Ultra marin du Morbihan 2014
Vivien LAPORTE

Les résultats de l’Ultra-marin du Golfe du Morbihan (Vannes, 56), le 28 juin 2014

Peu connu hors des limites de l’Armorique Vivien Laporte n’avait jamais couru une telle distance. A dessein de bien se préparer, en mars il avait pris part à l’Ecotrail de Paris, où il avait décroché la 7e place.

Au départ en ce samedi 27 juin 2014, cet ingénieur faisait donc plus figure d’outsider que de favoris. Néanmoins, très souriant et semblant très à l’aise, il pointait aux avant-postes en compagnie des frères Ludovic et Christian Dilmi, de Stéphane Ruel, de Guillaume Vimenet récemment vainqueur du Trail de l’Yonne et d’autres concurrents partis trop vit et qui ont rapidement sombré au fil des kilomètres.

A posteriori, cet ex rugbyman est revenu sur son attitude décontractée et plutôt surprenante de la part d’un néophyte : « Je songeais à cette épreuve depuis des années. J’ai commencé à l’envisager en 2009. Cette année-là, alors que je venais de débuter la course, j’avais terminé le Trail 56 et j’avais été fasciné de constater que des gens parvenaient à effectuer 177 km. A partir de là, j’ai décidé de m’aligner un jour sur le Grand Raid. Toutefois, prudent je n’ai pas voulu griller les étapes et je suis monté crescendo en gamme. En 2010, je suis allé au bout des 87 km du Semi Raid et c’est seulement cette année, que j’ai compris qu’il était possible de me lancer dans cette aventure. Pour bien l’appréhender, j’ai visualisé pleins de vidéos, qui décryptent tous les passages délicats. Ce qui m’a évité de partir dans l’inconnu et de ne pas stresser »

Comme de coutume sur ce type de long format, la compétition a fonctionné par élimination. Au 100e km, seuls Ludovic Dilmi, Stéphane Ruel et ce surprenant « Jeune homme » demeuraient encore en mesure de l’emporter.
A ce point de la course, sans avoir à accélérer et suite à une défaillance de ses adversaires, Vivien Laporte a pris le large et ses compagnons de souffrance ne l’ont plus jamais revu.

« J’étais bien« , confiait-il à l’arrivée. »J’avais de bonnes sensations. Je ne me suis jamais affolé. Je me suis délecté de cet environnement magnifique. J’ai couru à la sensation, sans montre ni GPS. Malgré tout, j’ai dû serrer les dents au-delà du 100e km. Afin de conserver un rythme régulier, je me concentrais sur la dernière ligne droite. Je me faisais mon cinéma. En boucle, je me repassais la séquence du type qui savoure ce moment et je me disais que cela allait être moi. Ca me boostait. Après, lorsque j’ai réellement vécu ce moment ce fut génial. Quand j’y réfléchis, je n’en reviens pas de me trouver devant les Dilmi. Au mieux, je rêvais d’un podium. Maintenant, je vais me reposer, puis je me focaliserai sur les Templiers. »

Souvent considérés imbattables sur ce type de terrain adapté aux spécialistes des 24 heures, les Dilmi ont connu des fortunes diverses.
Ludovic Dilmi (17h15mn22s), 3e aux Mondiaux des 24 heures 2012 grâce à un score de 257 km s’est avoué un peu déçu de ne pas accéder à la plus haute marche du podium : «Je suis le Poulidor de l’Ultra Marin (voir les résultats de l’Ultra marin 2013). Une erreur de parcours m’a plombé. Trop souvent, je me suis perdu et j’ai zappé un ravitaillement après le 100e km. D’où un terrible coup de bambou. Quand la machine est repartie, il était trop tard. Pour en revenir au sujet du balisage, si parfois je me suis perdu tout seul, l’organisation a aussi sa part de responsabilité, puisque nous avons été nombreux à nous paumer. Bon, flécher 177 km ce n’est pas évident. Malheureusement, il y aura toujours des gens mal intentionnés toujours prompts à arracher la rubalise à des endroits stratégiques. Je n’en veux pas aux organisateurs, qui nous permettent de fouler ce site somptueux et aujourd’hui j’ai pu constater l’état de ma forme et tout ce qu’il reste à entreprendre avant les mondiaux prévus le 6 décembre à Taipeh »

Quant à Christian Dilmi, 4e en 17h55mn53s, il n’a jamais été en mesure de se mêler à la lutte, faute de ne pas avoir encore pleinement récupérer des France des 24 heures, où il a acquis le titre le 06 avril 2014.
Devancé par un Stéphane Ruel (17h16mn54s) survolté, émus aux larmes et qui a promis à son épouse de lui offrir des crêpes ce soir en raison des sacrifices qu’elle consent sur l’autel de cette passion dévorante, le plus jeune des Dilmi se rendra également à Taiwan en fin d’année.

Coté féminin, Sylvie Hascoët  (21h06mn41s) a pris le meilleur sur Marie Frottier (23h11mn32s) et Annie Paringaux (23h33mn42s)

Enfin, Bernard Landrein, le directeur de course galvanisé par le succès de cette 10e édition qui a rassemblé 5600 coureurs a annoncé qu’il ne comptait prendre sa retraite maintenant et qu’il souhaitait continuer.

Les résultats

Hommes

  1. Vivien LAPORTE, 16h26mn48s
  2. Ludovic DILMI, 17h15mn22s
  3. Stephane RUEL, 17h16mn54s
  4. Christian DILMI, 17h55mn53s
  5. Arnaud HAIRIE, 18h28mn30s
  6. Eric PLENNEVAUX, 18h35mn58s
  7. Stephane CADIOU, 18h45ùn55s
  8. Hervé LUCAK, 19h15mn53s
  9. Vincent BOURDON, 19h16mn55s
  10. Olivier OLLAGNIER, 19h18mn37s

Femmes

  1. Sylvie HASCÖET, 21h06mn41s
  2. Marie FROTTIER, 23h11mn32s
  3. Annie PARINGAUX, 23h33mn42s
  4. Nathalie CHEVALIER, 25h25mn05s
  5. Sylvie PRIEUR, 25h52h59s
  6. Gabriele CÉLETTE, 26h15mn11s
  7. Valerie POULAIN, 28h31mn43s
  8. Anne RAIMBAU, 29h18mn37s
  9. Stéphanie GICQUEL, 30h15mn20s
  10. Manuella SELARD, 31h12mn16s

Les résultats complets de l’Ultra marin du Raid du Claude du Morbihan 2014 sur la fiche de la course

Quelques photos