« It’s raining ! ». Au moment de prendre son petit-déjeuner, ce coureur venu d’Allemagne pour participer au marathon de Marseille et profiter de quelques jours de vacances en Provence, grimaçait. A l’image, sans doute, de la plupart des 7 000 concurrents (toutes épreuves confondues), qui ont dû débuter leur journée par un coup d’œil vers le ciel… et constaté, dès 6 heures, qu’il pleuvait donc déjà. Il pleuvait encore à 8 heures pour le départ. Il pleuvait toujours pour l’arrivée du premier homme – le Kényan Martin Kiprugut-Kosgei– à 10h19, et de la première féminine – Elaine Coburn à 11h02. Et parce qu’il était dit que personne ne serait épargné ce dimanche, il pleuvait même davantage lorsque d’autres courageux franchissaient la ligne d’arrivée après 5 heures d’effort.
« C’est vrai que ce matin, je me suis demandée ce que je faisais là », souriait Marie-Laure, venue en voisine d’Aix-en-Provence. En pleine préparation du marathon de Paris qui se courra dans 15 jours, elle participait au relais avec trois collègues. « Trois femmes, et trois blondes, comme moi ! ». Frigorifiée à l’arrivée, elle n’en perdait pas pour autant son sourire et résumait : « Temps pourri mais parcours sympa ! ».
Partis de la Canebière, les marathoniens ont ainsi déambulé à travers le quartier de la Joliette, en plein réaménagement, et tenté de sauter entre les flaques que la pluie ne cessaient d’alimenter. Laissant la porte d’Aix sur leur gauche (7ème km), ils se sont ensuite lancés à l’assaut d’une longue ligne droite de plus de quatre kilomètres, avec l’obélisque de Mazargues en ligne de mire. C’est sur ce large boulevard Michelet que s’est notamment effectué le premier passage de relais (10ème km) pour ceux et celles qui avaient décidé de faire de la course à pied un sport d’équipe. Et si l’on plaignait parfois les coureurs qui devaient se débattre entre les gouttes, on compatissait tout autant pour les relayeurs qui, dans l’attente du passage de témoin, trottinaient sur place et grimaçaient face à ce mauvais tour joué par la météo. Et que dire des bénévoles qui s’acharnaient à transmettre un peu de bonne humeur aux participants. « Je suis rémunérée au nombre d’éponges distribuées », plaisantait ainsi une personne affectée au stand d’épongeage.
Le parc Borély traversé, le 25ème kilomètre franchi, la météo maussade n’enlevait heureusement rien à la beauté de la corniche qui, à défaut d’ôter de la difficulté à un marathon tout de même éprouvant, le rendait assurément agréable. Le 30ème kilomètre coïncidait avec un nouveau passage sur le Vieux Port, puis il fallait s’aventurer dans les allées du Port Autonome pour une dernière boucle que beaucoup ont trouvé difficile. Parce que les dix derniers kilomètres du marathon sont souvent les plus pénibles. Et parce que les organisateurs ont eu beau présenter un tracé remodelé cette année, cette partie reste « la plus dure », comme le constatait Sylvie Boissy. Celle qui se prépare pour les championnats d’Europe des 100 km à Belvès où elle défendra les couleurs de la France (voir la sélection) n’en restait pas moins plus que satisfaite de sa course (bouclée en 3h14), tant au niveau de sa gestion personnelle que du parcours. « J’ai participé à toutes les éditions, et c’est vrai que ça s’est bien amélioré au fil des années », embrayait Jean-Luc. A 53 ans, ce professeur de mathématiques avait lui du mal à sécher ses larmes. « L’émotion, la fatigue »… et un chrono de 3h07, son record, « trois minutes de moins que l’an dernier ».
Pendant que les concurrents continuaient de débouler sur la ligne d’arrivée, tous plus valeureux les uns que les autres, Laurent Courbon regrettait lui deux erreurs d’aiguillage qui ont emmené la tête de course sur un mauvais chemin. Le record n’aurait de toute façon semble-t-il pas été battu, et c’est « sans grande conséquence puisque la distance a bien été effectué, mais c’est décevant, concédait l’organisateur. Le projet est vraiment chouette. Il va maintenant falloir passer à la vitesse supérieure ». Des enseignements à tirer en vue des prochaines éditions. En croisant les doigts pour que le ciel soit lui aussi plus coopératif. « Parce que les gens vont croire qu’il pleut tout le temps à Marseille alors que ce n’est pas le cas », assurait Laurent Courbon.
Les résultats
Marathon
Hommes
- Martin Kiprugut-Kosgei (Kénya), vainqueur en 2h19mn21s
- William Biama (Kénya), 2h21mn31s
- Sammy Chumba (Kénya), 2h21mn31s
- Hamid Belhadj, 2h22mn38s
- Getu Metaferia-Teklu, 2h23mn15s
Femmes
- Elaine Coburn, vainqueur en 3h02mn39s
- Alice Olivier, 3h10mn28s
- Sylvie Boissy, 3h14mn02s
Semi-marathon
Hommes
- Nathan Chebet, vainqueur en 1h08mn04s
- Jean-Claude Niyonizigiye, 1h10mn10s
- Kais Bouziane, 1h11mn28s
Femmes
- Jeanne Collonge, vainqueur en 1h17mn02s
- Mallorie Marquet, 1h29mn40s
- Fabienne Planel, 1h31mn54s
10 km
Hommes
1. My-Abdellaziz El-Mennani, vainqueur en 32mn00s
2. Mohamed Ayman, 33mn30s
3. Alexis Monaci, 33mn45s
Femmes
1. Amandine Sugner, vainqueur en 44mn37s
2. Sylvie Buzzolini, 44mn52s
3. Rosine Zaoui, 45mn42s
Quelques photos du Marseille Marathon 2013