Les résultats du semi-marathon de Paris (75), le 2 mars 2014

33 200 coureurs au départ par un soleil éclatant

Dans des conditions climatiques idéales, le semi-marathon de Paris a été une véritable fête de la course à pied. Au final, victoires Ethiopiennes avec Mulle Wasihun et Yebrgual Melese en 1h00mn08s et 1h09mn23s.

semi-marathon de Paris 2014

Une marée humaine. En ce dimanche 2 mars 2014, l’Esplanade du Château de Vincennes est noire de monde. Les coureurs affluent de toutes parts prêts à en découdre avec les 21,1 km au programme dessinés au coeur de l’est Parisien. De la route des Pyramides à l’Hotel de Ville en passant par la place de la Bastille, ils ont déroulé leurs foulées au rythme des groupes de musique sous un soleil éclatant et dans des conditions climatiques parfaites.

Mais tout ne fut pas rose car un peloton aussi dense implique forcément quelques soucis. Ainsi, on notait des embouteillages monstres sur le périphérique et des coureurs paniqués qui auraient laissé leur voiture avant de s’élancer en petites foulées pour rejoindre le départ. Et dans les transports, ce n’était pas mieux avec une ligne 1 de métro complètement saturée et des coureurs ne pouvant plus monter dans les rames après Gare de Lyon. Et que dire à la sortie puisque la station du château de Vincennes ne parvenait plus à désemplir. C’est ainsi que les participants furent contraints de descendre une station avant.

S’il y eut quelques moments de stress, tout le monde put cependant se rendre sur la zone de départ. Il est vrai qu’il n’y avait pas de quoi paniquer puisqu’il fallut 1h06 mn pour que l’ensemble du peloton passe la ligne de départ, chacun pouvant donc prendre le temps de rallier son sas de départ en toute tranquillité. Un temps que les coureurs élites n’ont pas pris puisqu’alors que les derniers partants s’élançaient à peine, les vainqueurs avaient déjà avalé le parcours avec une victoire de l’Ethiopien Mulle Wasihun en 1h00mn08s et de sa compatriote Yebrgual Melese en 1h09mn23s. Le champion Olympique et du monde, Stephen Kiprotich termine 11e en 1h02mn51s, le sourire aux lèvres mais conscient qu’il lui reste encore du « boulot » pour espérer une belle performance lors du marathon de Londres le 13 avril prochain où le plateau Elite sera exceptionnel avec un lièvre de luxe nommé Gebrselassie. « J’ai bien aimé le parcours surtout dans de telles conditions climatiques mais j’avoue que je suis resté très concentré sur ma course et que je ne sais pas trop où nous sommes passés. J’ai rapidement compris que je n’étais pas en mesure de suivre le rythme. Je vais donc retourner à l’entraînement avec un stop à Londres de quelques jours avant de repartir au Kenya. »

Côté Français, Djamel Bachiri ne cachait pas sa déception avec sa quinzième place et surtout un chrono de 1h05mn19s qui ne lui octroie pas un billet pour les championnats du monde de semi-marathon (Copenhague au Danemark, le 29 mars 2014). « Il fallait faire 1h03mn30s mais je me suis retrouvé tout seul dès les premiers kilomètres. Je suis passé en 30 mn au 10e et en 45 mn au 15e mais ensuite le parcours est moins plat avec des relances et des faux plats. Seul, je n’ai pas pu tenir la cadence. Je suis déçu je l’admets, on verra ce que cela donne au niveau de la sélection mais je n’y crois plus trop. » Pour Corinne Herbreteau, la sélection semble acquise avec sa belle 7e place et surtout un temps de 1h14mn09s. « A 38 ans, c’est pas mal non ? Cela peut donner des espoirs à toutes et à tous. On peut encore progresser à l’approche de la quarantaine ! J’avais pour objectif de faire moins d’1h15, nous sommes parties un peu plus vite que prévue avec Carmen (Oliveras, 8e en 1h15mn10s, NDLR) mais nous étions bien. Au 9e km, je me suis détachée et j’ai réussi à tenir surtout dans cette deuxième partie de parcours qui n’est pas simple.« 

Si au niveau de l’élite, c’était chacun pour soi, ce n’était pas toujours le cas dans le peloton. Dans les foulées de sa compagne, de son compagnon ou d’un ou d’une ami(e), la course est encore plus belle. C’était le cas pour Sabrina Lachheb et Baba Cherif, Parisiens de 28 et 29 ans, deux anciens collègues de bureaux devenus amis et qui ont uni leurs forces pour franchir la ligne en  1h42mn46s. « Tout a commencé lorsque j’ai fait le marathon de Paris l’an dernier, il a voulu s’y mettre aussi, je l’ai fait rêver, » commente Sabrina la plus expérimentée des deux avec ces trois ans de course à pied. « J’espérais 1h40 mais bon ce n’est pas si mal. J’ai eu un peu de mal après la mi-parcours, mais dans la montée au 17e ce fut incroyable. C’était un faux plat montant et j’ai retrouvé toutes mes forces alors j’ai dit « allez, on y va ». Et je dois dire que courir avec un ami gentleman a du bon. Il allait me chercher mes bouteilles d’eau à tous les points de ravitaillement ! » Un gentleman heureux : « C’est sympa à deux, on avale les 21,1 km sans stress, ce n’est que du plaisir. On a parlé de tout et de rien et on s’est encouragé. On a réussi à jamais se perdre, ce fut une vraie course d’équipe. » « Il est juste dommage qu’on soit arrivé un peu tard vers 9h30, » complète Sabrina. « On n’a pas anticipé le monde et on ne s’est pas bien échauffé mais bon, sur la ligne d’arrivée, on oublie tout ça.« 

