La Corrida de Toulouse est devenue en quelques années une épreuve de référence dans la région Midi-Pyrénées. Et chaque année, elle grandit encore et toujours comme pour nous prouver un peu plus que l’on peut vraiment s’attendre à tout avec elle… et qu’elle ne semble plus avoir de limites. Près de 3700 partants cette année (3200 sur le 10km et 500 sur le 3km), c’est tout de même près de 600 coureurs en plus qu’en 2012. Phénoménal !
Ah, cela fait longtemps que l’on attendait le retour de l’été dans la ville rose. Des semaines, des mois… pour ne pas dire des années. Et cette fois la météo ne s’est pas trompée, toutes les prédictions convergeaient : il allait faire beau et chaud sur le premier week-end de juillet. Même très chaud avec des pointes à plus de 30°C et les organisateurs, bien décidés à ne pas se laisser surprendre, avaient prévu suffisamment d’eau pour remplir quelques piscines olympiques ou à défaut les corps les plus desséchés. Du coup, course ou pas course, la ville et son hyper centre grouille de monde. Les terrasses sont noires de monde – qui n’a pas connu ce délicieux instant à déguster un bon petit plat à la tombée de la nuit avec l’hôtel de ville et ses briques rouges illuminées par un dernier rayon de soleil en face de soi a sûrement raté quelque chose dans sa vie – mais surtout les quais de Garonne, enfin rendu accessibles après la lente décrue des eaux sont envahis. On se serait cru, sous le coup des 22h, en plein après-midi sur les bords de l’océan.
Bref les coureurs, serrés, mal à l’aise dans leur tee-shirt toujours pas assez respirant dans ces cas-là, ont pu profiter d’une ambiance à la Tour de France. Et c’est sans nul doute là que réside une grande part du succès de cette épreuve. Cette irrésistible envie de pouvoir courir libres de toute entrave dans les rues d’une ville que beaucoup reconnaîtront facilement comme l’une des plus festives et vivantes de France !
Oh c’est certain que côté performance, on peut toujours repasser. Ce n’est jamais sur la Corrida que l’on doit venir si l’on veut « exploser » son record. Avec la chaleur, les nombreuses relances dues aux virages, les petits « coups de culs » sur les descentes et montées de ponts, les descentes et remontées des quais, avec surtout les spectateurs à éviter, les chemins à se frayer dans le flot incessant des coureurs, l’endroit et le moment ne sont pas idéalement choisis. Mais côté ambiance, difficile de faire mieux. On y vient entre amis, en famille, entre collègues, avec ses parents, avec ses enfants et il est tellement aisé de s’asseoir ensuite à une terrasse du coin pour profiter pleinement du reste de la nuit.
La Corrida, cette année, a sonné le retour de l’été et c’est peu de le dire. Les corps attendaient cela avec tant d’impatience que la fête n’en a été que plus grandiose. Des milliers de coureurs pressés tout autour de la place du Capitole, choisissant un sas programmé pour ne pas trop piétiner, la sensation est là. Comme si le stade toulousain avait de nouveau remporté le championnat de France. On se mettrait presque à chercher le bouclier partout.
Bien en amont, les riverains ont été prévenus et personne ne semble bouder cette soirée. C’est aussi officiellement le début des vacances. Tout est donc réuni et sans doute, Serge Lévy, instigateur de l’épreuve, qui s’en est allé depuis un an et demi maintenant, doit il apprécier la scène de là où il se trouve. Il a tellement œuvré pour le monde de la course à pied dans la région et même en France, qu’à l’heure du départ bien des pensées s’envolent vers lui. Il a laissé son bébé en de bonnes mains… L’association « Corrida de Toulouse » connaît son travail sur le bout des doigts. Du professionnalisme à tous les étages et sans nul doute ici, une autre bonne raison qui fait aujourd’hui une telle réussite. Serge doit être fier, lui dont le stade portant son nom, du côté de Sesquières, était officiellement inauguré quelques heures plus tôt par le maire de la ville en personne, Monsieur Cohen !
Et les résultats dans tout ça, me direz-vous ? Hé bien sans nul doute, ils passent en second plan. On retiendra que Nicolas Fernandez n’a toujours pas trouvé de rival à sa poigne sur une épreuve qu’il affectionne tout particulièrement, signant donc assez facilement sa cinquième victoire, que Nassera Dheily, elle, n’a pas réussi la passe de six sur le 3km. Elle s’est fait battre cette fois par la jeune et pétillante, Géraldine Ramon qui a mis ses pas dans ceux de son père pour barrer la route à son aînée, qui en âge, aurait tout aussi bien pu être sa mère.
Sur le 10km, Damien Brulet et Jérôme Andrieu complète le podium. Le chrono est au-dessus de 31mn. Nawal Pinna gagne encore laissant Aurélie Alguacil à quelques centaines de mètres. Sur le 3km, le niveau était des plus relevés cette année et cette distance, qui au tout début, semblait être un prétexte à faire courir les plus jeunes, est devenue aujourd’hui, une vraie compétition à part avec plus de 500 coureurs au départ. Damien Bévenot, que l’on a plus l’habitude de voir évoluer sur des distances plus grandes, l’emporte facilement devant un Hassan Mazouzi qui lui doit aller jusqu’au bout de son sprint pour battre Benjamin Michot.
On peut conclure facilement ce papier en rappelant qu’une partie des bénéfices de la Corrida sera reversée, comme de coutume, aux associations Ela et «Les Greffés de la Moëlle Osseuse » et que cette année les organisateurs ont également décidé de venir en aide aux sinistrés de Saint-Béat par le biais d’une association spécialement créée suite aux inondations que l’on sait tous !
Comme quoi cette Corrida a toujours autant de cœur ! Et c’est ce qui fait qu’elle est aussi dans tous les cœurs des Toulousains.
Les résultats
Hommes
1. FERNANDEZ NICOLAS, 31mnO4s
2. BRULET Mathieu, 31mn28s
3. ANDRIEY Jerome, 31mn33s
4. LALOUX Olivier, 31mn57s
5. BAHLA Sadik, 32mn12s
Femmes
1. PINNA Nawal, 36mn46s
2. ALGUACIL Aurelie, 37mn31s
3. FORCIOLI Lisa, 40mn08s
4. VALDEVIT Corine, 40mn28s
5. MARTIN Julie, 41mn12s
Quelques photos
La vidéo