Après une nuit de repos plutôt calme, le vent a fait son retour ce mardi matin au réveil au grand dam des concurrents et concurrentes encore en lice sur ce 36ème Marathon des Sables.
Les visages sont marqués par les efforts des 2 premiers jours, les abandons furent nombreux (57 hier) en raison de la déshydratation de ceux et celles qui se sont battus contre la chaleur et le vent sans penser à boire suffisamment.
Pour Kesei Emilie Maréchal (dossard 74) la prudence est de mise : « Je vais y aller petit à petit, la 1ère étape s’est bien passée mais hier ce fut très difficile au point de vouloir arriver et en rester là avec une grosse ampoule sous le pied. Après avoir dormi, ce matin je suis motivée je vais tout faire pour finir l’étape du jour on verra après. »
Parmi les concurrents certains ont décidé de se lancer dans une aventure familiale comme Cédric père âgé de 64 ans venu de Belgique : « Avec moi il y a Charlotte (bientôt 39 ans) ma 2ème fille qui a déjà fait le MDS avec moi il y a 5 ans, Valentine (36 ans) ma 3ème fille qui vit en Australie et venue avec sa copine Australienne et Quentin (34 ans) mon 4ème enfant qui réside à Marseille et seul garçon. Ma fille ainée est représentée par son mari Charles, c’est un défi familial. C’est ma 4ème participation, ma 2ème en famille. »
La 3ème étape avec 32,1 km au programme fut à la fois difficile et sublime avec une succession de passes sablonneuses, de crêtes, d’ascensions, et de nouveau le djebel El Otfal cette fois dans le sens de la montée après l’avoir descendu la veille.
Le plateau de 7 km menant à l’arrivée a vu se dérouler une fin de course spectaculaire entre les trois premiers du classement général, Aziz Yachou, Mohamed El Morabity et son frère Rachid El Morabity.
Le matin, Rachid El Morabity avait pris la tête de course, peut-être pour tenter de combler les 7 minutes de retard sur Aziz Yachou mais en milieu de parcours Aziz a accéléré et seul Mohamed El Morabity est parvenu à s’accrocher. Les deux hommes se sont disputés au sprint la victoire d’étape finalement revenue à Aziz. Rachid les suivant une minute derrière.
En tête du classement général, Aziz Yachou conforte sa place de leader avec désormais plus de 4 et de 8 minutes d’avance sur les frères El Morabity.
Chez les femmes, l’Espagnole Anna Comet Pasqua s’est élancée comme hier pour creuser l’écart sur ses poursuivantes sans néanmoins parvenir à décrocher la Française Sylvaine Cussot et les Marocaines Aziza Elamrany et Aziza Raji dans la première moitié de l’étape.
Ce n’est qu’à partir de l’ascension du fameux jebel El Otfal qu’Anna Comet Pasqua a réussi à grappiller minute après minute, consolidant son leadership. La tenante du titre, Aziza Raji termine 4ème de l’étape, comme hier, mais garde sa 3ème place au classement général.
Il a encore fallu lutter contre le vent et sous la chaleur. Pour certains concurrents cette 3ème étape a forcément laissé des traces.
Daniel Ribbi (dossard 1016) : « Une étape difficile car je n’étais pas très forme avec l’étape d’hier, j’étais un peu vaseux, au CP2 je me suis fait perfusé. Du coup on est arrivé un peu tard avec Sanae. C’était quand même la plus belle étape avec 4 montées dont celle du djebel qui était sublime, le djebel El Otfal fidèle à lui-même et toujours aussi difficile. J’étais déjà là en 2015.
Sanae Abarkha (dossard 1015) qui court avec Daniel : « Au départ j’étais en bonne forme, la montée du djebel était magnifique je rêvais de la faire un jour. Au CP2 j’ai attendu Daniel, je voulais que l’on termine ensemble.
Bastien Desrumaux (dossard 100) court pour les blessés de guerre avec un camarade St-Cyrien et un blessé de guerre : « C’était une étape assez classique mais avec beaucoup de dénivelé. Il y a eu des passages assez techniques notamment un avec une corde qui a demandé beaucoup d’énergie. L’autre difficulté fut le vent avec une grande ligne droite de pratiquement 10 km. Les paysages étaient très beaux et il n’y avait pas la tempête de sable comme hier. Le moral est revenu mais j’appréhende quand même l’étape marathon de demain quasiment aussi longue que ce que l’on a fait en 3 jours.
Enfin l’arrivée fut l’occasion de retrouver Charlotte, l’une des filles qui accompagne son père Cédric dans la fameuse aventure familiale et rencontré avant le départ : « 5 ans après l’avoir fait avec mon père c’est un beau défi que l’on fait cette fois à 6. Tout à l’heure je suis arrivé au CP en pleurant en me demandant pourquoi je refaisais cette course. Hier avec le vent, les conditions étaient atroces, je n’avais jamais rencontré une situation aussi compliquée. Avant la longue étape marathon de demain, je suis en meilleure forme et état qu’il y a 5 ans, je me dis que cela ne peut pas être plus difficile que l’autre fois. J’avais mis 19h j’étais arrivée au campement, je n’arrêtais pas de pleurer mon père s’était réveillé il pensait qu’il m’avait emmené dans quelque chose de trop difficile, il s’en voulait. En fait je pleurais tellement j’étais fière. Cette fois-ci je ne sais pas comment ça va se passer. Pour le moment, chaque CP atteint est une victoire. »
Une étape marathon toujours redoutée même par ceux et celles qui l’ont déjà fait par le passé. Avec plus de 80 km au programme il faudra être solide physiquement et mentalement.
CLASSEMENT ETAPE 3
FEMMES
- Anna COMET (ESP) 3h26’49
- Sylvaine CUSSOT (FRA) 3h35’51
- Aziza ELAMRANY (MAR) 3h49’11
HOMMES
- Aziz YACHOU (MAR) 2h36’43
- Mohamed EL MORABITY (MAR) 2h36’43
- Rachid EL MORABITY (MAR) 2h38’21
- Julien CHORIER (FRA) 3h05’17
- Jordan TROPF (USA) 3h09’06
CLASSEMENT GÉNÉRAL APRÈS L’ETAPE 3
FEMMES
- Anna COMET (ESP) 10h25’26
- Sylvaine CUSSOT (FRA) 10h51’02
- Aziza RAJI (MAR) 11h44’37
HOMMES
- Aziz YACHOU (MAR) 7h50’12
- Mohamed EL MORABITY (MAR) 7h54’39
- Rachid EL MORABITY (MAR) 7h58’59
- Mérile ROBERT (FRA) 9h03’39
- Jordan TROPF (USA) 9h05’25