Que ce soit sur 70 km en solo, en relais pour la Saintelyon ou sur 42 km en solo sur la Saintexpress, l’édition 2012 de cette grande classique de la course à pied sera une nouvelle fois marquante. Certainement ce qui fait l’histoire de la SainteLyon avec chaque année des conditions différentes et toujours de magnifiques histoires.
En 2010, ce fut une course dans le froid et sur terrain enneigé et glacé ; en 2011, un temps clément mais de la boue et des larmes avec 2000 abandons ; cette année, ce sera le froid avec des températures négatives ; un ciel clair une grande partie de la nuit avant des chutes de neige durant toute la matinée ; un terrain gelé occasionnant de nombreuses chutes et plus de 12 000 partants.
Parmi eux, 6500 postulants pour relier en solo le Parc des Expositions de Saint-Etienne et le Palais des Sports de Gerland de Lyon. A quelques minutes du départ, ils sont tous dans le froid, tentant de se réchauffer et se posant encore et encore les mêmes questions quant à la tenue de course à adopter et ce qu’il faut ou non glisser dans le sac à dos.
Et pourtant cela fait des heures, que chacun tente de gérer son temps tant bien que mal en se glissant pour les uns dans un sac de couchage, pour les autres dans une couverture de survie, en préférant discuter entre amis ou encore en visitant le village course de fond en comble. Mais là, il n’est plus question de réfléchir, il faut s’élancer et enfin mettre à profit sa préparation.
Sur ce parcours difficile, composé à 50% de route et 50% de chemins avec 1500 m de dénivelé positif pour 1900m de dénivelé négatif, la masse mais aussi quelques élites étaient au rendez-vous. En effet, si Erik Clavery, vainqueur l’an passé n’était pas au départ, son dauphin Emmanuel Gault était bel et bien présent et décidé à grimper sur la plus haute marche du podium. Emmanuel Meyssat, champion de France du Trail National court 2011, qui devait effectuer sa grande première sur l’épreuve, ayant été contraint à renoncer en raison d’une fracture de fatigue, Emmanuel Gault devait se méfier de Romuald De Paepe, très rapide sur circuit roulant, de Pierre-Laurent Viguier, 2h25mn sur marathon et déjà 8e aux Templiers (voir les résultats des templiers 2012) ou de Fabien Chartoire.
Et c’est donc à un départ très rapide que nous assistons. Dès le début de la course, les hommes forts se placent en tête de course avec une petite surprise : la présence d’Alexandre Rognon, un Français habitant en Suisse valant 2h33 sur marathon et ayant déjà terminé 35e de Sierre Zinal. Il passe en tête aux premiers pointages et au poste de ravitaillement de Saint Christo au 16e km. « Il ne faut pas trop s’inquiéter dans ses cas-là. La course est longue. Aucun de nous ne le connaissait, je ne me suis donc pas pas posé de question en me disant : on verra dans quelques kilomètres, » explique Pierre Laurent Viguier.
Effectivement, au 45e km, Pierre Laurent Viguier et Emmanuel Gault sont seuls en tête. Fabien Chartoire est troisième à quatre minutes tandis qu’Alexandre Rognon ne franchira pas la ligne d’arrivée (il disparait des classements après Saint Genoux). Le podium se dessine, Alexandre Mayer quatrième ne semble déjà plus en mesure de revenir sur les trois hommes.
En course, les conditions sont de plus en plus difficiles avec le froid mais surtout un terrain enneigé et même glacé occasionnant de nombreuses chutes et abandons (ils seront plus de 3000 sur l’ensemble des courses). « Je suis tombé de nombreuses fois, » explique Emmanuel Gault sur la ligne d’arrivée. « Les conditions étaient très difficiles mais à chaque fois, je me suis relevé et je suis revenu. » « Il était impressionnant, » raconte Pierre Laurent Vivier (5h22mn32). « Il tombait et revenait, il avait la hargne, on sentait que cette fois, il ne voulait pas laisser échapper cette victoire. »
Mais cette victoire, Emmanuel Gault a dû aller chercher. A dix kilomètres de l’arrivée, les deux hommes sont encore ensemble, le mano à mano continue. Dans les dernières bosses, Emmanuel Gault attaque, son partenaire de course ne parvient pas à tenir le rythme et lâche. Il franchit la ligne les mains au ciel en 5h16mn02s, signant enfin sa première victoire.
« C’est énorme. Après trois places de deuxième, je l’emporte enfin. Je me suis senti bien toute la course, j’avais de super jambes. Les conditions étaient difficiles, mais je la voulais tellement, surtout après ma saison difficile. » Pierre Laurent Viguier n’avait aucun regret : « Je n’ai rien lâché mais il était plus fort. Après, lorsqu’il est parti j’avoue que j’ai trouvé ça un peu long. ».
