La production du groupe n’est pas la somme des productions individuelles
Vous pouvez avoir les meilleurs coureurs et ne pas avoir la meilleure équipe. Ou inversement vous pouvez avoir la meilleure équipe sans posséder les meilleures individualités. Cela signifie que les interactions qui existent au sein du groupe conditionnent en partie la performance. La performance collective mais aussi la performance de chaque cycliste faisant partie du collectif.
Première chose à faire : créer de la communication
Avant toute chose il est important de libérer la parole pour que chacun puisse se montrer tel qu’il est. Une équipe authentique aura de grande chance d’être performante. Au contraire, une équipe gangrénée par les non-dits et le conformisme aura du mal à réaliser de bons résultats.
Pour ce faire, vous pouvez proposer un exercice simple (en début de saison par exemple)
Déroulement de l’exercice :
-Créer des binômes (idéalement deux personnes qui se connaissent peu)
-Au sein de chaque binôme, chacun se présente à l’autre à travers des questions pré établies par le coach (par exemple « peux-tu te définir dans la vie ? quels sont tes objectifs sportifs cette saison ? peux-tu donner 2 critères qui font, pour toi, une bonne cohésion de groupe ? »)
-Puis chacun, devant la totalité de l’équipe, présente son collègue qui lui-même prend la parole ensuite (pour corriger ce qui a été dit ou pour apporter des choses supplémentaires)
-Changer les binômes et changer les questions
-Relever les mots qui apparaissent le plus souvent (ce qui sera utile pour l’élaboration des valeurs et des objectifs communs)
Donner du sens
Pour que le collectif soit davantage qu’une somme de coureurs, il faut donner du sens à l’équipe. Et donc il faut trouver des dénominateurs communs. Des valeurs communes d’abord (le cadre) puis des objectifs partagés par tous.
L’exercice proposé au-dessus peut être une base intéressante pour dégager des pistes.
Les objectifs doivent être de résultat mais aussi de maîtrise (comment on fait pour obtenir un résultat). Ils doivent être réalistes et de difficulté moyenne.
En finalité, ces deux premières étapes doivent permettre de dire « qui on est, où on va et comment on y va ».
S’appuyer sur les leaders
Dans n’importe quel collectif il y a des leaders qui se dégagent. Ils peuvent être techniques, charismatiques, affectifs…
Vous devez les repérer (en vous appuyant sur des sociogrammes par exemple) et non les imposer. Puis vous pouvez leur donner des rôles au sein de l’équipe. D’ailleurs il est très important que tous les coureurs aient un rôle et le connaissent.
Développer la cohésion affective et la cohésion opératoire
Pour qu’une équipe soit efficace il faut des interactions efficaces entre tous les acteurs du résultat. La cohésion affective peut être définie comme les interactions en dehors du terrain et la cohésion opératoire comme les interactions sur le terrain, en situation d’exercice ou de compétition. Il faut évidemment développer ces deux facteurs pour optimiser la performance, et cette responsabilité revient en premier lieu au coach.
Quelques astuces pour améliorer la cohésion :
-Faire en sorte que le cadre défini au départ soit respecté puisqu’il a été constitué par le groupe lui-même
-Libérez la parole et user des débriefings pour désamorcer les problèmes latents
-Proposez un stage de cohésion (un article sera consacré à ce sujet)
Conclusion
En finalité nous avons vu l’importance du travail collectif pour améliorer la performance de l’équipe mais aussi celle de chaque coureur. Et nous avons mis en exergue quatre grands axes de progressions : améliorer la communication, donner un sens au collectif, utiliser positivement les leaders et travailler sur la cohésion du groupe (affective et opératoire).