Pour cette édition 2013, la météo n’aura pas fait d’exception à la règle qu’elle s’est fixée depuis le début de l’année, puisqu’à 5 h 30 du matin la brume, la bruine puis la pluie avaient insidieusement pris possession du paysage. Au P6 du côté de Royal Aubrac dans une aube qui avait du mal à dire son nom, les coureurs de l’Aubrac Circus (348 inscrits – 309 partants) émergeaient fantomatiques des pâtures noyées d’humidité. Les coureurs du Marathon des Burons (570 inscrits – 490 partants), seconde vague partant à l’assaut de ces croupes aux allures insignifiantes mais si dévoreuses d’énergie au fil des kilomètres, eurent droit aux premières heures du jour au même régime.
Puis miracle, vers les 9 heures, alors que le gros de la masse de Cap Aubrac (865 inscrits – 720 partants) et des Capucins (911 inscrits – 807 partants) s’était élancé, le soleil déchirait la couche nuageuse, offrant de nouvelles couleurs à la pellicule témoin de cette journée.
Du côté sportif, la première mèche fut allumée en milieu de matinée par Benoit de Préville sur l’Aubrac Circus. Bien qu’ayant terminé 4ème l’an passé de la longue distance, cet athlète de 41 ans n’était pas venu ici pour la gagne. « Je ne me suis jamais posé la question de la victoire, j’étais venu pour me faire plaisir et le contrat était déjà rempli pendant la course. Quand je me suis retrouvé définitivement seul au 35ème kilomètre, j’ai continué à gérer ma course en mode soft, sachant que je n’avais pas les moyens d’accélérer ». Une course en mode vieux sage qui l’aura finalement conduit sur la plus haute marche du podium en 4h47mn06s.
Sur le marathon des Burons, caracolant en tête depuis le 12ème kilomètre, Sylvain Court aura construit sa course en patron. « Quand j’ai rattrapé le premier relayeur de la Pass’Aubrac il filait à bonne allure. Nous avons couru ensemble un bon moment puis dans la descente de Saint Chély j’ai lâché les chevaux, j’adore la descente et là je me sentais vraiment très bien ». A Saint Chély, il comptait deux minutes d’avance sur ses poursuivants. Rien n’était fait. Pourtant dans la remontée de Brameloup, bien que gérant son énergie en s’économisant dans les bosses, Sylvain Court faisait passer son avance à 5 minutes. « J’avais vraiment sur cette course une forme exceptionnelle et c’est de bon augure pour la suite de ma saison ». Questionné sur cet état de fraîcheur et cette capacité à gérer sa forme sur le long terme il avouait consacrer ses après courses prioritairement à la récupération : « Je coupe pendant dix jours, fait un peu de vélo et c’est tout ».
Chez les féminines, c’est Charlène Clavel, joueuse au sein de l’équipe de hand de Nîmes qui évolue en division 1, qui s’est imposée.
La victoire sur la Cap Aubrac est elle revenue à Julien Bartoli, marathonien avec un record à 2h22mn40s, réalisé à Rotterdam en 2012. « J’appréhendais, car c’est complètement différent d’un effort sur la route, même si le temps d’effort est proche de celui du marathon. Et puis je n’avais pas du tout préparé cette course. De plus j’ai les chevilles fragiles, et ici, même avec l’expérience du cross, il fallait que je sois très vigilant, notamment dans les descentes. Il faut prendre chaque expérience comme un enrichissement. Beaucoup de gens m’avaient mis en garde et avaient pointé les risques que je prenais en courant ici, mais finalement au mental et techniquement j’ai vécu cette course comme une préparation très utile à la suite de ma saison. » Christophe Conroix et Vincent Nuris complètent le podium. Chez les filles, derrière Carole Souchon, Camille Defer et Sylvie Fourdrinier montent sur la boite.
De leurs côtés, à deux semaines des Championnats du Monde de Trail (voir la sélection tricolore), Thierry Breuil et Isabelle Jaussaud (voir son portrait), n’avaient pas de bon de sortie pour disputer une course longue, mais ont participé au Trail des Capucins. Une présence qu’ils auront honorée de belle manière en franchissant la ligne en vainqueur. « J’ai tellement à cœur de bien faire et de tout donner pour représenter la France à ces Mondiaux, que cette course avait valeur de test après un cycle très dur de préparation, même si la distance des Capucins n’a rien à voir avec celle de l’échéance prochaine », confiait Isabelle Jaussaud. « Outre le fait que je suis arrivé assez marqué sur cette course, j’ai vraiment trouvé que sur le plan cardiaque c’était très exigeant, affirmait Thierry Breuil. Mais j’ai pris cet effort comme une ultime séance dans ma préparation pour les Mondiaux. »
Les podiums
Aubrac Circus
Hommes
1. Benoît De Preville, vainqueur en 4h47mn06s
2. Juan Martinez, 4h48mn42s
3. Patrice Marmet, 5h04mn44s
Femmes
1. Nathalie Le Flanchec, vainqueur en 5h52mn02s
2. Valérie Tixier, 6h06mn01s
3. Emilie Djadane, 6h21mn10s
Marathon des Burons
Hommes
1. Sylvain Court, vainqueur en 3h36mn31s
2. Nicolas Gandon, 3h55mn47s
3. Benoît Nave, 3h56mn20s
Femmes
1. Charlène Clavel, vainqueur en 5h18mn08s
2. Nathalie Poussou, 5h49mn08s
3. Cathy Simon, 5h49mn11s
Cap’Aubrac
Hommes
1. Julien Bartoli, vainqueur en 2h19mn14s
2. Christophe Conroix, 2h23mn03s
3. Vincent Nuris, 2h24mn50s
Femmes
1. Carole Souchon, vainqueur en 2h48mn25s
2. Camille Deffer, 2h51mn50s
3. Sylvie Fourdrinier, 2h57mn24s
Trail des Capucins
Hommes
1. Thierry Breuil, vainqueur en 1h19mn02s
2. Geoffroy Sarran, 1h19mn32s
3. Jean-Baptiste Trauchessec, 1h24mn51s
Femmes
1. Isabelle Jaussaud, vainqueur en 1h36mn48s
2. Emilie Cherpin, 1h41mn54s
3. Christelle Dalle, 1h45mn34s
Capucine
1. Valérie Jullian-Bisch, vainqueur en 1h01mn06s
2. Nathalie Calastrenc, 1h01mn42s
3. Verene Charbonnier, 1h04mn12s
KD Trail
Hommes
1. Mathieu Delpeuch, vainqueur en 49mn54s
2. Rémi Magenties, 53mn24s
3. Adrien Champredonde, 57mn29s
Femmes
1. Marina Bouquet, vainqueur en 59mn17s
2. Amandine Artus, 1h17mn32s
3. Charline Batifol, 1h25mn52s