Fabien Chartoire (5h29mn08), lui, n’aura jamais pu vraiment lutter pour la victoire. « C’est encore un peu long pour moi. Je suis en train de passer le cap mais je n’ai pas encore la caisse suffisante pour lutter à armes égales. Manu connait parfaitement le parcours et cela s’est senti. Les deux premiers étaient les plus forts, c’est indiscutable. »
Chez les femmes, le plateau était bien moins dense avec les absences entre autres de Fiona Porte, blessée et de Maud Gobert, en piste à San Francisco. Mais Cathy Dubois (vainqueur en 2007) et Karine Herry étaient là pour assurer le spectacle sans compter de belles surprises… Sur la ligne d’arrivée, c’est La Lyonnaise Cathy Dubois qui se présente la première. Après 7h13mn24s d’effort, elle remporte donc pour la deuxième fois la Saintelyon. « C’est une course mythique. En 2007, je débutais en trail. J’espérais cette année accrocher le podium sans trop savoir où j’en étais car je n’ai décidé de venir qu’il y a un mois et demi. Le parcours était difficile avec la neige et surtout la glace mais je me suis prise au jeu. J’ai joué sur la fraîcheur en course et au mental. Bien sûr, depuis que j’ai ouvert ma salle de sport je travaille beaucoup, j’ai aussi deux enfants et il n’est pas toujours facile de s’entraîner mais c’est aussi une force et une source de motivation. Sur le bitume, je me suis donc accrochée et j’ai pris la première place dans une montée juste avant saint Christo. Je termine avec des crampes mais vraiment heureuse. C’est génial de regoûter à la victoire sur une telle course »
Liliane Cleret 7h22mn02s et Anne-Sophie Austrui, 7h34mn23s complètent le podium tandis que Karine Herry se classe 4e. « J’ai fait une belle course, » explique Liliane Cleret. « J’ai surtout eu peur de tomber après une première grosse chute sur la tête alors je suis restée prudente. On ne sait jamais ce qui va se passer. Je n’ai jamais vraiment cherché à attaquer, je n’avais de toute façon strictement aucune information sur les écarts. » Même réflexion chez Anne-Sophie Austrui qui tenait à saluer Karine Herry qu’elle avait doublée à 700 m de l’arrivée. «C’est une grande championne, je lui tire mon chapeau car elle a tout donné pour espérer garder et reprendre sa troisième place. C’est une grande dame du trail, il ne faut pas l’oublier. »
Une Karine Herry qui ne cherchait aucune excuse si ce n’est une saison un peu trop longue et la course en plus qu’elle n’aurait peut-être pas dû faire. « J’ai enchaîné un peu trop cette année et j’ai un peu de mal sur ce type de parcours car ce n’est pas assez montagneux. J’ai la place que je mérite, j’ai essayé de tenir mais décidément cette course ne me sourit pas. »
Sur la Saintexpress, Benoit Holzerny était au départ et figurait comme grand favori. Il s’impose en 3h08mn54s devant Stéphane Vinot et Bruno Rey.
Les inscriptions commenceront le 15 avril 2013 et rendez-vous est pris pour le 8 décembre 2013 pour la 60e édition de la Saintelyon.
Les résultats
- SainteLyon – 70 km
Hommes
1. Emmanuel Gault, 05:16:02
2. Pierre Laurent Viguier, 05:22:32
3. Fabien Chartoire, 05:29:08
4. Alexandre Mayer, 05:43:39
5. Sébastien Bresle, 05:46:20
6. Philippe Prost, 05:52:32
7. Nizar Sghaier, 05:54:25
8. Florian Racinet, 05:59:57
9. Antoine Allongue, 06:01:17
10. Gwen Masson Scheffer, 06:02:31
Femmes
1. Catherine Dubois, 07:13:24
2. Liliane Cleret, 07:22:02
3. Anne-Sophie Austrui, 07:34:23
4. Karine Herry, 07:34:45
5. Cécile Faulcon, 07:38:35
6. Laurie Atzeni, 07:39:26
7. Alexandra PiedigrossiI, 07:39:52
8. Amandine Roux, 07:47:15
6 500 inscrits en individuel – 4034 classés (28 % d’abandon)
300 randonneurs
- Relais à 2
- relais à 3
- relais à 4
- Saintexpress – 42 km
Hommes
1. Benoit Holzerny, 03:08:54
2. Stéphane Vinot, 03:20:48
3. Bruno Rey, 03:23:24
4. Laurent Marquis, 03:24:26
5. Damien Trivel, 03:25:48
6. Florian Madrignac, 03:30:20
7. Philippe Merieux, 03:36:37
8. Lionel Cachot, 03:36:37
9. Patrice Patris, 03:38:05
10. Patrick Boinon, 03:38:42
Femmes
1. Louise Basty, 03:57:20
2. Charlotte Maurin, 04:01:57
3. Laure Rebuffet, 04:14:00
4. Sophie Rousselet, 04:17:05
5. Michele Goiffon, 04:29:58
6. Véronique Dupras, 04:29:59
7. Corinne Hatin, 04:36:33
8. Marielle Fournel, 04:37:21
9. Alexine Lafay, 04:40:23
10. Isabelle Sadot, 04:44:41
2500 inscrits – 2000 classés (20% d’abandon)
Les résultats complets sur le site internet de la Saintelyon
Quelques photos
1 réaction à cet article
yannickm
La sainté Lyon mon premier trail long j’ai adoré.
