Les résultats du marathon Vert à Rennes, le 3 novembre 2013

On sautille. On s’étire. On prépare ses pieds à l’effort. Dans la grande aire abritée qui leur est réservée, les coureurs occupent le temps avant de participer à la troisième édition du marathon Vert de Rennes. Ce dimanche 3 novembre 2013, le ciel est bleu, le soleil brille, mais le fond de l’air reste frais. Huit petits degrés. « Tu vises combien, toi ? ». « 3h30/3h45, et toi ? ». « Oh, moi, tu sais, je vais avant tout essayer de finir… et de finir bien ! ». Dans la zone commerciale de Cap Malo, dans la banlieue rennaise, les discussions d’avant course se ressemblent. Et l’immense parking où se serrent d’ordinaire les voitures, est pour l’occasion transformé en terrain d’échauffement.

Ils sont environ 1 400 à avoir pris rendez-vous pour le départ de l’épreuve solo, à 9h15. Une heure plus tard, ils seront suivis par 500 équipes de 5 qui vont effectuer le parcours en relais. Tandis qu’un millier de femmes ont elles pour objectif de boucler un parcours de 7,5 km.

Sur l’épreuve reine, comme prévu, le ton est rapidement donné par les athlètes venus du Kenya et d’Ethiopie qui creusent l’écart dès les premières foulées. Pendant que la tête de course s’étire, au 10^ème kilomètre, on attend patiemment le passage du peloton. Gobelets, bananes, oranges sont en place. Les bénévoles sont prêts. L’entrée de Pacé est gorgée de soleil. « J’avais prévu bonnet, gants et écharpe, mais en fait, je n’en ai pas besoin », sourit l’une des responsable de ce poste de ravitaillement. L’élite ne fait que passer. Deux coureurs, puis un, puis sept, puis un. « T’as vu maman, il y en a un qui est à la traîne », lance le petit Antoine. Sourire de sa mère, et des quelques spectateurs. « A la traîne », dans son langage d’enfant, c’est passer en 32 minutes au 10ème km. Autant dire qu’ils sont bien nombreux à être encore plus « à la traîne » et à profiter volontiers des verres tendus par les bénévoles. Ici, la bonne humeur est reine et on a repris un air bien connu « Eau…lélé… eau… lala… ».

Passés en 1h05 à mi-parcours, les premiers déboulent comme des fusées sur le pont qui enjambe la Vilaine, là où d’autres coureurs s’échauffent avant un passage de relais de l’épreuve par équipe. « Ils sont dans les temps ? », questionne l’un d’eux. Comprenez par là : dans les temps pour signer un nouveau record de l’épreuve (2h09mn47s).

Justement, ce chrono est sur toutes les lèvres sur l’aire d’arrivée. L’Ethiopien Abrha Asefa, qui s’est envolé après deux attaques successives aux 32^ème et au 37^ème kilomètres (signant par ailleurs 2mn56 entre le 37^ème et le 38^ème), est à quelques encablures de l’arche finale, et tout le monde se demande s’il va « pouvoir le faire ». Quand il dévoile enfin sa silhouette au bout de la dernière ligne droite, c’est sûr, le record va tomber. 2h09mn00s. Explosion de joie de l’équipe d’organisation, Daniel Jeulin en tête, qui avait fait de cette performance chronométrique un réel objectif. Et lorsque la première féminine, elle aussi Ethiopienne, Yestsehay Desalegn, franchit la ligne, les attentes sont doublement comblées puisqu’elle met aussi à jour la meilleure performance de ce marathon, en 2h33mn08s (contre 2h37mn15s).

Loin de ces préoccupations, des centaines de coureurs continuent d’en découdre. Au 30^ème kilomètre, les foulées se font plus rasantes, les sourires plus crispés. Thimotee, qui souffre de crampes, profite de quelques mots de réconfort avant de repartir. Derrière les tables, les bénévoles sont au petit soin. « On a décidé d’enlever la peau des bananes, ce qu’on ne faisait pas au début. Mais c’est plus pratique pour les coureurs, ça évite qu’ils jettent la peau sur la route et risquent de tomber. Et pour nous, c’est plus facile pour trier les déchets ». Des attentions bienvenues d’autant que « c’est là que l’enfer commence », comme le souligne avec humour un participant.

Il reste douze derniers kilomètres toujours difficiles à gérer. D’autant que le vent a décidé de faire des siennes. « C’était vraiment compliqué dans les sept derniers kilomètres », confiait le premier Français, Christian Roux (2h32mn16s). « Dans la longue ligne droite, ça n’était pas simple, avec le vent de face », complétait Cathy. Venue en « voisine » de Nantes, elle qui se prépare pour un 12 heures dans un mois, a bouclé son marathon en 3h55. « C’était vraiment sympa, et j’ai bien aimé les deux derniers kilomètres dans Rennes. Avec notamment le tapis (vert, ndlr), devant le Parlement de Bretagne ». Un peu plus loin, Arnaud, originaire de Quimper mais qui vit en Belgique, a lui aussi apprécié. « Ca manque quand même d’animations sur le parcours, parfois on se sent un peu seul et il y a quelques faux plats montants pas faciles. Mais cela reste un parcours agréable, surtout dans la campagne ». Une mise au vert appréciée pour un marathon qui porte donc plutôt bien son nom. Cette année, grâce aux kilomètres parcours par les coureurs, et au partenariat avec la Fondation Yves Rocher et Green Ethiopia, plus de 86 000 arbres devraient être plantés en Ethiopie.

Les résultats

Marathon

Hommes

1. Arbha Asefa (ETH), vainqueur en 2h09mn00s, nouveau record de l’épreuve
2. Felix Kiprotich (KEN), 2h09mn43s
3. Matthew Bowen (KEN), 2h10mn57s
…
9. Christian Roux (FRA), 2h32mn16s

Femmes

1. Yestsehay Desalegn (ETH), vainqueur en 2h33mn08s, nouveau record de l’épreuve
2. Workitu Ayana ((ETH), 2h33mn23s
3. Tetyana Vernihor (UKR), 2h34mn56s
4. Murielle Brionne (FRA), 3h04mn00s

Les résultats complets du marathon Vert