Léo Bergère : « J’aimerais apporter une médaille au relais olympique Français. »

Léo Bergère s’est une nouvelle fois illustré cette année comme l’un des meilleurs triathlètes Français du moment. L’heure est au bilan de cette belle saison avec en ligne de mire 2020 et les Jeux Olympiques de Tokyo. Entretien.

Lepape-info : Quel bilan faites-vous de cette saison ?

Léo Bergère : Il me reste une course en Italie la semaine prochaine avant une coupure qui va me faire du bien. C’était une saison très très longue que j’ai commencé mi-février avec beaucoup de déplacements dans le monde entier. Ce fut assez éprouvant, je suis bien fatigué et je vais essayer de me refaire une santé pendant les 2 à 3 semaines de coupure. C’est un bilan plutôt positif, je m’étais fixé un TOP 10 au classement mondial pour la fin de la saison, je finis 8ème . C’est la grosse satisfaction de la saison d’avoir été régulier autour du TOP 10. L’autre satisfaction sont mes deux TOP 5 sur le circuit WTS (World Triathlon Series). L’année prochaine il faut encore gravir une petite marche et aller chercher un podium sur une étape WTS.

 

Lepape-info : Il y’a eu des nouveautés pour vous cette saison ?

L.B : Je suis en train de faire évoluer mon entraînement vers quelque chose de plus dur musculairement. J’essaye de m’endurcir car avant mon âge ne me permettait pas de faire des volumes incroyables en course à pied, cela me pénalisait. Maintenant je sens bien que sur un triathlon distance sprint je peux être à 100% de mes capacités du moment avec deux TOP 5. Jusqu’à présent sur la distance olympique je sentais que j’étais un peu bridé parce que musculairement j’étais un peu trop faible. Du coup je travaille pour être plus résistant dans la durée. J’ai déjà mis en place des choses cet été, je vais continuer à les travailler cet hiver pour arriver en 2020 sur les premières compétitions avec un peu plus de solidité musculaire.

 

 

Léo Bergère : « C’est la première saison où j’ai joué à fond le classement mondial. »

 

Lepape-info : Quel enseignement majeur tirez-vous de cette saison ? 

L.B : Tout le monde a été un peu surpris de voir beaucoup de nouveaux vainqueurs sur le circuit WTS et ainsi de constater l’évolution du triathlon qui se densifie au niveau mondial. Tout le monde nage, roule et court très fort donc il va falloir y aller à l’entraînement.

 

Lepape-info : Votre plus beau moment de la saison, c’est le titre de champion du monde avec le relais mixte Français à Hambourg en juillet dernier ? 

L.B : Le week-end d’une manière plus générale car ce fut un peu particulier. Je tombe à vélo à l’entraînement à 50 km/h, six jours avant la compétition. Brûlé de partout, je n’ai pas très bien dormi avant le rendez-vous de Hambourg et puis ce n’était pas très bon pour la confiance. J’y suis allé à tâtons et puis finalement cela a donné une super course en individuel qui m’a permis d’accéder au relais le lendemain. Le relais fut un superbe moment de partage, quelque chose de très fort au niveau émotionnel d’autant plus après ma chute quelques jours auparavant.

 

Lepape-info : L’enchaînement du calendrier fut difficile à gérer ? 

L.B : C’est la première saison où j’ai joué à fond le classement mondial. Je me suis déplacé sur la plupart des courses alors que d’habitude je faisais des impasses sur pas mal de manches. A certains moments j’ai un peu payé mon manque d’expérience à ce niveau notamment lorsque j’ai enchaîné l’étape des Bermudes avec celle de Yokohama deux semaines plus tard avec un retour en Europe entre les deux. En cumulant la densité des courses, le décalage horaire ce n’était pas facile et il va falloir que je progresse sur ce point dans les années à venir.

  

Lepape-info : Après un peu de repos, place à 2020 avec l’objectif de participer aux Jeux olympiques de Tokyo ? 

L.B : C’est le projet depuis quelques années, un projet qui a mûri au fil du temps. Au début je pense que je n’avais pas du tout ma place dans l’équipe, maintenant c’est un but qui me motive énormément pour travailler à l’entraînement. Pas question de se mettre une pression supplémentaire  l’équipe de France est très dense mais le challenge me plait. Si je suis parmi les 6 à 8 meilleurs mondiaux au moment de la sélection et que je ne suis pas qualifié pour les Jeux cela voudra dire que les 3 gars devant moi sont monstrueux et que c’est le sport. Mais le projet 2020 il est du coté de Tokyo c’est sûr.

