Les résultats de La Parisienne, le 9 septembre 2012

La belle victoire de Ginette, Hélène et Nicole

Il y a un peu plus de deux mois, nous avions suivi leur entraînement dans le Bois de Boulogne. Ce dimanche 9 septembre 2012, Nicole, Ginette et Hélène ont participé à la 16ème édition de La Parisienne. Pour prouver que cancer et activité sportive ne sont pas incompatibles. Bien au contraire.

La Parisienne 2012 Sport et Cancer

C’est l’histoire de trois femmes qui, comme des milliers d’autres, avaient décidé de courir ce dimanche 9 septembre. Pour Ginette, Hélène, et Nicole (lire ici plus d’informations sur leur histoire), le rendez-vous avait été donné à 9 heures, à la sortie du métro Trocadero. Tout le monde est à l’heure. Il fait très beau, les trois sportives sont solidement entourées par leur coach, Marie-Laure, et elles semblent prêtes à participer à leur première Parisienne. Vraiment prêtes ?

Non, car leur histoire est celle de nombreuses femmes qui, à trois quarts d’heure du coup de starter, se posent cette incontournable question : où va-t-on trouver des toilettes ? Renseignements pris auprès d’une bénévole, les plus proches se trouvent de l’autre côté du Pont d’Iéna. Pas question de traverser. Parce que La Parisienne, ce sont des milliers de femmes qui affluent vers les SAS de départ. Cette année, elles étaient 28 000 à avoir réservé leur dossard.

En guise de toilettes, la joyeuse bande aura donc droit à quelques buissons, à quelques mètres de l’esplanade du Trocadero. La scène est cocasse et offre une séquence de francs éclats de rire.

La Parisienne 2012 Sport et CancerCa tombe bien, car l’histoire de ces femmes est celle d’un sourire. Un sourire retrouvé après avoir traversé la douloureuse épreuve imposée par un cancer. Et ce sourire, il est bel et bien là dès l’échauffement. Sur la ligne de départ, le rythme imposé par les deux coaches sur le podium est soutenu. On saute, on bouge, on crie. Et on sourit, donc.

Marie-Laure prend alors la parole : « On essaie de rester toutes ensemble pendant deux kilomètres ». Après, on verra…. Hélène, certainement la moins entraînée du groupe, est aussi la plus perplexe sur ses capacités. « Je me fatigue vite, ça m’énerve. Mais ce monde, c’est sympa ». Et puis Hélène est d’origine polonaise : « Et là, nous sommes place de Varsovie, c’est un signe ».

Quelques minutes plus tard, le cortège quitte la place pour se lancer sur l’avenue des Nations Unies. Pas facile de trouver sa propre cadence, il faut laisser le temps à la foule de se disperser. Hélène se réjouit d’entendre le son des tambours dès la première centaine de mètres. 600 musiciens sont répartis tout au long du tracé. Ginette les salue, sourit à la foule.

La Parisienne 2012 Sport et CancerLa route s’incline légèrement pour rejoindre le quai de Seine. Nicole a l’oeil : « Ha, on vient de passer le premier kilomètre ! » Peu après, le petit groupe se scinde. Nicole et Ginette devant, Marie-Laure et Hélène un peu en retrait. Sur le bord de la route, les spectateurs sont massés, aux aguets, prêts à déclencher l’appareil photo au passage de leur favorite. « Allez tata !!! » Le cri attire l’oreille de Nicole. Celle qui a fait de l’athlétisme lorsqu’elle était adolescente est venue avec un comité de soutien : sa sœur, sa nièce, son mari, banderole à l’appui, lui ont donné rendez-vous à plusieurs points du parcours.

« Au troisième kilomètre, je risque de ralentir un peu, ne me cherche pas », prévient Ginette. Le troisième kilomètre est synonyme de ravitaillement. Quelques gorgées d’eau, et c’est reparti. Nicole semble plutôt en jambes, elle s’échappe. Un kilomètre plus tard, après avoir passé le Musée du Quai Branly, Ginette savoure. « La prochaine fois que je me promènerai ici, je me rappellerai ce que j’ai fait ». Passé le 5ème kilomètre, la longue ligne droite de l’avenue du Suffren se présente. « L’arrivée est au bout ? », questionne l’ancienne salariée de l’OCDE. Non, il faudra encore tourner à gauche pour rejoindre l’Ecole Militaire. Ginette grimace, s’accroche dans le dernier virage. Vient alors l’arche d’arrivée. Le chrono affiche 45 minutes. « Waouh !! ! Je suis contente de moi ! Je savais que je valais entre 40 et 45 minutes. Je n’ai pas pu courir à mon rythme au début, donc j’aurais pu faire un peu mieux. Je ne me sens même pas fatiguée. Quand on y pense, ce n’était rien en fait ! Mais je me souviens de la première fois où j’ai couru. J’étais très essoufflée au bout de 10 minutes ! Là, je ne me suis même pas arrêtée. Ca me prouve que je suis capable de faire des choses que je n’imaginais pas. C’est très positif pour la vie en général. Je suis très heureuse ».

Nicole, arrivée deux minutes plus tôt, a retrouvé les siens. Son fan club s’est même étoffé : son fils et son petit-fils de 13 mois sont présents. « J’ai bien aimé, il y a une très bonne ambiance. C’est motivant. On oublie l’effort ». Hélène, elle, l’avoue : « Je me suis arrêtée souvent, mais Marie-Laure m’a beaucoup poussée. Je suis contente, c’est une super ambiance, dans un cadre magnifique ».

Leurs sourires suscitent alors une question : quid de la suite ? « L’année prochaine, je reviens, promet Nicole. Pour faire mieux, et cette fois avec ma famille. J’aimerais venir avec mes nièces, et ma sœur ». Ginette, elle, s’est inscrite sur le 5 km d’Odyssea, le 7 octobre prochain (voir la fiche de l’événement) et souhaiterait « faire le 10 km en 2013 ». Quant à Hélène, elle « aimerait bien continuer à courir ». Dans l’immédiat, elle va partir un mois en Pologne en octobre. « On a prévu une réunion de famille. Et je me demande si je ne vais pas y aller avec le tee-shirt La Parisienne et une petite jupe ». L’histoire est donc loin d’être terminée.

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Les résultats

1. Clémence Calvin, vainqueur en 21mn37s
2. Laurane Picoche, 22mn03s
3. Alice Rocquain, 22mn23s
4. Tenke Zoltani, 22mn24s
5. Marie-Amélie Juin, 22mn32s

Les résultats sur le site de la Parisienne.

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