant d’un chrono en 2h23. Le palmarès le plus impressionnant est celui de Mulu Seboka (Ethiopie) vainqueur en 2014 de Toronto (2h23mn13s), Dubaï (2h25mn01s) et Daegu (2h25mn23s). Elle sera opposée à Philes Ongari (Kenya) 9e du marathon de Boston 2014 en 2h23mn22s. Olena Shurhno (Ukraine) présente aussi un record à 2h23mn32s mais réalisé en 2012 à Berlin lors de sa troisième place. C’est aussi le cas pour Amane Gobena (Ethiopie) qui a terminé troisième du marathon de Dubaï en 2h23mn50s en 2013 sachant qu’à Toronto en 2014, elle boucle son parcours en 2h28mn27s.
Enfin citons Yerbrgual Melese (Ethiopie) deuxième l’an dernier à Paris en 2h26mn21s et vainqueur du semi-marathon de Paris 2014 en 1h09mn23s.
Records du Marathon International de Paris