Ambiance tendue au parc des expos à saint étienne après avoir attendu et cogité en buvant un bon thé servi par des bénévoles géniaux, voila je sors à 23h15 température extérieur -3 il n’y a pas de vent l’équipement est parfait je suis Ready.
Entouré de collègue nous sommes tous heureux d’y être les frontales s’allument et TOP c’est minuit on est lachés 3 mois que j’attendais ce top départ pour ces 70 km. Je reste prudent la première petite cote de sorbier me met en jambe tout va bien mais la neige et le verglas sont maintenant de la partie. Beaucoup de neige j’évite les chutes alors que tout autour de moi les participants trébuche lourdement moi pas enfin pas encore. 16km saint christo premier ravito je m’arrête mange un peu 1h16 de course. Je suis bien et je monte direction le point culminant la neige est partout je dirai environ 20 à 30 cm suivant les portions en traversant une route lourde chute mais je repars aussitôt je me dis un trail sans chute c’est peut être pas un trail. Le vent nous accueille au sommet de cette course. J’arrive à sainte Catherine 28km 2h20 je mange un bout et après un bilan le constat est clair tout roule je vais bien. Je décide donc d’accélérer la descente j’adore je vais donc allonger et rester prudent lors des passages raid. Le bois d’arfeuille très technique la boue est de partout j’ai les pieds qui baignent dans un mélange pas très agréable. Je glisse mais je vais vite. 3iem ravito saint genoux 36km je refais un bilan je suis très bien pas de douleur aucune mais attention il ne faut pas se cramer je suis qu’à la moitié du parcours. De la boue des randonneurs la nuit est totale dans les sous bois je me sent seul je m’accroche pendant quelques kilomètres à un relayeur. Ensemble nous ratons un fléchage heureusement il reste attentif et aperçoit une frontale, plus haut, on revient sur nos pas on à perdu à peine 2min rien de grave je reste positif. Dés lors je resterai attentif pour pas louper une balise, de plus je suis bien seul maintenant… Je traverse le bois de la Dame, ha je viens de faire un marathon 42 bornes je décide de mettre mon mp3 un peu de musique pour m’oublier un peu malheureusement 15 min plus tard il ne fonctionne plus bref… je m’enfile une barre de céréales je m’hydrate régulièrement . Km47 4H10 de course je suis à soucieu les bénévoles sont toujours la, mes réserves de poweraid s’amenuise je décide de faire un arret très très court un trailleur pose un reste de coca au sol pas le temps de sortir mon gobelet je saisi la bouteille bois 2 gorgés et c’est reparti. Du bitume, je décide de garder un bon rythme mais je reste prudent j’arrive à chaponost un monsieur m’encourage et m’annonce tu es 34 !!! je me retourne quoi ??? 34 allé courage Merci monsieur! Je prend confiance en moi. Beaunant le dernier ravito de l’eau un bout de pain d’épice un gel mais j’ai mal aux ischios je parle à mes jambes pas de crampes pas maintenant. Je retrouve le dossard 70 qui à partagé un bon bout de chemin avec moi il à mal au genoux j’échange trois mots avec lui on s’encourage. 60 kilos et cette côte à 20 % pour moi ce sera marche rapide avant le final plus que 10. Je suis à lyon c’est long je ne peux pas allé plus vite pourtant j’aimerai en terminer enfin j’arrive à Gerland 6H15 je suis 19iem je suis heureux soulagé c’est un véritable bonheur de retrouver ses proches après un tel effort. Aujourd’hui mes chevilles me font souffrir mais je suis sur de revenir sur ce parcours…