C’est hier dans la soirée que le directeur de course Patrick Bauer a annoncé le dramatique décès d’un concurrent Français aux participants au cœur du bivouac.
Comme déjà précisé, pour respecter toutes les personnes qui se sont investies dans cette aventure, le staff a décidé de poursuivre la course avec la mise en place d’une cellule psychologique pour soutenir les personnes en exprimant le besoin.
Une minute de silence a été observée avant le départ de la 3ème étape qui s’est fait en marchant au pas pendant quelques centaines de mètres avant de commencer à courir dans une ambiance pesante mais avec quand même l’envie d’avancer.
Beaucoup se sont posés des questions sur le fait de repartir ou pas même si beaucoup sont aussi venus pour aller au bout de l’aventure. Certains n’ont pas osé vraiment partir correctement, la solidarité est bien présente, des concurrents se sont soutenus, se sont motivés mutuellement à continuer dans une ambiance toujours aussi chaude.
Sébastien pour la 1ère fois sur le Marathon des Sables joue la prudence : « J’avance étape par étape, on a eu chaud lors des 2 premiers jours je suis là pour prendre du plaisir et évidemment me dépasser sur cette course mythique. On s’attend à avoir des températures encore élevées mais en y allant CP par CP je me connais pas mal en m’hydratant comme il faut et avec des pastilles de sel cela devrait le faire. L’objectif est de prendre du plaisir tout en tenant compte de la situation actuelle compliquée avec l’annonce du décès hier soir. Nous sommes tous là pour vivre une belle aventure qui restera de toute façon gravée dans nos esprits. On attend l’étape longue en espérant arriver frais et en profiter jusqu’au bout. »
Anne-Caroline qui participe à son 1er Marathon des Sables fait face à un scénario pas prévu : « Je suis venue avec mon oncle qui a déjà participé à l’épreuve à 3 reprises. Malheureusement il a du abandonner hier, il s’est senti malade dès la 1ère étape du coup les choses sont un peu différentes. J’essaye de m’accrocher et d’essayer d’aller au bout. Ce n’est pas tout à fait ce que je m’étais imaginé au début l’aventure mais j’essaye de profiter des bons moments malgré la difficulté et les tracas liés à la course. »
Pour d’autres concurrents l’aventure continue en tentant de gérer au mieux l’effort : « Après deux premières étapes dures et belles, ce fut un soulagement de voir l’arche d’arrivée hier. On est ici pour sortir de notre zone de confort pour aller chercher ce qu’il y a quand le corps ne veut plus et que la tête aussi mais que cela continue à avancer. L’étape n’est pas plus rassurante mais il y a 3 CP distants de 10 km. Comme je le dit à mon fils il faut avancer « combat par combat », je pars et je tiens jusqu’au premier CP et ainsi de suite. Je n’ai pas regardé le roadbook une seule fois depuis le début, j’appréhende la course sur une totale découverte à 200%, combat par combat. Hier on a appris le décès du concurrent, on avait eu aussi 3 abandons dans notre équipe, on essaye de ne pas se faire happer par la morosité, j’essaye de garder en tête l’un de mes préceptes : « Si tu penses bien, tout ira bien ». »
Au final lors de cette étape qui passait par l’Erg Znaïgui, pas de surprise chez les messieurs, comme la veille triplé des Marocains. Mohamed El Morabity l’a emporté devant son frère Rachid à 2’41 et Aziz Yachou à 2’43.
Côté Français, Mathieu Blanchard 4ème a cette fois devancé Mérile Robert.
Au classement général, Rachid El Morabity reste leader mais n’a plus que 1’42 d’avance sur son frère Mohammed. Aziz Yachou toujoyrs 3ème pointe à 10’43 devant Mathieu Blanchard à 18’26 repassé devant Mérile Robert pour 4 secondes.
Chez les dames, nouvelle victoire d’étape pour Aziza Raji devant Aicha Omrani et la Japonaise Tomomi Bitoh. Aziza Raji toujours bien installée aux commandes devance désormais de 42’37 Aicha Omrani.