Ceux et celles qui n’avaient pas de partenaire de course avaient leurs supporters et sur la zone d’arrivée, tous les moyens étaient bons pour retrouver son favori. Cris, pancartes, parapluie ou tout simplement vigilance à l’image de Caroline, Dhelya et Noham tout acquis à la cause de leur mari et papa Rhalem Zouaui, 39 ans qui s’inscrit à deux ou trois courses par an. « Il était stressé ce matin« , commente Noham du haut de ses 9 ans tout fier de s’être levé pour encourager son héros du jour. « Pas vraiment en fait, il a avalé son gâteau diététique et il est parti en scooter tranquillement tandis que nous avons pris la voiture un peu plus tard », explique Caroline heureuse d’avoir pu encourager son mari au départ et d’avoir pu le voir sur la ligne d’arrivée. « Nous n’avons pas pris le risque d’aller sur le parcours, avec tout ce monde on avait peu de chance de le voir et l’ambiance sur la zone départ/arrivée était sympa. » Pour Dhelya, 12 ans, ce fut aussi l’occasion de faire des promesses en affirmant qu’elle souhaite courir elle aussi. « Elle est douée mais j’attends de la voir au départ d’une course car je ne la trouve pas très motivée. Là, c’est l’euphorie, » commente Karim tout sourire même si son chrono de 1h42mn27s ne le satisfait pas vraiment. « Il y avait beaucoup trop de monde pour courir à son rythme. Je me suis souvent retrouvé sur le trottoir pour essayer de passer. Je pense que les vagues étaient trop grosses pour être efficaces mais c’est vraiment une belle course avec une superbe ambiance. Je courais pour l’association les enfants sans cancer pour lesquels j’ai récolté 800 euros environ. Ca motive de courir pour une cause. Entre ça, le soleil, mes supporters et tout ce monde, je dois bien avouer que les 21,1 km sont passés bien plus vite que les 10 km en ville effectués habituellement à l’entraînement! »

Statistiques 2013

• 32 912 classés 
• 33 200 partants
• 40 000 inscrits
• 28,3 % de femmes
• 71,7 % d’hommes
• 13 % d’étrangers
• 68,5 % de franciliens

Une petite phrase que beaucoup peuvent certainement prendre à leur compte tant les visages étaient radieux sur la ligne d’arrivée malgré les signes évidents de fatigue. Au fil des heures, les performances des uns et des autres devenaient de véritables exploits. Les yeux et les bras levés vers le ciel, ils célébraient tous leur victoire, heureux d’être venus à bout de leur challenge du jour. Le cortège semblait véritablement sans fin et d’une densité jamais atteinte.  Au bout du compte, 32 912 coureurs ont célébré leur victoire du jour.

Dernière minute

Il semblerait que sur certains ravitaillements il y ait eu pénurie. L’avez-vous vous aussi constaté ? N’hésitez pas à laisser vos commentaires….  

Les résultats

Hommes
1. Mulle Wasihun (Ethiopie), 1h00mn08s
2. John Lotiang (Kenya), 1h00mn40s
3. Mike Kigen (Kenya), 1h00mn44s
4. Azmeraw Molalign (Ethiopie), 1h00mn55s
5. Ketema Behailu (Ethiopie), 1h00mn58s
6. Robert Kwanbai (Kenya), 1h01mn18s
7. Daniel Salel (Kenya), 1h01mn42s
8. Jackson Limo (Kenya), 1h01mn45s
9. Vincent Chepkok (Kenya), 1h01mn46s
10. Victor Kichirchir (Kenya), 1h02mn08s

15. Djamel Bachiri (France), 1h05mn19s
16. Ahmat Abdou-Daoud (France), 1h06mn44s
17. Mathieu Brulet (France), 1h07mn48s

Femmes
1. Yebrgual Melese (Ethiopie), 1h09mn23s 
2. Georgina Rono (Kenya), 1h09mn31s
3. Sarah Chepchirchir (Kenya), 1h09mn38s
4. Mercy Kibarus (Kenya), 1h09mn42s
5. Monica Jepkoech (Kenya), 1h09mn44s
6. Polline Wanjiku (Kenya), 1h10mn53s
7. Corinne Herbreteau (France), 1h14mn09s
8. Carmen Oliveras (France), 1h15mn10s
9. Eunice Kioko (Kenya), 1h17mn07s
10. Claire Leroux (France), 1h11mn34s

Le classement complet

La vidéo de la rédaction de lepape-info

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