Chef de file des HOKA en France, Julien est au cœur de l’activité trail et aux premières loges pour en voir la progression. Et il faut avouer que le cru 2017 s’est montré exceptionnel sur l’UTMB, mais aussi sur la CCC et sur l’OCC. Les vitesses de course progressent et le niveau se densifie. Une nouvelle génération de traileurs est en place, plus jeunes, plus rapides, mieux préparés. Charge aux entraîneurs et aux chercheurs de s’intéresser aux caractéristiques de ces coureurs, à leur passé sportif et à leurs méthodes d’entraînement.
Revenons à Julien dont l’objectif était chronométrique, la barre des 22 heures. En raison des mauvaises conditions météo, le parcours a été légèrement raccourci pour présenter 167 km et 9600m de dénivelé au GPS de Julien. Il estime à 30 minutes le gain de temps à son niveau. Toutefois, comparativement à 2016, le brouillard et la pluie ont ralenti la progression des coureurs sur les portions techniques.
Bilan positif
Au final, même si le chrono affiche 22h43 (+ 3% par rapport à l’objectif), et même si la place (17ème) est bien supérieure aux prestations précédentes, Julien ressort satisfait de cette épreuve, et son entraîneur aussi ! Pour cela, revenons sur le déroulement de cette course folle. Contrairement aux attentes, la course ne s’est pas emballée tout de suite. En partant sur ses allures habituelles, Julien s’est même retrouvé très bien placé (9ème à St Gervais). C’est sur la route des Contamines et surtout après Notre Dame de la Gorge, donc vers le km 30, que tout s’est accéléré en tête sous l’impulsion de Jim Wamsley. Julien pointe en 20ème position aux Contamines, et il va ensuite se maintenir toute la course entre la 14ème et la 20ème place, au gré des abandons et des retours d’athlètes.
De Champex-lac à Vallorcine, Julien va vivre des moments plus difficiles, notamment en raison d’une douleur au pied (légère entorse) qui va le forcer à ralentir dans les portions techniques. Derrière, les écarts se resserrent mais Julien ne perd pas de place en raison des abandons de 2 outsiders : Miguel Heras et Diego Pazos. Puis après Vallorcine, Julien va recouvrer ses forces et relancer la machine. Il va lâcher ses poursuivants, doubler un concurrent à la dérive, et réaliser sa plus belle descente de la Flégère, chrono à l’appui.
Ainsi, même si le classement est moins bon que les années précédentes et même si l’objectif de 22 heures est raté de peu, Julien ressort satisfait du déroulement de la course et du résultat. La préparation s’est déroulée sans encombre et l’état de fatigue post-course est sous contrôle. L’état d’inflammation du pied est préoccupant mais Julien a pu commencer la récupération active (en vélo) 3 jours après la course ainsi que les soins kinés.
La diagonale en vue
Pour Julien, la saison se terminera à la diagonale, tout en sachant que l’enchaînement UTMB-Grand Raid de la Réunion est très délicat. En effet, la récupération ne se limite pas aux douleurs musculaires ou à l’envie de recourir. Elle concerne le système nerveux, hormonal, sanguin… Beaucoup d’athlètes se retrouvent en détresse après quelques heures de course par manque de « fraîcheur mentale ». Il faudra donc optimiser les 7 semaines qui séparent les 2 ultra trails, en maximalisant les périodes de récupération, en limitant les chocs excentriques (pratique accrue de l’entraînement croisé), et ne redynamisant l’organisme par de petites séances qualitatives.
Toutes les infos sur le suivi live de Julien ici https://utmb.livetrail.net/coureur.php?rech=44 et sur sa page facebook https://www.facebook.com/chorier/