Les résultats de La Rochambelle à Caen (14), le 15 juin 2013

Caen, samedi 15 juin 2013, 18h15, rue du Chemin Vert. Une femme sort de son immeuble. Signes distinctifs : elle porte un tee shirt rose et une écharpe à plumes, également rose. Quelques mètres plus loin, sur le périphérique de la ville normande, les automobilistes, eux, voient rouge. L’heure de pointe ?  Non, mais dans moins d’une heure, 18 000 femmes prendront le départ de La Rochambelle, course féminine – la deuxième de France – au profit de la lutte contre le cancer du sein.

Le départ est imminent et ça se voit ! Il y a des bouchons, donc. Et surtout, les grandes artères autour du Mémorial deviennent progressivement noires… de rose !  La couleur phare de ce début de soirée est partout, jusqu’au bout des ongles du responsable de l’organisation, Yves Martin.

Le soleil brille, les minutes défilent et l’on a l’impression que la température augmente. En grande partie grâce à l’échauffement qui assure l’ambiance. Au milieu de la foule, Laura Flessel, marraine de l’événement, signe quelques autographes et prend la pose pour des photos souvenirs. La double championne olympique d’escrime ne boude pas son plaisir d’être là pour marcher au milieu de milliers d’anonymes. « La course, je n’ai jamais aimé ça, ça m’a toujours demandé un gros effort psychologique pendant ma carrière. Mais je suis là pour me faire plaisir. Et pour véhiculer des valeurs. La marche, c’est déjà un effort. Or je suis là pour la promotion de l’effort physique pour les bienfaits de la santé. Et pour dire aux femmes de se faire dépister ».

Cette année, 108 000 euros seront reversés à la lutte contre le cancer du sein grâce à l’événement. Et la maladie est dans tous les esprits. Laura Flessel est d’ailleurs venue avec une amie proche, Elisabeth, qui a elle-même dû se battre contre un cancer du sein. A quelques minutes du départ, la jeune femme ne cache pas son émotion : « J’en ai la chair de poule. C’est très émouvant de voir autant de monde se mobiliser pour cette cause ».

A quelques foulées de là, Delphine, Simone, Camille et Christelle, sont venues en famille et attendent le coup de canon. D’ordinaire plutôt adeptes de la gymnastique ou du vélo, elles changent leurs habitudes, pour la bonne cause. Pendant cinq kilomètres, elles vont donc marcher (la plus jeune n’a que huit ans) pour ce rendez-vous auquel elles sont fidèles depuis quatre ans, « pour la solidarité et la fête ».

Lorsque la marée humaine s’élance, en plusieurs vagues pour éviter de trop gros embouteillages, la bonne humeur ne tarde pas à se faire sentir. « Vous êtes fatiguées ??? On n’est pas fatiguées !!!! », entonnent les héroïnes du soir. Ici on s’arrête pour déguster un sushi gentiment offert par un restaurant du coin. Là, on fait une bise à une connaissance qui sirote tranquillement une bière à la terrasse d’un café. Dans une rue piétonne du centre-ville, une haie d’honneur de spectateurs accompagne le cortège jusqu’à l’Hôtel de ville. Dernière vue plongeante sur la vague rose avant de rejoindre l’arrivée, au stade Hélitas.

Après avoir récupéré leur sac souvenir, les participantes profitent des derniers rayons de soleil de la journée pour débriefer une soirée réussie. « C’est vraiment animé et entraînant, notent Estelle et Aurélie qui ont effectué le parcours en courant. On était déjà là l’an dernier et on a cette fois entraîné nos mamans (61 et 75 ans) et tout un groupe. On les attend. On était quatorze au total avec nos conjoints et on va tous se retrouver au restaurant ».

Même programme pour une joyeuse troupe venue de Bagnoles de l’Orne, dans le département voisin. C’est autour d’un bon repas que Geneviève et ses acolytes s’apprêtent à rejoindre leurs maris venus … à vélo après une « balade » de 120 kilomètres. Les sept femmes ont bouclé leur première Rochambelle. De la plus jeune (12 ans), à la plus âgée (73 ans), toutes se disent ravies de la « très bonne ambiance. La foule est impressionnante, avec du rose partout devant et derrière nous. Et tout ça pour la bonne cause, pour une maladie qui peut toutes nous toucher ».

Preuve que tout le monde est sur la même longueur d’onde, Yamna Oubouhou, vainqueur symbolique de cette épreuve non chronométrée, livre un discours similaire : « On est toutes concernées par le cancer du sein, même sans en être atteinte directement ».

Un peu plus loin, Isabelle venue avec sa fille Manon, 8 ans et demi, conclut : « L’aspect caritatif est vraiment déterminant dans ma participation. C’est un peu fou de voir tout ce monde et tous ces hommes qui nous encouragent. J’aurais bien voulu venir avec ma fille de 10 mois. J’étais enceinte d’elle lors de La Rochambelle l’an dernier. Je l’emmènerai peut-être l’an prochain ! En attendant je vais aller rejoindre mon mari qui lui sera au départ du semi-marathon demain ! ». A Caen, le week-end de course à pied ne fait que commencer. Ce dimanche, 9 000 coureurs participeront à ces Courants de la Liberté 2013, sur 10 km, semi ou marathon.  

Quelques photos de La Rochambelle 2013