« J’ai trouvé qu’il y avait plus de côtes que l’an dernier, plus de pavés aussi ! Plus de tout en fait ! » Benjamin Malaty, 26 ans, vient de boucler son deuxième marathon. Son deuxième marathon de Paris. Et pour la deuxième fois, il termine premier Français de l’épreuve. Tout sourire, malgré des mollets et jambes douloureuses, le Bordelais est donc forcément invité à comparer sa performance à celle de l’an passé. En 2012, il avait signé 2h13mn15s (voir les résultats). Cette fois : 2h12mn00s. « J’avais dit vouloir gagner entre une minute et une minute trente (voir son interview d’avant course, ndlr), je suis parfaitement dans mes objectifs. Cela prouve que je ne me trompe pas par rapport à ce que je fais à l’entraînement. L’an dernier, j’avais été euphorique pendant toute la course. Mais je crois que j’avais plus souffert physiquement, même si cette fois j’ai eu mal au mollet assez tôt. Mon lièvre James Theuri a fait un boulot incroyable en étant très régulier jusqu’au 28ème km. J’étais vraiment très bien jusqu’au 32ème, voire même jusqu’au 33ème kilomètre. Ensuite, c’était plus difficile avec le vent, et je me suis retrouvé esseulé. Les gars que je rattrapais n’accrochaient pas. J’ai couru avec Abdellatif (Meftah, ndlr) à partir du 35ème. Je l’ai décroché je pense aux alentours du 40ème, il semblait dans le dur ».
Et de renchérir : « Cette place de premier Français devrait me permettre d’être sélectionné pour les championnats du monde à Moscou cet été (10-18 août, ndlr). C’était mon objectif clé de la saison. J’espère vraiment y aller, pour pouvoir mouiller le maillot et représenter la France dans un grand championnat ».
Ces Mondiaux, Carmen Oliveras les a aussi en ligne de mire. Comme pour son compère masculin, sa place de première Française sur ce marathon de Paris 2013 devrait lui ouvrir la voie de l’équipe de France. « Je visais 2h36, il n’y a donc rien à dire !, se réjouissait celle qui signe le neuvième temps au scratch en 2h35mn57s. Je suis partie sur 3mn40 au kilo, et puis j’ai un peu faibli. On sait que la deuxième partie du parcours est plus difficile. Dans les douze derniers kilomètres, je me suis détachée du groupe dans lequel j’étais parce que je ne me contentais pas de viser une place, je voulais un chrono. Je me suis concentrée sur moi. Les cinq derniers kilomètres ont été durs mais le public m’a bien aidée. Je n’avais pas terminé de marathon depuis 2008, j’ai reçu une greffe du tendon tibial postérieur droit entraînant deux ans d’arrêt et de la rééducation. C’est une belle réussite aujourd’hui, ça prouve qu’avec de la volonté on peut revenir ».
Quelques mètres plus loin, son entraîneur Jean-François Pontier, également manager du hors stade tricolore, arborait lui aussi un large sourire, ravi de constater que quatre Françaises étaient passées sous la barre des 2h39. Derrière Carmen Oliveras en effet, la championne de France de marathon 2012 (voir les résultats) Aline Camboulives terminait en 2h36mn44s, Karine Pasquier en 2h37mn22s et Corinne Herbreteau en 2h38mn57s.
La belle réussite des Français s’est également illustrée dans la catégorie handisport (fauteuil) puisque c’est Denis Lemeunier qui s’est imposé en 1h34mn06s. « J’ai attaqué au 7eme km avec Julien Casoli (2ème en 1h34mn09s) qui est mon collègue en équipe de France. On était tous les deux dans le bois de Vincennes, on a collaboré car par moments il faisait froid avec le vent et les conditions n’étaient pas toujours faciles. Mon objectif était de mener un rythme soutenu car Julien est plus fort que moi au sprint, il fallait donc qu’il arrive dans la dernière ligne droite fatigué. Nous avons fait un sprint de 400 m. Après quinze participations, de nombreux podiums, je décroche enfin une victoire. J’ai gagné Londres et de très belles courses mais je n’avais jamais réussi à décrocher un titre ici, en France. Après tous ces efforts et surtout cette préparation qui a été difficile avec les conditions météorologiques, je décroche enfin ma récompense ».
A l’image du ciel, le bleu était donc à l’honneur, sur cette 37ème édition de marathon de Paris….