Du parcours du Défi de l’Oisans, elle connaît bien les quatre derniers kilomètres (Vénosc – Les 2 Alpes), pour les avoir courus à deux reprises. La première fois, en 2011. Le Défi fêtait sa 20ème édition et se courait en non-stop. Alexandra Renaud était alors l’accompagnatrice de Cyril Cointre (deuxième au final, après plus de 35 heures d’effort). Après l’avoir « ravitaillé » et encouragé tout au long de l’épreuve, elle a parcouru les 4 derniers kilomètres à ses côtés. Plus récemment, le 30 juin dernier, elle a de nouveau repéré cette portion du tracé lors de la Verticale du Diable (7k, 1 900 m de D+) dans le cadre des 2 Alpes Raidlight Trail.
Un court aperçu de ce qui l’attend, maintenant qu’elle a décidé de relever elle-même ce Défi de l’Oisans. Mais cette année, pas de non stop. Au programme : 8 étapes, sur 6 jours pour un total de 200 km avec 12 000 m de dénivelé positif. « Et ça va me suffire », sourit Alexandra Renaud. « Je ne sais pas comment je vais réussir à enchaîner tout ça. Mais je me dis que tant que l’on reste dans le rythme, ça va. C’est quand on s’arrête, que les muscles se relâchent, que ça fait mal ».
A 33 ans, elle enchaîne les trails, raids et autres défis depuis deux ans et demi. Malgré une tendinite aux ischios lancinante, cette Alsacienne porte un dossard quasiment tous les week-ends. Sans véritablement d’entraînement programmé en semaine. « Je vais juste pédaler, et courir une heure par ci par là. Mon entraînement, je le fais sur les compétitions. Parce que quand j’arrive sur une épreuve, il faut que j’aie envie de faire du sport. Si je faisais du sport toute la semaine, je serais lassée ». Un rythme qui lui convient beaucoup mieux que celui de l’époque où elle s’était inscrite en club d’athlétisme, avec fractionnés, VMA, et séances de côtes obligatoires. « Ca ne m’intéressait pas du tout. J’y allais à reculons, j’ai régressé. J’ai toujours fait de la course à pied pour le plaisir. Et peut-être que le fait de m’entraîner comme cela représente une sorte de challenge avec moi-même ».
Sur ce Défi de l’Oisans, elle aimerait bien « faire un podium ». « Mais je n’ai pas l’habitude de ce genre de dénivelé, concède-t-elle. La distance, la durée d’effort, l’endurance, je les ai. Mais l’inconnue, c’est la technicité ».
Le Défi de l’Oisans 2012
21ème édition, du 22 au 27 juillet |
De son expérience d’accompagnatrice, elle a retenu que « les bâtons sont indispensables. En montée, ça aide vraiment ». Et elle a soigné ses pieds. « Quand j’ai vu les pieds de Cyril l’an dernier à l’arrivée, je me suis dit « mon Dieu, je ne veux pas avoir les miens dans le même état ! » Bien sûr, ce n’était pas le même contexte, lui courait en non-stop. Mais il avait des crevasses, les pieds blancs. Alors je me suis bien préparée, en les tannant ». Et d’ajouter : « J’ai aussi fait attention à manger équilibrée, et à bien m’hydrater ». En course, elle partira avec des barres énergétiques et gels. Mais pas de boissons énergétiques. « Je fonctionne à la grenadine ! ».
Dans un décor qu’elle se rappelle « grandiose, sauvage », elle sait qu’elle va se « sentir toute petite ». Et s’attend à partager de précieux moments avec la soixantaine de sportifs embarqués dans la même aventure. « J’imagine que l’on va manger tous ensemble le matin, et débriefer nos sensations le soir. On m’a dit que l’ambiance était assez festive, mais je n’ai pas prévu de me coucher tard ! Sinon, ça sera compliqué de repartir le lendemain », sourit celle qui a un record à 38 minutes sur 10 kilomètres.
Pour cette gendarme actuellement en congé de reconversion, le Défi de l’Oisans sera aussi « l’occasion de faire connaissance avec d’autres personnes, et peut-être de trouver d’autres projets ». Or des projets, Alexandra Renaud en a plein la tête : Sierre Zinal (12 août), puis le Raid Jura 4 Pattes (25/26 août) avant le Raid In France (Raid multisports non stop, 15/22 septembre) et le Trail de Bourbon.
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