Il faut avoir envie, pour enfiler sa tenue de running, un dimanche matin de mi-novembre, alors que les températures commencent sérieusement à fléchir. Envie de quoi ? De courir, d’abord. De se faire plaisir, et peut-être aussi de souffrir. De se tester. De se dépasser. De partager. Peu en importe la nature, mais il faut de l’envie.
Sur les 7065 inscrits – un record – 5955 ont finalement eu le courage de braver la fraîcheur matinale ce dimanche 17 novembre 2013 pour prendre le départ du 17ème semi-marathon de Boulogne-Billancourt.
L’envie de bien faire était là dès les premières foulées. Partie avec l’objectif lancé par les organisateurs de faire tomber le record de l’épreuve (1h00mn12s par Nicolas Manza en 2008 et 1h09mn26s par Dado Firehiwot en 2009), la tête de peloton a déboulé à toute vitesse sur les quais de Seine. Pas le temps de gamberger. Ni de saluer les cyclistes circulant dans le sens inverse, de l’autre côté de la chaussée dans le Bois de Boulogne. Ni de lever les yeux pour deviner au loin les tours de La Défense dans la brume, au fond d’une longue ligne droite. Passé en 28mn44s après la petite côte du 10ème kilomètre, un groupe de cinq coureurs laissait croire en un nouveau chrono de référence à l’arrivée. Quatre minutes plus tard, Sarah Chepchirchir semblait survoler la course féminine et bien partie pour signer un temps canon devant l’hôtel de ville.
Mais l’envie ne suffit pas toujours, encore faut il que les jambes suivent. En difficulté dans la seconde partie de course, la Kényane, qui a remporté Paris-Versailles et les 20 km de Paris cette année, s’imposait finalement en 1h10mn33s. Pas de record pour cette année.
Pas comme chez les hommes, où l’on a ressenti l’espace d’un instant l’envie d’accélérer le temps. Histoire de connaître plus rapidement la décision des juges officiels. Le Kényan Franklin Chepkwony avait-il réussi à battre le record, après avoir donné tout ce qu’il lui restait de panache dans la dernière ligne droite ? 1h00mn11s, meilleure performance sur le sol français cette année (16ème au niveau mondial). Mission réussie, à une petite seconde près.
Sur un parcours réputé rapide et performant, beaucoup étaient venus avec l’envie de battre leur record personnel. Des envies communes pour des fortunes évidemment diverses.
Les yeux légèrement humides, Séverine Hamel ne quittait pas son sourire radieux. « J’avais hésité à faire le cross d’Allonnes aujourd’hui. Mais je ne regrette pas d’être venue ici, lançait la première Française et troisième féminine. Je ne pensais pas faire un aussi bon chrono (1h15mn47s, nouveau record personnel, ndlr). J’ai eu Carmen (Olivera, ndlr) en ligne de mire au 15ème kilomètre. J’ai vu qu’elle commençait à craquer. Je l’ai rattrapée au 20ème. Et après, j’ai fait 1,1 km de sprint ! Je suis très heureuse, d’autant que j’ai fait quasiment 21 kilomètres toute seule ! ».
Même constat du côté de Sébastien Beltran, deuxième Français derrière Simon Munyutu. « Je me suis assez rapidement retrouvé seul, donc ça n’était pas simple. Dommage, parce que le parcours est assez roulant. Mais je dois quand même établir mon nouveau record personnel (1h05mn48s, ndlr) ».
Au milieu de la large zone d’arrivée où des milliers de coureurs n’en finissaient pas de venir récupérer leur médaille, Jérôme dressait lui aussi un bilan positif. « Il y a quand même de bons « coups de culs », notamment au 17ème kilomètre, je ne m’y attendais pas ! Je bats mon record de plus de quatre minutes (il termine en 1h30mn55s, ndlr). J’aurais voulu passer sous 1h30, mais ce sera pour la prochaine fois ! ».
Pour Grégory, l’objectif avoué avant le départ était de terminer en moins de 2 heures. « Mais ça a été très, très dur, soufflait-il en terminant finalement avec quelques minutes de retard sur ses espérances (2h03mn19s). J’ai eu mal au genou dès le 12ème kilomètre. C’était horrible entre les 16ème et 17ème. J’ai cru que mon tendon allait lâcher ! ». Mais pour celui qui courait là son premier semi, six mois seulement après être passé d’un « footing de 5 à 6 kilomètres le week-end », à un entraînement régulier, l’expérience était loin d’être négative. Au contraire, l’envie de faire mieux était déjà là. C’est l’essentiel.
Quelques chiffres 2013
NB | % | |
Nombre d’inscrits | 7065 | |
Partants | 5955 | 84,3 % |
Finishers | 5817 | 82,3 % |
Coureurs Boulonnais | 927 | 13,1 % |
Coureurs de l’Ile de France | 6539 | 92,6 % |
Coureurs des hauts de Seine | 2783 | 39,4 % |
Nombre d’hommes | 5721 | 81 % |
Nombre de femmes | 1345 | 19 % |
Nationalités représentées | 68 | |
Inscriptions par internet | 6800 | 96,2 % |
Age moyen des hommes | 39,5 ans | |
Age moyen des femmes | 37,5 ans | |
Agen moyal en global | 39,1 ans | |
Participant le plus ancien | 74 ans | |
Participant le plus jeune | 18 ans |
Les résultats
Hommes
1. Franklin Chepkwony (KEN), vainqueur en 1h00mn11s, nouveau record de l’épreuve
2. Abere Kassw Bellay (ETH), 1h01mn07s
3. Abraraw Misganaw Tegegn (ETH), 1h01mn17s
4. James Rungaru (KEN), 1h01mn51s
5. Nicolas Manza Kamakya (KEN), 1h03mn05s
…
11. Simon Munyutu (FRA), 1h05mn38s
12. Sébastien Beltran (FRA), 1h05mn48s
…
14. Hadrien Muller (FRA), 1h08mn16s
Femmes
1. Sarah Chepchirchir (KEN), vainqueur en 1h10mn33s
2. Yebrgual Melese (ETH), 1h11mn55s
3. Séverine Hamel (FRA), 1h15mn47s
4. Carmen Olivera (FRA), 1h16mn04s
5. Jennifer Lozano (FRA), 1h20mn19s
…
Quelques photos du semi-marathon de Boulogne-Billancourt 2013
1 réaction à cet article
Keith
Le parcours était agréable, et contrairement à d’autres courses plus convoitées (20 km de paris, Semi de Paris) il y avait de la place pour courir et les coureurs n’ont pas choisi leur SAS au hasard !
Merci aux meneurs d’allure 1h40 qui m’ont permis de franchir cette barre!!
Par contre il faisait vraiment très froid !