Courir le marathon de Paris est une habitude, un objectif, un défi, une aventure, un moment de partage entre ami et tant d’autres choses. Sur les 39 967 coureurs au départ, tous les profils étaient présents en ce 7 avril 2013.
Arnaud Taillandier (dossard 15 764), 42 ans, venu de Troyes (10) participait à son neuvième marathon mais le deuxième seulement à Paris. Avec un meilleur chrono en 3h18 réalisé à Berlin en 2011 et des dossards pris trois fois à New York, l’avocat ne tarissait pas d’éloges sur la ligne d’arrivée pour le marathon de Paris « J’ai fait de nombreux marathons, les plus grands, les mieux organisés, et je peux dire qu’aujourd’hui, Paris est rentré dans la cour des grands. L’an passé aussi j’étais au départ et il y a eu de beaux progrès. Le Running expo, parfait ! Je n’ai jamais attendu alors que je suis venu hier, aujourd’hui il y avait des toilettes partout et surtout du monde ! Un monde sur le bord incroyable sur toute la route comme jamais je n’avais vu ici. Bien sûr, la météo joue pour beaucoup et ce ne sera jamais New York mais quand même ! En plus dans la course, ça n’a jamais saturé, j’ai toujours pu courir. Je termine en 3h32, normal je n’avais pas d’objectif précis. Je voulais surtout prendre du plaisir et savourer, c’est ce que j’ai fait. »
Alors qu’Arnaud livre ses impressions, voici Jean Marc Thomas qui rejoint son ami avec qui il a pris le départ de plusieurs épreuves internationales. A 40 ans, ce directeur des ressources humaines, court depuis 15 ans et a réalisé en ce jour sa meilleure performance en 3h42mn. « C’est ma première fois à Paris, je me devais quand même de prendre ce départ après avoir testé d’autres marathons internationaux. Et bien, chapeau ! Le monde sur les bas côtés, je ne pensais pas ça possible à Paris. Il n’y a plus de différences entre les plus grands marathons du monde et Paris. En revanche, le parcours est plus accidenté que je ne le pensais surtout sur les 20 premiers kilomètres. La bonne idée c’est le faux plat descendant pour terminer. Ma seule critique serait l’information concernant les consignes au départ, un peu plus d’infos notamment dans le guide du coureur serait un plus. Je ne pensais pas que c’était si éloigné du départ. Mais sinon, rien à dire. »
Si les deux amis peuvent apparaître comme de « vieux » baroudeurs du marathon, Thomas Bertrix, 22 ans, vivait lui sa première expérience sur 42,195km. « J’aime courir, depuis longtemps déjà je m’élance en footing comme cela pour me faire du bien. Là, je suis en stage à la BNP pour un an et je savais que je devais me fixer un objectif sportif si je ne voulais pas me laisser absorber par le travail. Je termine mes journées très tard et ça n’a pas été facile de m’entraîner. Mais au moins j’avais un but. J’ai fait le semi de Paris en 1h34 alors que j’espérais 1h30. Là je souhaitais terminer en 3h30, je fais 3h41. Mais compte tenu de ma préparation c’est normal. Je dois même avouer qu’hier soir… je me demandais si j’allais prendre le départ. Il ne faut pas rigoler avec son corps et je ne me sentais pas prêt. Mais bon, je suis venu et je l’ai fait, à partir du 32e ce fut difficile mais avec la musique et le public, on trouve les ressources pour aller encore plus loin et terminer. Je suis content, mission accomplie. »
Si elle a déjà couru cinq marathons, Isabelle Coutant, 39 ans, ingénieur à Antibes, prenait pour la première fois le départ sur l’avenue des Champs-Elysées. « Une préparation sur 12 semaines plutôt bof, pas vraiment idéale. J’ai déjà couru New York et Berlin et bien je vous le dis Paris c’est bien plus chouette, plus chaleureux. Rien n’égale New York, c’est vrai, mais par rapport à Berlin il n’y a pas photo, ce fut vraiment parfait. Le parcours est magique et pour moi qui ne connaît ni le bois de Vincennes ni le bois de Boulogne, j’ai pu faire une visite complète. En plus moi qui visais 4h je fais 3h52 !»
Médecin, Laurence Nordera, 46 ans, habitant Istres (13) compte trois marathons à son actif. C’est sont deuxième à Paris après avoir débuté sur la distance sur le marathon Nice-Cannes. « 4h10 mon meilleur temps. Je me suis entraînée 5 fois par semaine depuis 6 mois et je n’ai eu que du plaisir. Mon mari m’a accompagné du 21e à l’arrivée. Il ne le faisait pas en entier parce qu’il prépare l’UTMB, c’était super. Il a été mon ravitailleur, mon tracteur, il n’a pas trop parlé et sa présence m’a permis de mieux gérer ma course. Le parcours est vraiment magnifique, les conditions étaient parfaites, au 33e j’ai eu un coup de mou mais le mental était là. Mes rêves maintenant : la CCC en trail et un 100 km peut-être sur route. Mon mari qui aime les longues distances doit m’influencer. »
Anne Gatienne Boitel franchit la ligne en larmes. Elle ne parvient à contenir son émotion. A 46 ans, cette traductrice et « maman », extrêmement nerveuse et angoissée, parvient à trouver une certaine sérénité grâce à la course à pied. Habitant Rueil Malmaison (92), Anne-Gatienne aime la course à pied « c’est un moment de partage, un défi. C’était mon premier marathon et c’est une grande fierté de terminer même si je n’abandonne jamais sauf sur blessure bien sûr. C’est dur, on en ch…. Mais on se surpasse. C’est un peu égoïste mais tellement gratifiant. Je me souviendrai toujours de ce moment d’émotion en franchissant la ligne, je suis super contente. 4h15 je crois mais je ne suis pas sûre car ma montre n’a pas marché ».
A 23 ans, Yann Ascoli, étudiant en Ecole d’ingénieur et parisien, bouclait son deuxième marathon en deux ans de course à pied. « 4h35, j’améliore mon chrono de cinq minutes. C’est mythique ici, une sensation incomparable, inclassable. J’ai souffert, c’est normal sur une telle distance mais franchir cette ligne d’arrivée c’est tellement fabuleux…. Rien ne vaut ça…»
Les arrivées continuent. Il est 16h, les derniers franchissent la ligne entourés par les pom pom girls qui font une haie d’honneur à tous les concurrents. Cela fait plus de 6 heures qu’ils ont quitté les Champs-Elysées.
1 réaction à cet article
Gilbert Laot
Je me suis enfin décidé à le faire et c’était fabuleux, en plus de l’ambiance, on voit toute la beauté de Paris qui est réellement la plus belle ville du monde.
Je rentre enfin dans la famille des marathoniens car l’on ne devient marathoniens qu’après avoir fait le marathon de Paris