Les résultats du Tour des Glaciers de la Vanoise (Pralognan-La-Vanoise, 73), les 4 et 5 juillet 2015

Une fois de plus la charmante station de Pralognan-en-Vanoise avait tout préparé pour recevoir les 900 traileurs présents venus de tout l’hexagone. Et pour la première fois, l’office de Tourisme aujourd’hui dirigé par Michel Buisson s’était attaché les services de la société de Silvère Bonnet Sibo Conseil, un partenariat gagnant destiné à soulager une bonne partie de la logistique de l’épreuve. Et comme d’habitude, le directeur de course Philippe Delachenal et ses amis de « Courir et découvrir » assuraient le complément. Une bonne dynamique qui aura su attirer les foules de la France entière, les Parisiens en tête venus oublier le rythme métro-boulot-dodo pour courir au cœur d’un des plus beaux parcs de France, celui de la Vanoise. Avec ses aplombs surprenants, ses cascades d’eau azur, ses lacs de montagne, ses névés épars, ses torrents serpentant les vallées où courent marmottes et bouquetins, le Tour des Glaciers de la Vanoise fait partie des courses où tout coureur adepte du trail se doit de participer au moins une fois dans sa vie. Des ingrédients aux saveurs savoyardes qui ont de quoi ratisser large. Et pourtant, peu de temps après un départ avancé à 3h30 du matin pour éviter les pièges de la canicule installée en Savoie, c’est bien un savoyard qui pris très vite les rênes du cortège.

Baptiste Locatelli est un jeune homme de « Pralo » très posé, qui malgré ses 22 ans, a déjà de la bouteille. Un palmarès copieux en ski alpinisme son sport de prédilection, dont plusieurs sélections en équipe de France Junior. Après son Sports Etudes sur Annecy, direction les Dolomites en Italie pour réaliser son stage de fin d’études. Une destination de choix qui lui aura permis de travailler et de progresser quand le dénivelé donne le ton. Si bien que dès la première ascension dans le col des vaches, il avait déjà pris la poudre d’escampette, en terrain connu bien sûr. « Je m’étais vraiment bien préparé pour mon premier TGV et j’avais très envie de gagner cette course, ici dans mon jardin ». Et la stratégie du jeune homme était osée, celle de partir d’entrée de jeu en solo, mais « je voulais être seul pour courir sans pression et faire ma course de mon côté». Un pari tenu puisqu’il dominera l’épreuve aisément s’imposant en 8h12mn30d avec près d’une demi-heure d’avance sur le second.

Derrière le peloton s’égrène ressemblant de plus en plus à une guirlande multicolore. Chacun essayant de faire son chemin et surtout d’éviter les mauvaises entorses ou les chutes possibles avant le lever du soleil. Très vite celui-ci fera son apparition effaçant rapidement la fraicheur matinale pour laisser place à une chaleur écrasante. Les organismes souffrent et plus question d’admirer le paysage. Même si le décor est enchanteur entre le Refuge de l’Arpont et le refuge de l’Orgère, il faut avancer, oublier les conditions extrêmes. Ce sera le cas pour le coureur de Villard de Lans, Denis Beaudoing qui fut « sauvé par les névés sur lesquels je me suis jeté et les nombreux ruisseaux dans lesquels je me suis baigné.» Pris d’un gros coup de chaud dans la dernière difficulté, le col de Chavière, il aura lutté tant bien que mal pour venir à bout des 72 km et 3800m de D+. Et la canicule n’aura épargné personne. Les arrivées se succèdent et les coureurs sont unanimes « quelle chaleur, un truc de fou, mais ce fut magnifique, grandiose. On a quand même envie de revenir ». Bien secoué à l’arrivée, le coureur du Vercors savoure cette seconde place bien méritée. Après une victoire et une seconde place dans son Massif du Vercors c’est à nouveau chez lui qu’il terminera la saison par l’Ultra Trail du Vercors, le 5 septembre 2015.

Clément Poursac, est quant à lui un néo savoyard. Las de la vie Parisienne cela fait maintenant deux ans qu’il est venu vivre en Savoie avec son épouse pour respirer le grand air. Et depuis Valmorel, il gère son site GO-FORUN qui recense de nombreux trails. D’ailleurs, il sera le 19 juillet prochain sur l’organisation du Mad Trail à Valmorel. Mais le jeune entrepreneur est aussi un excellent coureur et malgré « des hauts et des bas » il prendra une belle 3^ème place complétant ainsi le podium. « Je m’attendais à un parcours plus roulant et la dernière ascension du col de Chavière en plein cagnard fut vraiment un chemin de Croix» avouera-t-il au terme de 9h03 d’effort.

Quant à Arnaud Chartrain, venu de la Sarthe, lui aussi termine ravi de son expérience savoyarde. En 4^ème position il fut « heureux de croiser des bouquetins sur ma route. » Il a même décidé de quitter sa Sarthe natale pour venir s’installer en Savoie. Longtemps placé aux alentours des 5^ème et 7^ème places, il aura su parfaitement gérer son effort pour terminer relativement frais, remontant quelques places « pas trop cassé » dit-il et surtout très loin « de mon premier TGV il y a 5 ans où j’étais rentré complètement pulvérisé ». Après une bonne série de courses dans le sud de la France, « l’étape de Pralo sera une excellente préparation pour les France de trail en septembre et surtout l’Endurance Trail des Templiers où j’avais terminé 7^ème l’an passé. »

Nicolas Duhail, encore un parisien habitué à l’épreuve. Très fort l’an dernier où il avait terminé 3^ème avec son frère, il n’aurait pas du revenir cette année. Mais suite au désistement d’un ami le coureur du team Outdoor s’est remotivé peu de temps après une blessure due à une chute en vélo, malgré le manque d’entraînement. « Une fin de parcours difficile cette année à cause de la chaleur » l’invitée surprise de ces derniers jours en Savoie, mais il terminera à une très belle 5^ème place en 9h21’24.

A noter aussi les belles performances de Maxime Besacier de Vourey, 6^ème auteur « d’une course bien gérée une semaine seulement après le Grand Duc » et de Jordane Juschka des hautes Alpes, 7^ème« malgré une mauvaise chute au départ ».

Chez les filles Lauriane Foulet-Morau, ne regrette pas d’avoir quitté la haute Savoie pour découvrir le TGV « un trail au paradis » commentera-t-elle, loin devant sa plus proche rivale. Habituée aux longs formats, la jeune fille de Talloires (24 ans) enchaîne les podiums cette saison. « Le TGV c’est ma distance préférée, celle où je suis la plus performante ». Pourtant elle aussi a connu quelques difficultés, d’alimentation d’abord, la contraignant même à s’arrêter. « Une course en dents de scie » commentera-telle. Alors, saura-t-elle venir à bout de l’Echappée Belle ? Son objectif de fin de saison, le 25 octobre 2015. La sociétaire de Course d’orientation Cœur de Savoie devance l’iséroise d’origine américaine Hillary Gérardi, seconde en 11h15’54 et l’Italienne Alessandra Perona venue presque en voisine depuis son Val d’Aoste ; 3^ème en 11h44’09.

Les résultats