  

Lepape-info : A 23 ans et avec votre expérience, les Jeux arrivent au bon moment ?

L.B : Je pense que la pression aux Jeux doit être décuplée par rapport aux autres évènements mais je pense que cela doit être quelque chose que j’arrive à gérer. Généralement j’arrive à me mettre en mode « off » pour me focaliser uniquement sur la course donc cela ne me fait pas trop peur. Lorsque j’étais junior j’avais participé aux Jeux Européens à Bakou (Azerbaïdjan), c’était un petit avant-gout de ce que pouvait être l’organisation d’un grand évènement même si c’était minimisé par rapport aux Jeux Olympiques. La pression liée aux Jeux ne me tracasse pas. 

 

Lepape-info : Le Test-event de Tokyo en août dernier n’avait pas été bon souvenir pour vous  

L.B : J’ai terminé 44ème, ce n’est pas une belle performance. Même si j’ai fait une très mauvaise course, c’était intéressant d’y être et de l’avoir finie. J’ai vu ce qui me restait à faire et je me suis rendu compte des erreurs commises avant l’épreuve au niveau de la préparation et de quelques réglages. Ce n’était pas une course pour rien, j’ai bien analysé ce qu’il s’était passé avec des enseignements en cas de retour l’été prochain.         

 

Lepape-info : Actuellement côté Français, seul Vincent Luis est sélectionnable pour les Jeux. Il va falloir aller chercher les autres places et il y’a une sacrée concurrence …

L.B : Oui cela ne sera pas facile, le but est de montrer un gros niveau de performance sur le début de saison tout en axant sa préparation autour des Jeux Olympiques. Il ne s’agit pas d’arriver épuisé aux JO parce que l’on s’est bagarré entre nous pour aller chercher son billet qualificatif. C’est un calcul difficile à faire mais il faudra y arriver.    

 

Lepape-info : La gestion du calendrier va être différente des autres saisons ?

L.B : Tout n’est pas encore entièrement défini mais je sais que nous allons partir en stage pour se préparer aux conditions climatiques du Japon l’été prochain. On va aussi éviter d’enchaîner les courses avec de trop gros décalages horaires mais il faudra participer à certains rendez-vous de début de saison un peu loin de chez nous.

 

Lepape-info : Le relais mixte fait son entrée au programme olympique du triathlon en 2020. Le titre de champion du monde donne des idées …  

L.B : La Fédération Française a de grosses ambitions pour le relais mixte. Il va y’avoir une double sélection à l’intérieur de la sélection olympique. La première étape sera d’obtenir sa qualification individuelle avec beaucoup de concurrence et ensuite de mériter sa place dans le relais. Je vais continuer à travailler sans me prendre la tête en essayant de progresser dans les axes que je me suis fixé notamment en course à pied et puis on verra bien. De ce qui découlera de cette progression, on le verra sur les premières courses de l’année.

 

Lepape-info : Vous ne cessez de progresser, vous vous sentez bien dans votre corps, dans votre tête. Vous avez l’impression d’avancer sereinement ? 

L.B : J’ai l’habitude de ne pas trop me projeter dans le futur. C’est peut-être parfois un défaut de ne pas s’imaginer avec 2 ou 3 années d’avance. Je pense que je le fais dans ma tête sans me l’avouer. Par exemple l’objectif des Jeux de Tokyo était surement dans ma tête il y’a 4 ans mais je ne l’annonçais pas haut et fort car je préférais me focaliser sur les petites marches à gravir avant au fil des années. Je préfère rester concentrer sur le présent et sur ce que je peux améliorer tous les jours à l’entraînement. Après on voit comment cela se passe en compétition.         

 

Lepape-info : Votre but ultime en 2020 c’est d’être champion olympique ?

L.B : J’aimerais vraiment apporter une médaille au relais olympique Français. Cela serait incroyable parce qu’il y’a beaucoup de personnes qui travaillent dessus, qui soutiennent ce projet, ce rêve depuis pas mal d’années. Nous les athlètes en premier on en rêve mais il y’a aussi tout l’encadrement, tous ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux, qui regardent le triathlon à la télé. Je ne me fais pas de fausse illusion, ce n’est pas un manque d’ambition si je dis que je ne serais surement pas sur le podium olympique en individuel. Par contre si je peux apporter ma part du travail au relais Français pour qu’il soit champion olympique cela serait vraiment top.             

 

 

1 réaction à cet article

  1. Salut les gars ! est-il possible de supprimer ce document de nos serveurs : https://www.lepape-info.com/wp-content/uploads/2015/07/7-KM-ESPELETTES-2015.pdf

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