Liwa Challenge 2016 : 100 % sable!

Les organisateurs le garantissent : sur les 100 ou 200 kilomètres du parcours du Liwa Challenge, vous ne trouverez à fouler que du sable! Du sable bien mou, sur lequel gravir les hautes dunes qui peuplent ce parcours tracé en plein cœur du désert d’Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, relève de la gageure. C’est donc un challenge extrême et surtout “pas comme les autres”, qu’on relevé les coureurs de la 2eme éditon du Liwa Challenge, disputé en février 2016 sous le soleil des Emirats.

Liwa Challenge 2016

Courir dans le sable est assurément un exercice compliqué: le sol, mou, ne renvoie absolument pas l’énergie que les forces des muscles veulent y appliquer. Le sable, c’est presque antinomique de la course à pied. Pourtant, tenter de se confronter à ce terrain si particulier, si moelleux au pied mais intraitable pour l’efficacité du geste, continue de fasciner les coureurs amoureux avant tout des grandes étendues du désert. Avec le Liwa Challenge, ils sont servis: le désert du Liwa, situé donc dans l’émirat d’Abu Dhabi, peut se résumer à un immense bac à sable peuplé de hautes dunes. Des ondulations émouvantes à l’oeil mais qui se révèlent bien difficiles à gravir tant y a l’impression de lutter contre un sol qui se dérobe sous les pieds. Si s’élever ainsi au sommet d’une dune est éprouvant, que penser d’effectuer 100 ou 200 kilomètres sur un tel terrain, et sous des conditions météorologiques difficiles, un soleil de plomb, comme ont tenté de le faire les 40 concurrents de cette deuxième édition du Liwa Challenge, disputé la semaine passée.

Une auvergnate dans le désert

Un sacré challenge, assurément, auquel certains se confrontaient pour la première fois. Ainsi, Valérie Levai, une traileuse venue de Clermont Ferrand, découvrait le désert et ses particularités: “Je suis plus habituée à courir en montagne, et cet environnement est assez surprenant. Les appuis sont extrêmement fuyant et il ne faut pas chercher à courir lorsque ça monte. Néanmoins, j’ai réussi à trottiner sur les portions plates et à m’adapter à la chaleur.” déclare celle qui à l’arrivée se classe 3e au scratch et remporte le classement féminin. Une adaptation expresse mais plus que convaincante qui l’a presque étonnée: “Je n’ai pas pu beaucoup m’entraîner ces dernières semaines, mais comme j’ai un foncier important, je savais que je pourrai tenir le coup sur la distance. Il est vrai qu’il est de toutes façons difficile d’aller vite sur un tel terrain et que penser pouvoir s’entraîner spécifiquement à ces conditions en France est un peu illusoire. Même la neige ne fournit pas vraiment le même type d’appui. Au final, je m’en sors plutôt bien!” déclare avec le sourire cette étonnante pharmacienne de 54 ans.

Pourtant, cette mère de famille a attendu d’avoir dépassé la quarantaine pour découvrir la course à pied: “ Au début, j’étais très prudente. Je ne courais même pas plus d’une heure! Et puis mon “prof de course”, un personnage bien connu à Clermont et tout à fait bénévole, m’a expliqué son concept et sa technique basés sur une allure “éternelle”, où l’on ne sent pas la fatigue. Pas vite, mais très, très longtemps… J’ai couru une heure avec lui et j’ai compris. Depuis, c’est vrai, j’ai porté cette “allure éternelle” sur de très longues courses et lui même en est tout surpris!” s’amuse-t-elle. Avec des places d’honneur sur des courses aussi difficiles et prestigieuses que la terrible Ronda del Cimes en Andorre ou bien encore sur le Tor des Géants, on peut même dire que Valérie a poussé très loin cette “vitesse de croisière” et sur des terrains peu évidents. Même le sable plus que mou et la chaleur écrasante de ce Liwa Challenge n’ont pas pu la ramener à la raison…”Je voulais vraiment courir le 200 kilomètres et c’est une belle victoire pour moi d’aller au bout. Je me suis régalée à la vue des paysages: certes, ce n’est qu’une succession de dunes mais chacune offre un visage différent et au fil de la journée les couleurs varient également, j’ai donc vraiment apprécié ce décor.” conclue-t-elle.

Sable mou, navigation au GPS: une expérience inédite!

Si d’autres coureurs ont connu une expérience bien plus difficile, on a compté de nombreux gros coups de chauds parmi les concurrents et certains ont même dû abandonner sur malaises, tous auront connu le chaud frisson du désert, d’évoluer seul ou presque à travers l’immensité des dunes. Une expérience dont se souviendra longtemps également Sylvie Parvine. La suissesse, qui ne courait pas il y a encore quatre ans, tentait ici pour la première fois de venir à bout d’un ultra-trail. Escortée par son mari, Cyrus, triathlète et traileur de bon niveau, elle est allé au bout de l’aventure, avec un grand sourire à l’arrivée: “ J’ai souffert mais je me suis laissé porté par le paysage! Et puis surtout, après avoir vaincu ce parcours là, si particulier et si difficile, j’ai l’impression d’être capable d’en faire plein d’autres! Presque un sentiment d’invulnérabilité, c’est assez enthousiasmant!” s’amusait-elle après la course.

Et il est vrai que ce Liwa Challenge est un défi tout à fait spécial: outre l’environnement, le sol et la chaleur, les participants doivent aussi composer avec la navigation au GPS, car le parcours n’est pas balisé. Un jeu de piste assez simple – il suffit en principe de suivre la trace indiquée sur l’écran- mais qui peut, dans ce terrain dunaire, être favorable à des choix tactiques important: en effet, non besoin de passer exactement sur tous les points du tracé, mis à part les check points et les balises obligatoires. On peut donc très bien choisir d’en contourner quelques uns et surtout tenter de se construire la meilleure trajectoire pour contourner certains “murs” de sable.

Le grand vainqueur de cette édition, qui était d’ailleurs le tenant du titre, a su gérer au mieux l’ensemble de ces paramètres pour remporter une impressionnante victoire au bout de 42 h de course. Alban Raigner, analyste financier à Paris dans le civil, avait ainsi bien étudier les différentes options possibles pour tracer le meilleur itinéraire. “Il ne faut pas avoir peur de rallonger parfois la distance pour trouver un sol plus favorable et pour éviter un gros dénivelé. J’ai pris pas mal de temps pour étudier le parcours avant la course afin de tout optimiser.” expliquait il à l’arrivée. “J’ai également bien étudié mon sac, qui ne pesait que 2.9 kilos au départ avec les 6000 calories obligatoires et l’équipement. Je n’avais pas pris beaucoup de confort en plus!” . Une optimisation qui lui a permis de gagner trois heures sur son temps, déjà impressionnant, de l’an passé, et de conserver sa couronne de roi du Liwa.

Un titre qu’il reviendra sans doute défendre l’an prochain, au côté de nouveaux concurrents qui seront sans doute encore plus nombreux à désirer se frotter à cette océan de sable chaud.

Les plus du Liwa Challenge:

  • Paysages dunaires majestueux
  • Parcours 100 % sable mou, très difficile
  • Sécurité parfaite (assistance médicale, pays sûr)
  • Bonne ambiance, type “grande famille”.

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